Chroniquer un album de reprises est un exercice délicat tant on a dans la peau les versions originales. Et il est rare qu’on apprécie davantage la reprise à la V.O. comme le reconnaît Ian PAICE dans le numéro de décembre de Rock Hard Magazine. Mais ça tombe bien, ici je connais peu les VO. Et puis ici, il s’agit de cinq musiciens exceptionnels. Et qui dit exceptionnel, demande une ”chronique” exceptionnelle. J’en ai donc profité pour écrire exceptionnellement un mini-dossier spécial cover, suivi de la chronique.
DOSSIER REPRISES
Plusieurs critères sont en prendre en compte dans un album de reprises : l’objectif, le choix des reprises, leur interprétation et le rendu global.
L’objectif : Se faire connaître, faire connaître un autre style, se relancer, en faire une rente, rendre hommage ?
Se faire connaître ?
Au delà de l’aspect rémunérateur, certains participent à des tribute-album pour se faire connaître d’un plus large public. C’est ainsi que je suis devenu fan d’un artiste tel que Richie KOTZEN découvert dans un tribute à CREAM, et tant d’autres.
Faire connaître un autre style ?
La reprise fut un instrument stratégique pour certains notamment en présentant des arrangements ou un style nouveau. L’exemple le plus criard aura été les jeunes d’APOCALYPTICA, qui pour mieux faire passer leur musique instrumentale ”novatrice” car principalement jouée aux violoncelles, reprendra du METALLICA, source permettant d’attirer l’attention sur soi aisément. Les chanteurs lyriques d’IL DIVO permettront d’entendre des classiques sous une tonalité autre.
Se relancer ou recherche de crédibilité ?
D’autres en produisent pour relancer leur carrière, comme une sorte de casting (”Ecoutez, je peux aussi chanter ça dans votre groupe !”) et une recherche de reconnaissance. Le mal-aimé chanteur de la Mk V et talentueux, Joe Lynn TURNER participe à un maximum de tribute-albums et en a produit même trois complets (Under Cover 1&2 et The Sessions), lui qui a postulé pour divers grands groupes. Nos vedettes françaises des années 50 aux 80′, reprenaient des standarts anglo-saxons afin de chercher désespérément une part de crédibilité auprès de l’autre coté de la Manche.
A une époque où les émissions télé de pop-variété étaient présentées comme de vrais émissions de spectacles, notamment dans les années 70 et 80, certains en ont profité pour booster leur renommée comme ce spécialiste des duos, l’excellent gallois Tom JONES. En France, on a eu la fameuse émission du mal-nommé style de ”variétés” des Maritie et Gilbert CARPENTIER, dans laquelle Julio IGLESIAS en bavait (au sens premier du terme – cliquez) pour la plantureuse Jeanne MANSON … comme on le comprend. On eut droit là à pléthore de duo, voire davantage, dans un esprit de comédie musicale, dans lequel les artistes scénarisaient leur interprétation. Et quitte à se voir imposer cet unique format culturel musical, on pouvait au moins le subir avec un certain fun. En ce temps là, il était donc fréquent d’entendre des reprises à la télé ; le répertoire original n’étant alors pas aussi étendu qu’aujourd’hui, ou du moins pas encore aussi populaire. Mais de ces émissions, aucune bande magnétique n’a vu le jour dans les bacs, sauf erreur de ma part. On en verra chez les disquaires bien plus tard pour les émissions humanitaires telles le Sidaction et les Restos du Coeur.
En faire une rente ?
Plus tard, certains ont bâti une grande partie de leur carrière sur la reprise. Après seulement quatre albums de 1983 à 87 dans le genre A.O.R, ce grand chanteur qu’est Mickael BOLTON passera le reste de sa carrière à produire des albums de reprises, au grand détriment de ses premiers fans. Des formations lyriques comme IL DIVO, remplirent la caisse à Noël.
Se ressourcer ou rendre hommage ?
La plupart des groupes qui n’ont pas besoin de ça pour vivre, en profitent pour faire une pause dans leur rythme compositions-tournée, voire se régénérer, avec l’envie de rendre hommage à leur héros de jeunesse. C’est le cas de l’album Blues d’AEROSMITH, fait aussi pour contenter sa fan-base ; d’un GUNS N’ROSES ayant besoin de décompresser de leur début fracassant ; ou encore de METALLICA en proie à des soucis internes, en y cherchant le moyen de se ressourcer tout en rendant hommage : grâce à eux, un groupe oublié, DIAMOND HEAD, s’est vu catapulter plus près des wagons des têtes d’affiches des festivals ; etc …
A l’inverse, on peut acheter un album de reprises car on aime la composition mais pas forcément son interprète d’origine. Pour ma part, je suis ravi que Bob DYLAN soit repris, ainsi que Bruce DICKINSON (IRON MAIDEN) et Geddie LEE (RUSH), car ayant du mal à supporter leur voix sur un album entier, alors que j’adore leurs chansons.
La reprise permet donc aussi de découvrir des compositeurs autres que ceux du catalogue du repreneur, et de nourrir ainsi la culture générale à travers les générations.
CHRONIQUE
PURPLE a utilisé la reprise au début de sa carrière, du temps de la Mk I, pour se faire connaître et pour peaufiner un style encore incertain alors (The BEATLES, DONOVAN, Ike&Tina TURNER, ainsi que quelques compositeurs de musique classique …). Son principal tube est d’ailleurs sa reprise de Hush.
Pour Turning To Crime, nos héros Pourpres étant uniques, aucun de ces cas ne le concerne réellement, si ce n’est peut-être le dernier, celui des hommages.
En effet, cet album de reprises s’est vu imposé par la période covid. Ne pouvant se réunir pour jammer et composer, Bob EZRIN leur a suggérer cette idée qui leur ôte ainsi la ”contrainte” de la composition. Pour la première fois de leur vie, les cinq ont du enregistrer leurs parties chacun de leur côté en fonction de leur domicile (Portugal, Suisse, UK, USA).
La question qui se posera plus tard avec leur âge avancé, sera de savoir si ils auront l’envie de renouveler ce mode d’enregistrement, quand leurs vieilles artères les freineront pour voyager et se rendre tous dans le même studio comme antan ? DEEP PURPLE ayant déclaré qu’ils ne font des albums que pour tourner, la contrainte du voyage se pose aussi pour les tournées. Donc voudront-ils encore enregistrer si ils ne peuvent plus tourner ? Avec eux, tout est possible !
Ce qui est paradoxal, c’est que Ian GILLAN a toujours refusé d’interpréter des titres des autres Mark à l’exception de la Mark I qui précéda son arrivée. Pour la Mk I, il se considère comme un fan et non comme un ”prestataire” devant chanter les chansons des autres (Mk III, IV, V). Jon LORD et Ritchie BLACKMORE ont pourtant essayé de le faire chanter sur Burn et Long Live Rock n’Roll, en vain ; le prétexte étant que le catalogue de la Mk II serait bien trop dense, et exigé par les fans. Hum ! Certes ! Pourtant, on peut penser que le groupe jouera un ou deux morceaux de TTC sur scène. Il a d’ailleurs repris Paint It Black et Lucille dans le passé. Alors Mister GILLAN, on ne veut pas reprendre les titres des demi-frères mais on veut bien le faire pour d’autres ? Mumm … Le plus ironique, c’est que cette Mark VIII reprend ici Going Down, interprété aussi autrefois en live par les Mk III&IV. Well ! Tout ça est bien mesquin.
Choix des reprises
Quand un groupe se lance dans la reprise, souvent, c’est pour se replonger dans les titres qu’il a aimé dans sa jeunesse. Aussi, si beaucoup de ”jeunes” fans de DP auraient aimé que les titres concernent les années 70 voire 80 … la jeunesse de nos septuagénaires se déroule, elle, avec l’influence des années 50-60. On a donc là un choix qui va des années 50 au début des années 70.
Logiquement, la (demi) crainte de les voir s’embarquer dans un album à la The JAVELINS ou mieux à la GILLAN-GLOVER (Accidentally On Purpose) va s’avérer. Ce qui est étonnant, c’est que Don AIREY déclare que les choix de Ian GILLAN ont tous été rejetés et que les siens seraient majoritaires. Alors quoi ? Serait-ce celui qui était censé apporter un vent de modernisme à son arrivée en 2002, qui serait le plus conservateur ? Ce groupe a toujours nourri la contradiction, on n’en est plus à une près. C’est pour ça qu’il nous agace autant qu’on l’apprécie.
Personnellement, je suis assez ouvert. J’aime SINATRA, le piano bar, le swing etc … Et même si je n’aime pas écouter un album en entier de rock à billy car trop répétitif pour moi, tous danseurs de rock-swing appréciera cet album en se défoulant sur les pistes de danses. On a du rock de ces années 40 à 60 à toutes les sauces, que ce soit jazzy, lindy Hop, rock ou boogie, … On a même droit à du folk country avec The Battle Of New Orleans qui nous rappelle l’esprit de Anyone’s Daughter et une chanson d’ambiance de bar, Dixie Chicken, qui n’aurait pas déplu à un certain R.B.
Ce disque me parait scindé en deux ! La première partie est assez rock, teintée de pourpre, très plaisante à écouter. Oh Well avec son intro très LORDienne et ses solos aurait pu faire un bon titre Pourpre, j’oserai même écrire un Classique.
La seconde partie, à l’exception de White Room et de Lucifer, est un pur plaisir personnel des 5, que je qualifierai même de ”folklorique”, dans le sens ”peu sérieux”. Dans cette seconde (play) liste, les choix sont même surpassés par des titres figurant sur Accidentally On Purpose. Pour le die-hard fan, cette sélection là fait double emploi et est moins bonne. Là où la tolérance fonctionnait pour la première partie de l’album, cela devient plus difficile pour la seconde, même si le maître mot demeure le fun. A trop vouloir se faire plaisir, ces gars-là en oublient qu’ils sont les garants d’une marque de fabrique. Rendre hommage et se souvenir d’où l’on vient, est important dans l’équilibre d’un homme. Mais il ne faut pas non plus renier ce qu’on est devenu et pourquoi le public achète nos disques. On se croirait face à un gars qui vous raconte toujours la même blague. Le running gag peut être amusant comme lassant : à vous de voir. Mais on peut se demander pourquoi Fire d’Arthur BROWN n’a pas été choisi quand on sait ce que ce titre a représenté pour GILLAN et indirectement pour DP ?
Quand le final nous présente un medley nommé Caught In The Act, incluant Going Down, aussi interprété un temps par la Mk III, cela pourrait laisser augurer un éventuel trio avec HUGHES et COVERDALE ! … mouahaha je plaisante ! Ne rêvons plus ! C’est un album d’amusement, alors délirons ! …
… Un medley qui va même inclure du LED ZEPPELIN, le grand rival et pour certains fans de LZ, l’ennemi juré. Et c’est vrai que cette version est meilleure que … meuh non je déconne ! Je ris déjà d’imaginer la tête du fan de LZ qui a lu cette phrase, n’est-ce pas Christophe LP and co ? Délirons j’ai dit ! Mes lecteurs des Ehpad l’ont-ils déjà oublié ? :=)) Ceci dit, j’aurai bien aimé entendre une version de Perfect Strangers joué par LZ … Mais PLANT préfèrera probablement reprendre Anyone’s Daughter mouarf !
Mais redevenons sérieux ! Ce medley représente à lui seul mon sentiment sur cet album. C’est fun, bien interprété et on aurait même envie que cela se prolonge. Mais reprendre Green Onions et Going Down déjà présents sur des albums live du Pourpre est-il judicieux ? Idem Gimme Some Lovin’ aussi maintes fois repris par maintes artistes dont Joe Lynn TURNER ? Dans ce cas, pourquoi alors ne pas avoir repris le solo de MORSE live, reprenant les célèbres riffs ? Hormis Dazed And Confused et Hot’Lanta, ce medley fort sympathique au demeurant, n’apporte rien. Des extraits de titres ”doublons” auraient pu y être inclus à la place et même d’extraits de titres que GILLAN ne peut plus chanter dans leur intégralité.
Alors je peux comprendre la déception de certains qui espéraient davantage de traversée du temps, moi inclus. Il est vrai que deux-trois titres sont du rabâché et qu’ils auraient pu élargir davantage les genres, d’autant qu’ils ont déjà inclus des reprises de ce type boogie, en bonus dans les albums récents. Après tout, avec l’arrivée de Bob EZRIN leur apportant une pointe de prog, on aurait pu s’attendre à un ou deux titres issus de la scène rock progressive. L’album préféré de GILLAN, n’est-il pas le plus prog de leur discographie, Fireball ? Steve MORSE ne joue-t-il pas dans une formation prog ? Cela n’aurait pas été illogique. Perso, je me serai bien ”fumer” un CAMEL près d’un lac. Et puis, tout simplement, quitte à rendre hommage à la base, ne manque-t-il pas ici d’un bon blues ? Même s’il serait difficile d’égaler les blues ultimes que sont When A Blindman Cries, Place In The Line, Don’t Make Me Happy, Walk On, Over And Over ou encore If This Ain’t The Blues, ces gars là savent faire encore. Et quitte à délirer sur ce concept de gentlemen-cambrioleurs, pourquoi ne pas avoir repris I Am A Man Of Constant Sorrow du film comique O’Brother avec le surprenant Georges CLOONEY, chanté à plusieurs aussi, plutôt que le banal The Battle On News Orleans ? Appelez-moi Bob ! lol
Néanmoins, on saluera la prise de risque sur certains choix de morceaux peu connus, Lucifer notamment, là où beaucoup de spécialistes de la reprise, préfèrent reprendre des hits et ”bankaliser” facilement. On peut reprocher au groupe ici son manque de variétés mais à l’inverse, on peut le féliciter pour ne pas être aller vers la facilité mercantile.
L’interprétation
Alors, le choix des cover me parait être une demi-réussite. Oui mais voilà il s’agit ici de cinq musiciens exceptionnels. Quoi? Je l’ai déjà dit? Zut ! Je me mets à radoter, à m’auto-reprendre.
PAICE se retrouve là dans ses influences de Big Band et s’éclate sur des contre-temps (Dixie Chicken) ou comme un petit jeune fou (7 And 7 Is, Jenny Take a Ride, Shapes Of Things … ). On n’est pas loin de retrouver là le héros de Burn et You Fool No One.
GILLAN module toujours tout en s’adaptant au genre comme un cèpe dans une omelette truffée, un délice de finesse. Il poussera aussi trois cris bien à propos tel un vieux lion chef de meute, voulant rappeler sa gloire d’antan : un cri hard rock pour Rockin’ Pneumonia And The Boogie Woogie Flu, un limite grollé sur Let The Good Times Roll et un bien Rhythm And Bluesy pour Jenny Take A Ride. 3 ? Il n’en a plus délivré dans une telle quantité sur un seul album lors des derniers albums studios.
GLOVER comme à son habitude suit le … rythme et s’en va même rejoindre au chant sur The Battle On News Orleans, GILLAN et … Steve MORSE, ce qui deviendra le premier titre en duo de GILLAN dans un album de DP.
Et dans tout ça, quelle teinte du POURPRE PROFOND pouvons nous y retrouver ? Ben pas grand-chose si ce n’est le duo AIREY – MORSE, qui deviennent les garants du son Pourpre, un comble vu que ce sont les deux dernières recrues ! … recrutées il y a quelques décennies déjà tout de même.
Par la variabilité de ses sons de claviers, AIREY perpétuent, lui, l’héritage des multi-influences du groupe jusqu’à reprendre parfois le son de clavier de RAINBOW. Et quelle technique encore ! Sur Let The Good Times Roll, il nous met plein de merveilles dans les oreilles tout en s’amusant : quel solo exceptionnel, il a du se tuer les doigts. Il nous régale aussi sur Rockin’ Pneumonia And The Boogie Woogie Flu avec entre autre, son lien vers Smoke On The Water. Il forme encore ici ce duo irrésistible avec son compère à la guitare, duo-signature de l’Institut Pourpre.
Car le grand bonhomme du disque est le surprenant caméléon, Steve MORSE : le plus prompt ici à secouer ce cocktail grenadine (clin d’oeil d’un borgne au Coeur Grenadine de … heu non ! … au Rockolletion de Laurent VOULZY, medley culte de reprises). Mais comme son compère au clavier, il varie le style et les sonorités de ses solos, utilise même la slide sur le très dispensable Watching The River Flow. Il est tout simplement brillant. Ses trois interventions pour Oh Well sont encore exceptionnelles. Un certain MALMSTEEN a du enrager de ne pas jouer la partie néoclassique à sa place. … Que dire de son passage sur le second solo de 7 And 7 Is dont l’écho rappelle le son de Brian MAY, ou de son final sur Oh Well et White Room : juste sublimes ! Excellent ouvrage aussi sur Dixie Chicken et Shapes Of Things tout en délicatesse, lui qui aime pourtant les descentes de manches. Je trouve que Steve MORSE joue de mieux en mieux, probablement mieux sur le côté feeling que technique vu ses soucis de bras.
Difficile de trouver le bon superlatif pour qualifier ces deux-là tant ils s’adaptent de façon magistrale à tout. Dommage que Bob EZRIN coupe les solos qui clôturent certains titres.
Reste que le groupe ne s’aventure pas trop loin des versions originales jusqu’à faire jouer des instruments à cuivre pour respecter l’ambiance d’antan, alors que par exemple, sur Rockin’ Pneumonia And The Boogie Woogie Flu, ils auraient pu remplacer le riff des cuivres par un riff de ”guithard”. Pourquoi aussi la partie rapide de Jenny Take A Ride n’est-elle pas jouée avec davantage d”’hardeur”, sans aller jusqu’à imiter Speed King que ne peut plus chanter le second chanteur de DP ? Sur la première partie du disque, on sent encore le soufre Pourpre ; pour la seconde, ce sera surtout les solistes qui rappelleront le nom du groupe qui joue, et quels solistes !!!!!
Le rendu global : le fun ! … dans une période complexe.
Il n’aurait pas fallu grand chose, davantage de variabilité, pour que cet album passe du très bon à excellent.
Rappelons que cet album n’était pas prévu et que c’est le covid qui les a poussé à le réaliser. Quand on sait comment enregistrent nos bonhommes, c’est louable de leur part et il faut prendre cet album pour une récréation et un cadeau.
Alors même si ils sont un peu comme un enfant ou un chat qui a fait une bêtise et qu’on s’apprête à faire remontrances, dès qu’il nous regarde, on se laisse embarquer … ce qui n’est pas leur rendre service. Car les plus frileux vont quand même l’acheter cet album de nos ”Tontons Flingueurs” (cf le clip Oh Well).
Ce qui est dommage, c’est qu’ils n’aient pas fait un album de reprises de leur propres titres : ceux qui auraient mérité un relatif dépoussiérage, notamment grâce à Steve MORSE, et ce pendant la période 1996–2002 dans laquelle Ian GILLAN était encore un chanteur de hard-rock. C’est hélas trop tard pour cela.
L’autre bonus qu’aurait pu apporter cet album, aurait été la présence d’invités sur certains titres, à l’instar de ce qu’on fait d’autres artistes pendant le confinement et même un certain Ian GILLAN pour l’album Gillan’s Inn. Je pense à SATRIANI par exemple et pourquoi pas un BLACKMORE, lui qui a récemment enregistré un solo pour l’album de William SHATNER et ce, sur une reprise de BB KING ?
Un album de reprises a l’avantage de nous faire découvrir des artistes que l’on ne connaissait pas. Cela nous permet d’élargir notre culture. Alors même si il aurait pu être plus varié dans les styles (donc mieux), prenons cet album pour ce qu’il est : un interlude, un amusement et une ouverture. Et tant qu’ils nous sortirons des prestations de ce niveau, nous on chantera ”Ha ça ira, ça ira, on se retrouvera, ça ira ça ira …” (Détournement de la chanson de Claude NOGARO – Tu verras)
Au final, le véritable bémol dans leur concept, aura été de ne pas avoir inclus la version jazzy de Smoke On The Water joué au Journal de France2 … Mais eux, ils n’incluent jamais leur meilleur titre dans les albums lol ! Ce n’est pas en vieillissant qu’on se refait. Et ça tombe bien : doués ils sont, doués ils restent !
Amusons-nous aussi comme le fait le label earMUSIC qui déroule les opérations marketing du meilleur effet, notamment les clips dont l’humour et les clins d’oeil à l’histoire de cet institut sont inspirés. Ce label est à saluer. Totalement investi, il maintient le capital sympathie que génère déjà le groupe. Que ce soit la pochette, le livret appuyés par le clip Oh Well hilarants, ou les jeux marketing amusants, au clip de Rockin’ Pneumonia And The Boogie Woogie Flu, autre clip hommage à l’histoire du groupe après celui de The Surprising, on constate là encore depuis la signature du label, un dévouement, une adaptabilité à l’âge et une inspiration à féliciter ; ce qui contribue à nous faire aimer encore ces ”voyous”. Que dire de plus sur cette pochette dont l’autodérision restera dans les annales. Excellent !
Si le Covid nous maintient dans une bulle espace-temps nous empêchant d’avancer, on peut se demander quel pourrait être le futur de nos héros déjà bien âgés ? Si la santé est là, vont-ils rester dans la veine EZRINienne (Now What !?, InFinite, Whoosh) ? ou vont-ils devenir un band de Rock Jazzy de haut niveau, comme pourrait le faire penser ce Turning To Crime ?
Quoi qu’il en sera, avec cet album hommage, de transition, on comprend mieux d’où proviennent les Wring That Neck, Lazy, Smooth Dancer, Anyone’s Daughter, Ramshackle Man, All I Got Is You etc … et le choix de la terrible reprise de Lucille.
Merci Messieurs de nous avoir offert cette interlude jovial, ce braquage de standards plus ou moins oubliés ; Pendant ce temps, d’autres sont restés sagement … dans leur cellule.
(Passez votre souris sur certains titres pour écouter)
Titre par titre en quelques mots
7 and 7 Is : Très bon ! 4/5 – Mais j’espère qu’ils ne le joueront pas sur scène car pas un titre live pour moi ; Excellents Paicey, Airey et Morse.
Rockin’ Pneumonia And The Boogie Woogie Flu : Exquis ! 5/5 – Impossible de ne pas danser ; les 5 sont au top ! Reste plus qu’à inverser l’ordre des solos de Airey et Morse pour enchainer sur Smoke et raccourcir le titre qui n’a pas besoin d’être joué en entier sur scène.
Oh Well : Oh Yeah ! 5/5 – La plus Pourpre des cover, indispensable sur scène ne serait ce que pour l’intro clavier-batterie et les solos de MORSE.
Jenny Take A Ride : Sympa sans plus ! 3/5 – Le cousin de Lucille ! Quand on connait les versions live de Lucille, que ce soit par DP ou GILLAN en solo, ça fait double emploi et surtout ça fait mauvais comparatif. Ce boogie aurait eu sa place dans le medley.
Watching The River Flow : Aucun intérêt ! 1/5 – En soi, cela reste un bon rock n’roll plaisant (pléonasme). Mais ce genre de rn’r manque de musicalité dans le cadre Pourpre et fait triple emploi avec les autres boogie présents ici, mais aussi avec les JAVELINS et le GILLAN-GLOVER donc titre ”inutile” chez DP et même pas en medley. Seul le solo de fin d’AIREY est intéressant et aurait pu clôturer n’importe quel autre morceau. Appelez moi Bob ! (lol)
Let The Good Times Roll : Belle interprétation 4/5 – Chouette swing (pléonasme) : AIREY et GILLAN justifient sa présence, ainsi que la base jazzy de PAICE. Le côté crooner de Gillan colle parfaitement. Mention ”énormisséïsmique” à Airey, quel solo! Cependant, la série avec les deux titres précédents peut être pesante. Un des trois suffirait : celui-ci par exemple.
Dixie Chicken : 2/5 – Un par un, ces quatre titres s’écoutent avec plaisir. Mais ici, la série rend ce poulet indigeste. Pourtant, j’adore le poulet.
Shapes Of Things : Revigorant ! 4/5 – Enfin, DP sort des 50′. Suis pas fan des WHO mais je peux comprendre qu’en concert, ce refrain peut mettre l’ambiance. MORSE, PAICE et AIREY viennent à mon secours ! Trop aimable messieurs.
The Battle Of New Orleans : Festif mais pfff 2/5 – Je déteste la country. Le genre de titre que je ne peux avaler que dans un bar. Donc solution : filer dans un bar danser avec une bière, irlandaise évidemment ! L’amusement sera d’entendre quatre garnements chanter sur ça (MORSE GLOVER GILLAN EZRIN). Du coup, ça donne envie de piaffer avec eux. Du coup bis, tavernier ! Remettez moi Dixie Chicken et une autre chope de bière. Mais pourquoi avoir placé cette purge entre Shapes et Lucifer ? L’inclure dans le medley aurait suffit ! Aucun intérêt dans un tel album pour un tel groupe. Et pourquoi pas une reprise de Patrick SEBASTIEN tant qu on y est ? Pour manger du poulet, même à la Nouvelle Orléans, mieux vaut avoir des serviettes.
Lucifer : top ! 4/5 – Rock enthousiasmant voire ressusciteur après la série précédente qui m’avait noyé ; Morse +++ ; Airey ++
White Room : Top ! 4,5/5 – Deep Purple avait connu le côté sombre et tout ce que l’obscurité a de fascinant et de beau avec le bien nommé BLACKMORE. Avec Steve MORSE, il a connu la lumière. Superbe solo final (au jeu très Blackmoreien), que j’aurai aimé entendre durer plus longtemps et notamment via une jam avec SATRIANI et consorts. Dommage que BOLIN soit mort.
Caught In The Act : Frustrant 2/5 –
Going Down : Inutile car déjà présent dans la discographie DP et même par ailleurs, ou alors il fallait convier COVERDALE et HUGHES.
Green Oignons : Idem et en plus je déteste ce Charleston maintes fois entendu en soirées dansantes comme si c’était le seul Charleston qui existe : blasé.
Hot ‘Lanta : Ok ça revitalise!
Dazed And Confused : Idem et de quoi relancer le débat de qui de LZ et de DP est le meilleur hahaha ? Le côté chenapan de DP ? En tout cas, bel hommage ! C’était osé de reprendre le rival.
Gimme Some Lovin’ : Aucun intérêt car titre maintes fois repris par d’autres et figurant aussi sur un live de DP.
Bonus
(I Am) Roadrunner : Très bon 4/5 – Un autre rock n’roll façon label STAX incluant des cuivres. ça swingue, ça groove sans surjouer, MORSE fait sourire sa guitare comme lui, ainsi que les cuivres qui se gravent dans l’esprit du disque : récréatifs ! Au passage, un rappel aux cuivres présents au Live à l’Olympia 96. Il aurait mérité sa place dans l’album.
Partagez vos avis sur la page Facebook !
”Excellent boulot. Bien vu pour Dylan, je partage complètement … Un oubli de reprise monstrueux, parce que pour moi, c’est le top parmi les top des reprises qu’on s’accapare : Le “Proud Mary” de John Fogerty boosté au centuple par Ike et Tina Turner … Bon, vous me direz que des exemples comme ça on en trouve à la pelle, mais celui là me rends dingue à chaque écoute. Belle chronique. Si je peux me permettre :
Watching the river Flow : 1/5, mais non …!!!
The Battle of New Orléans : 2/5 . Mais non (bis)
Caugt in the Act : Ah oui, frustrant, très frustrant mais dans le sens ou ça aurait mérité un CD supplémentaire.
Encore merci, très sympa à lire …” Steph Simenon
”Quelle chronique, bravo ! Je préviens je n ai pas tout retenu. Mon humble avis : à la base je ne pensais pas l’acheter, n’aimant pas le bon vieux rockabilly, rock n roll ou autre chianterie ahah, mais je suis quand même allé au magasin au cas où.. Première écoute, à part 2 ou 3 titres je me suis dit , arfff 15 euros quand même et depuis je l’ai écouté plusieurs fois et quand même l’exécution des titres est, en grande partie superbe, la touche DP est là, mention spéciale pour Steve Morse qui ajoute vraiment quelque chose. Airey comme à son habitude, nous délivre aussi des beaux passages. Je trouve que Ian Paice s’éclate aussi, il amortit sa caisse claire et ça groove toujours autant. Glover/Gillan posés, tranquilles. Donc oui, J’aurais préféré des reprises plus audacieuses.. mais le résultat me satisfait dans l’ensemble. Concernant le débat avec LZ, n’est-ce pas un peu légendaire? (Comme Stones/Beatles ), et il me semble qu ils avaient repris deux ou trois titres de LZ (lors du solo de Morse ).” Xav Muzyc
– Oui sur le medley qu’il faisait en solo, il jouait Whole Lotta Love, ce qui m avait interpellé la 1ere fois que je l’avais entendu. Purple a toujours reconnu LZ comme un groupe majeur, par contre LZ ( plutôt Page, John’s et un peu Plant) n a jamais reconnu DP. (Eric Martelat)
”La version de Hot’lanta dans le medley de fin méritait une version à part entière. Oh Well est excellente !” Willy Papama
”Pour moi, un album anodin, voire insignifiant, que j’aurais bien vu comme cd bonus de Whoosh. Ou alors comme cadeau pour les membres du fanclub.” Hubert Allusson
Reprises (cliquer sur les titres pour écouter la version originale)
1. 7 And 7 Is (LOVE)
2. Rockin’ Pneumonia And The Boogie Woogie Flu (Huey “Piano” Smith)
3. Oh Well (FLEETWOOD MAC)
4. Jenny Take A Ride! (MITCH RYDER & THE DETROIT WHEELS) *
5. Watching The River Flow (Bob Dylan)
6. Let The Good Times Roll (Ray Charles & Quincy Jones)
7. Dixie Chicken (LITTLE FEAT)
8. Shapes Of Things (THE YARDBIRDS)
9. The Battle Of New Orleans (Lonnie Donegan/Johnny Horton)
10. Lucifer (BOB SEGER SYSTEM)
11. White Room (CREAM)
12. Caught In The Act (Medley) : Going Down – Green Oignons – Hot Lanta – Dazed And Confused – Gimme Some Lovin’
Mark VIII
Ian Paice batterie
Ian Gillan chant
Roger Glover basse, chant
Steve Morse guitare, chant
Don Airey claviers
Production Bob Ezrin
Label earMUSIC // à commander ICI et Amazon CD / LP // Merch complet store
Sortie le 26 novembre 2021
Retour sur l’actualité de l’album
Retour sur la discographie chroniquée de DP
En parlant de cover, retrouvez ici les albums de reprises de ou sur la DPF => Cover Tribute
Album et clips en écoute ci-dessous
Je n’avais pas compris ! DP vient de publier un ”nouveau clip” ! Après une version vidéo en mode studio/confinement, voici une nouvelle version en mode répétition live pour ce même 7 And 7 Is. Il n’y a qu’eux pour proposer deux clips pour le même titre !!! hahaha