THE DEAD DAISIES Holy Ground avec Glenn HUGHES

Déjà en janvier et probablement un des albums de l’année !

Autant le dire, je connaissais peu le groupe, le considérant comme une très bonne formation de Classic Hard Rock de plus. L’arrivée de The Voice of Rock a évidemment de suite pointer ma boussole sur ce pré là !

Je ne rentrerai donc pas dans le jeu des comparaisons, du c’était mieux avant ou pas avec John CORABI. Tout comme pour les Mark de DP, c’est en quelque sorte un autre groupe, voilà tout ! Il est d’ailleurs même amusant que l’esprit du carrousel qui a créé DEEP PURPLE, soit repris ici par David LOWY, à savoir le concept de changer régulièrement de musiciens afin de renouveler la créativité. Déjà plus de 19 membres sont venus cueillir les fleurs pour la réalisation de 5 bouquets ”seulement”, sans compter les nombreux invités.

Ceux qui craignent donc une implosion avec l’arrivée de Glenn HUGHES devraient se rassurer en acceptant ce concept et aussi du fait que Doug ALDRICH qui a tourné avec le chanteur-bassiste (cf report), a validé sa venue, ce qui fait que les réputations demeurent souvent plus fortes que la réalité auprès de certains. D’ailleurs, on devait être nombreux à espérer une collaboration entre eux après cette tournée d’autant que GH ”galérait” un peu pour financer un groupe avec un guitariste reconnu ; ne pas confondre ”reconnu” avec le terme ”talentueux” car les JJ MARSH, Jeff KOLLMAN, Georges NASTOS, Soren ANDERSEN, Marc BONILLA, … ne sont pas dénués de talents. Mais clairement, leur réputation ne peut concurrencer celle des Ritchie BLACKMORE, Tommy BOLIN, Tony IOMMI, Gary MOORE, John NORUM, etc … Doug ALDRICH, même si il n’entre pas dans cette dernière catégorie, jouit d’une renommée conséquente en ayant exercé au sein de DIO et WHITESNAKE.

Quant à ceux qui préfèreront l’ex-chanteur de MOTLEY CRÜE, qu’ils se rassurent aussi, vu l’âge (68 ans) et le nombre de projets de Glenn HUGHES (BCC, IOMMI, voir infos), la probabilité demeure de le voir un jour réintégrer les Marguerites.

Alors quel parfum se dégage de ces onze pétales ?

Je n’aime pas écouter les singles : j’ai la culture album ! Mais comme je cède à la curiosité comme beaucoup, cela déséquilibre parfois les premières écoutes ! En effet, des trois extraits présentés en amont à la sortie de cet album, un fait figure d’opener (Holy Ground) et les deux autres de closer (Unspoken, Righteous Days) auquel il faut rajouter la reprise archi connue de 30 Days In The Hole qui vient décontenancer plus qu’autre chose ce final, une fois que l’on a réussi à entrer dans cette prairie. Aussi, avec ces quatre titres aux mélodies déjà intégrées et gagnantes, j’ai l’impression que mon attention doit faire un grand écart à la JCVD, entre le début et la fin du disque, avec un milieu totalement à découvrir et aux mélodies moins immédiates. Vous rajoutez que la plage 2 (Like No Other) est une pure tuerie, probablement un des hits de l’année, et je retrouve là mes adducteurs alignés comme un fil d’étendage. Or, comme je n’ai pas la souplesse de VAN DAMME, cette configuration me fait couiner. Heureusement la technologie permet de changer l’ordre des titres, sinon Come Alive qui suit la grosse baffe (Like No Other), passerait totalement inaperçu, ce qui serait bien dommage tant il s’affirme au fil des écoutes. (voir le titre par titre)

Parce que l’ensemble est hyper dense. La production est monstrueuse. Du coup, mieux vaut être en forme pour s’enfiler tous les titres de ce classic rock heavy bluesy survitaminé et pour mieux apprécier les autres morceaux. Il n’y a pas de temps morts dans l’intensité. Même la ballade Far Away vous met KO et l’heavy ballade My Fate n’a rien de reposant. Ce son dantesque est à la fois une force mais aussi un petit défaut quand on ne laisse pas souffler un pépère comme moi.

David LOWY est un cador de l’aviation. Aussi, maîtriser le son du mur du son, il sait faire !! Doug ALDRICH a raison de mentionner dans Rock Hard Mag que son acolyte à la guitare apporte une rythmique en béton. Car ce qui surprend aussi, c’est ce côté sophistiqué de guitare rythmique, quelque chose même d’assez rare. Peu de formations ont une rythmique aussi marquante. Sans sonner à l’identique, on pourrait dire que le boss des Marguerites apporte une grosse plus-value comme l’apportait Malcom YOUNG à AC/DC.

Vous rajoutez à cette artillerie rythmique, la guitare inspirée d’ALDRICH qui se fait paradoxalement plus bluesy et même plus fine au sein de THE DEAD DAISIES que de son temps avec WHITESNAKE, une batterie en avant du cogneur doué, ex-JOURNEY, et la basse vrombissante et l’arme de destruction massive vocale de Glenn HUGHES, chaque morceau demande des instants de répit pour récupérer de l’intensité mélodique et de cette expressivité d’écorché vif. Mais point de répit ! Ces fleurs semblent au final bien carnivores tant tous les titres sont cinglants. C’est une déferlante et cette absence de pauses sera mon seul reproche (je ne rajeunis pas). Quelques entractes acoustiques aurait été bienvenues, comme on peut l’entendre dans les vidéos trailer de répétitions publiées par le groupe sur sa page facebook comme celle-ci (click). On pourrait comparer cet album au PSG avec des individualités exceptionnelles mais un collectif qui manque un peu d’alternances entre les lignes.

Le blond guitariste a encore raison quand il déclare que ”Glenn HUGHES tue !” Je n’ai plus de superlatifs ! Ce chanteur est incroyable. Me demande même comment il va pouvoir reproduire cette prestation inouïe tout le long d’une tournée et même d’un show !? Quel coffre !

Ici, il prend dans l’ensemble, pas toujours, sa tessiture nasillarde que je n’aime pas forcément. Mais pour ce groupe, ça colle à la perfection … Et quand il s’arrache dans le plus profond du blues, dans ses octaves que lui seuls peut aller chercher tout au fond des abîmes, difficile de s’en remettre !! Phénoménal !

Alors quand je lis par ailleurs des ”bof” ”rien de bien génial” ou encore ”rien de démentiel” … je me dis que ceux qui expriment cela, sont touchés par le virus de la blasitude !! Je veux bien entendre que l’on n’aime pas ! Mais bon sang de bois ! Qui chante aussi intensément que HUGHES de nos jours ? Ce qu’il fait est juste incroyable en soi ! A-t-on le droit de dire que passer le mur du son n’est pas génial ni démentiel, sous prétexte que l’on n’aimerait pas l’aviation ? On a le droit de ne pas aimer Ferrari ou Porsche mais dire que c’est bof !? Et puis justement, il y a aussi ce truc d’assez exceptionnel dans ce disque : cette guitare rythmique ! Quel son !

Avec son lots de hits potentiels, ce Holy Ground se rapproche du premier album de BLACK COUNTRY COMMUNION dopé au son heavy, version IOMMI-HUGHES, qui comporte des titres méga forts, un ensemble excellent mais qui aurait besoin d’un petit réglage supplémentaire pour être parfait.

Mais à coup sûr, ce disque sera un des albums de 2021 ! Il contient aussi le hit de l’année ! Et tout simplement, actuellement, le chanteur ultime ! Si nos vitales abeilles sont de nos jours en danger, sûr que ces marguerites là sont une source de sauvegarde !

** Titre par titre **

Holy Ground – 5/5

Parfaite entrée avec un gros riff, un gros son, une grosse batterie et basse qui donnent le ton de l’album. Le groove et le refrain se font indispensables dans vos moments de détente. Difficile de ne pas fredonner ce refrain que se renvoient HUGHES et les choeurs. (vidéo facebook solo Aldrich – clique)

Like No Other – 6/5

Je ne dirais que 3 syllabes : Mons-tru-eux !

Sorte de déflagration à la Killing In The Name de RAGE AGAINST THE MACHINE, un refrain à faire lever les stades ! Un solo de basse inclus au beau milieu de la bataille qu’aurait mérité d’être suivi par un solo de batterie, des choeurs* Rhythm & Blues d’enfer et un Glenn HUGHES … voix+basse … comment dire … Mons-tru-eux !!!

En concert, ça sent la grosse jam guitare, basse, batterie avec un Hughes qui reprend en bramant : total rut ! Au casque ! c’est mortel ! Un refrain qui rend dingue et dont on ne demande qu’à exploser dessus en concert ! D’ailleurs, à y penser, le refrain semble lâcher la grosse frustration qui nous habite tous depuis Covid ! Ça va headbanger et jumper à fond ! Clairement un Hit !! Probablement le HIT de l’année avec celui de Ronnie ATKINS ! … Mettez le son à fond !!

* J’ai eu le sentiment que c’était des choristes. Le livret étant peu précis à ce niveau, j’ai demandé à ”Dieu” qui m’a confirmé que c’était bien les gars qui faisaient les choeurs. (Si le chanteur devait réorienter sa carrière, avec l’âge, entendre le soul-man devant une chorale R&B et dans le registre 70’s version Stax-Motown, à la Rod STEWART en moins mielleux ou à la Tom JONES en moins “Las Vegas”, bref à la Joe COCKER mixé à la James BROWN, me paraîtrait intéressant) (Trailer facebook de répétition du groupe – clique!)

Righteous Days – 5/5

Quasiment tous titres qui passeraient après Like No Other risque de ne pas être entendu tant il faut un moment pour décrocher son refrain de la tête ! J’avais donc besoin d’un titre un peu fun et à la mélodie immédiatement mémorisable pour pouvoir se détacher du monstre précédant. Ce single déjà emmagasiné dans mon esprit est parfait pour moi. De plus, son riff de démarrage relance de suite la machine ! Le groove vous rattrape telle une bouée de sauvetage, après que Like No Other vous ait foudroyé !

Come Alive   4,5/5

Décaler Come Alive m’a paru une obligation tant le titre est moins immédiat et pourtant comporte une mélodie gagnante qui s’imprègne petit à petit au point que ça en devient un titre majeur avec un chanteur encore royal à faire applaudir Robert PLANT. (Trailer facebook)

Bustle And Flow   4/5

me fait penser à Man in The Middle de BCC ! Les cymbalettes viennent enjouer l’ensemble et le refrain est presque dansant avec un solo dynamisant ! Très bon titre coéquipier ! (Répétition basse Hughes facebook)

My Fate – 4/5

ne nous laisse donc pas souffler avec un riff IOMMIesque hyper lourd ! Il laissera la place à un premier couplet reposant avec sa guitare semi-acoustique accompagnant le chanteur. Si le riff est bienvenu sur l’ensemble du morceau, il aurait été bien qu’il ne démarre qu’après le premier couplet pour justement nous laisser respirer et pour mieux l’apprécier : le foie gras, c’est bon mais le gavage ça craint ! J’aurai donc virer ce riff introductif (Vie ma vie de producteur) ! Le refrain monte crescendo et avec son riff lent et bien rythmé, devrait plaire aux amateurs de Metal allemand qui pourront headbanguer comme on tape sur une enclume ! Plus heavy que ça tu meurs ! (Trailer facebook)

Chosen And Justified – 4/5

est le titre qui aurait pu faire souffler, pas pour sa dynamique mais pour son côté plus léger. Un refrain efficace, fun, limite glam. Le titre en lui-même est tubesque. Mais ici la rythmique surpuissante assomme à la longue du disque plutôt qu’elle n’élève. Choisi et Justifie le bon son pour chaque morceau, sera la question à se poser pour tenir en haleine tout le long d’un album et ne pas gâcher au final la qualité individuelle.  (Trailer facebook)

Saving Grace – 4,5/5

Cela repart (façon de parler) avec encore une frappe hyper lourde de Dean CASTRONOVO. Le riff est aussi lourd bien qu’un zest plus rapide que son prédécesseur qui de toute façon ne pouvait pas aller plus lentement. Le refrain prend son envol et son côté aérien donne des ailes. Dommage que le son d’ensemble écrase un peu ses ailes, pourtant gracieuses. (Trailer facebook)

Unspoken5/5

Tout comme Holy Ground, difficile de ne pas fredonner ce refrain ! ALDRICH se bonifie et intervient à merci après une exquise intro à la basse ! Le chanteur se fait ici posé, suave entre deux grooves de batterie invitatoires qui rappelle que CASTRONOVO est un grand batteur !  (Trailer facebook)

Far Away5/5

Comme à son habitude, Glenn HUGHES conclut par une ballade planante qui monte crescendo où se côtoie les influences du chanteur avec toujours un riff IOMMIesque, rehaussé par des violons qu’il affectionne, pour laisser place à un solo et une accélération à la LED ZEP ! The VOICE finit à gorge déployée entre suavité et hurlements d’outre-tombe. Encore du haut niveau même si là, ce serait moi qui serait un peu blasé, en pensant qu’il a fait mieux et que l’exercice commence à devenir un peu convenu, même si on saupoudre d’influences par ci par là. Un duo avec CASTRONOVO aurait peut-être été intéressant ici, bien que sa voix aurait fait peut être un bis repetita avec Joe BONAMASSA et reste un peu dans la gamme HUGHESienne comparée à celles, plus éraillées de COVERDALE ou du TURNER de HTP. Cela reste évidemment d’un niveau exceptionnel avec son final époustouflant.

30 Days In The Hole

Placé sur la neuvième plage, on a l’impression que l’album redémarre complètement ou pour une nouvelle face d’un LP ! La reprise casse l’homogénéité même si son coté léger apporte un peu de fraicheur ! Ce titre et cette version sont fun mais il n’apporte rien. Peut-être la satisfaction d’entendre Dean CASTRONOVO ? Encore faut-il le reconnaître tant sa voix connue pour être très proche de celle lyrique de Steve PERRY, vient ici imiter celle bluesy d’Eric MARTIN ! Du coup, quand on sait que MR BIG l’a repris aussi, l’incompréhension règne d’autant plus. Mieux vaut aussi ne pas aller écouter sur YouTube la version live du trio Richie KOTZEN-Paul GILBERT-Georges LYNCH à la maison du blues. Bref, moi je l’ai dégagé en dernière plage.

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” Entièrement d’accord….avec cette superbe chronique. Cet album n’a peut-être rien d’original mais tous les titres s’enchaînent à merveille…. Et tous les musiciens font un excellent travail. Mention spéciale à mon Dieu : The Voice of Rock….. Glenn Hughes s’amuse comme un fou…. Citez moi un chanteur capable de chanter aussi bien avec ses tripes et son âme ? Quel CHANTEUR !!!!” Manuel François
Il est vraiment excellent cet album ! ” Cédric Feral

Les pétales – paroles Glenn Hughes / musique The Dead Daisies excepté 30 Days In The Hole par Steve Marriot

Les marguerites

David Lowy  guitares

Doug Aldrich  guitares lead

Dean Castronovo  batterie, choeurs

Glenn Hughes  chant, basse

Vince DiCola  claviers (H.T.P)

Musiciens additionnels

Ben Grosse  claviers

Bernie Barlow  choeurs

Studio de la Fabrique, St Rémy de Provence, France

Production   Ben Grosse

Label  SPV  //  Amazon CD / CD Bonus Japon / LP

Sortie  22 janvier 2021 // Thedeaddaisies.com

Retour sur les infos de pré-sortie & interview sur l’album Holy Ground

Retour sur la discographie chroniquée de Glenn Hughes

Album et clips en écoute ci-dessous

Clips