The DEAD DAISIES Radiance – chronique

J’avoue qu j’ai mis du temps pour m’imprégner des qualités de cet album, ce qui chez moi est plutôt bon signe. Car le hard rock classique, voire très classique de TDD n’est pas vraiment fait pour nous surprendre. Et qu’avec l’énorme concurrence qui existe aujourd’hui, ajouté aux milliers d’albums historiques qui nous invitent à une réécoute indéfinie, on devient de plus en plus exigeant, impatient, blasé, … rayez les-la mentions inutiles. Sauf que Glenn HUGHES a toujours tendance à magnifier le schmilblick. Alors après un premier album mode GH, à quoi peut-on s’attendre à ce successeur enregistré assez rapidement ?

Hé bien si tu aimes les riffs à la Tony IOMMI et le gros son de guitare rythmique, tu vas être servi. Les quatre premiers titres oeuvrent dans une ambiance heavy-doom, à l’exception de Shine On qui accélère le tempo mais qui reste tout aussi binaire. Pas de Speed-Metal ici, on ne risque pas de se faire un torticolis à headbanguer comme un fada peuchère ! Néanmoins, il te sera difficile de ne pas bouger ”quelque chose en toi, même si ça ne tourne pas rond”*. (hum!) Il me tarde d’ailleurs de vivre live ces riffs qui, étonnamment chez moi me captivent à la longue, alors qu’aux premières écoutes, mon scepticisme dominait. En effet je ne suis pas un grand fan du SAB’, de ces riffs lourds et lents mais je reconnais que de temps à autre, ça me soigne une carie. Il est vrai aussi que David LOWY nous balance du gros son punchline qui t’amène à la vigilance. ”In the Danger Zone” chantait HUGHES sur son ”faux” album de BLACK SABBATH. Et tout le monde sait que le danger invite à l’éveil.

* paroles de Telephone (oui, je sais que tu les connais mais pas lui ! Non, pas toi, lui !)

De plus, les refrains sont d’une simplicité telle, que même ma voix de castor s’est invitée à les fredonner. En général, quand les refrains sont aussi universels, ça sent la soupe industrielle. Mais j’ai beau écouter cet album dans tous les sens, dans tous les moments et même en poursuivant des castors, je n’arrive pas à m’en lasser (d’écouter l’album, pas de poursuivre des castors (rires)). Je me le repasse en boucle à chaque fin d’écoute, même entre deux interludes de l’excellent dernier BLIND GUARDIAN, et entre les concerts d’EVERGREY (report ici) puis du Ready For Prog (report là). Aurais-je subi une radiation qui me transformerait soudainement en castor, tel le film La Mouche ? Car il faut reconnaître qu’à la base, le single Radiance n’est pas un single comme on s’y attend habituellement avec un côté  immédiat.

Direct, ce disque est direct, presque trop simple. Quand on est fan de GH, on s’attend à ce qu’il magnifie le tout, c’est le cas ! Mais on s’attend aussi à un zest d’épique, de soul, c’est moins le cas ! Et ça surprend un peu, même si il module toujours aussi bien et toujours dans l’intérêt de l’album. Ce paradoxe entre simplicité et efficacité, me fait curer les dents. Et pourtant, à regarder dans le rétro, quel est le seul titre solo qui figure quasiment dans toutes les set-list de l’ex-chanteur de DEEP PURPLE ? Soul Mover ! Un titre au riff immédiat et au refrain … direct !! un signe ? Oui ! me répond mon castor en bouffant un bout de bois tel Bugs Bunny une carotte !

Du bois, il y en a dans cet album, ça en envoie ! Car passé les 4 premiers titres, on vient dans un registre un peu plus varié et limite épique. Si Born To Fly ne sera pas le tube interplanétaire et intertemporel à la Born To Be Wild et Born To Be Alive, il n’empêche que je parierai une branche d’acacia que tu en fredonneras le refrain aussi. Son ”HohoHO” devrait être repris en choeur en concert avec notamment en appui cet effet de guitare-synthé (?) hypnotique. Idem Kiss The Sun avec son intro guitare-talk-box à la BON JOVI, son groove lancinant et son refrain lyrique ! Cascade, malgré encore un riff IOMMIesque rappelle l’esprit de Steady de l’album Resonate avec son ambiance à la YES typée Owner Of A Lonely Heart. Not Human surprend efficacement aussi avec son refrain limite punky qui vient te cogner la tête contre heu?  … un arbre ? – direct je vous ai dit direct – et ce malgré aussi un couplet plutôt mélodieux, typique HUGHESien. Seul Courageous au groove funky – il en fallait un, HUGHES oblige – aurait tendance à me donner l’envie d’appuyer vers l’oeuvre suivante. Pourtant là aussi, je me surprends par en chantonner le refrain. Ça doit doit être mon côté téméraire (rires). A partir donc de la cinquième plage, on pourrait presque dire qu’on découvre un autre album. Etrangement, tout se tient, notamment grâce à ces refrains mémorisables à souhait, qui en font une ligne conductrice.

Cet album est piégeux car je ne m’attendais pas un tel style de la part de GH, dans ce hard direct et quasiment dénué de … soul. Je crois qu’il n’a jamais chanté aussi sobrement. C’est assez déstabilisant quand on est fan de The VOICE of ROCK. Mais il est vrai que ses détracteurs lui reprochaient aussi de ne pas composer d’hymnes immédiats. Le côté sans prétention, et donc direct de The DEAD DAISIES, l’aura (enfin?) amener dans ce registre là, avec réussite. 

La ballade habituelle qui clôt tout disque de The VOICE, en est une preuve supplémentaire : elle est d’une ”simplicité” absolue, agréablement roots : un vrai bonheur à écouter sur la route entre autre. Lors de ma chronique de l’album précédent, j’avais d’ailleurs souligné le côté systématique de la ballade épique-closer. GH m’aurait-il entendu ? Si tel est le cas, je l’invite d’ailleurs à réfléchir sur un album studio semi-acoustique dans cet esprit roots ; un exercice qu’il n’a pas encore proposé à ses fans (hormis live). Si l’envie lui prend, ce ne sera donc pas avant 2024, puisque 2023 devrait voir la sortie d’un BCC V.

Bref, ce Radiance est un disque surprenant ! Son avantage, est qu’il casse ainsi les habitudes Hughesiennes : sa discographie ne comportait pas d’album de ce registre ! Il parait donc difficile de ne pas trouver son bonheur dans sa discographie vu sa diversité. Sans être des hymnes de stades, il m’étonnerait donc qu’à l’écoute de ce second opus, vous ne tapiez pas par terre, de plaisir, votre queue de castor. Un bien bon album de Classic rock heavy roots ! 😉

PS : Si vous vous demandez ce que vient faire un castor dans cette chronique, je vous dirai que je n’en sais rien ! Probablement parce que je suis allé ramasser des châtaignes autour de lacs quasi asséchés du Béarn et qui m’ont fait penser à l’utilité de ces animaux pour maintenir les cours d’eau humides. C’était la minute écolo ! Jingle crazy ! … Au fait, sais-tu pourquoi les castors ont la queue plate ? parce qu’ils se font sucer par les canards ! … Radiant, cet album m’a irradié la tête :=))

Partager vos avis sur Facebook !

Rayons

Face Your Fear
Hypnotize Yourself
Shine On
Radiance
Born To Fly
Kiss The Sun
Courageous
Cascade
Not Human
Roll On

Membres

David LOWY guitare

Doug ALDRICH guitare lead

Glenn HUGHES chant, basse

Brian TICHY batterie

Production  Ben GROSSE

Label  SPV/Steamhammer

Sortie 30 septembre 2022

Retour aux infos sur l’album et le groupe

au Report Vienne 2022

à la chronique de Holy Ground

Retour à la discographie chroniquée de Glenn Hughes

Album et singles en écoute ci-dessous