Après EVERGREY à l’Usine à Musique ce samedi précédent (cf -), ce sera au tour de l’excellente salle Le Bascala et l’envie de supporter ce fest, qui me feront faire à nouveau le trajet Pau-Toulouse en 8 jours ! Faut avoir encore la foi et le budget, car la filière est bientôt tarit.
Premier Ready For Prog pour moi ! Autant vous prévenir de suite, c’est en mode découverte que je me présente devant ces huit groupes. Seul MYRATH et SEVENTH WONDER me sont connus à des degrés différents tout de même. Donc je ne vous présenterai pas de photos, trop concentré étais-je pour absorber ces musiques. Mais j’avais envie d’écrire ces quelques lignes pour défendre ces formations et ce festival méritant. Et puis, vous me connaissez, je sonde toujours le voisinage pour confirmer, peaufiner voire contredire mes impressions, surtout quand je connais peu, afin de vous donner un aperçu le plus fiable possible, cher public. A vous de faire la part des choses, de peser la balance …
Des balances qui semblent avoir pris du retard (1 heure) !
Pour avoir organiser des soirées de 6 groupes, j’étais déjà admiratif du lourd travail des techniciens à les regarder courir partout. Alors avec deux de plus, je compatis, même si des Hellfest nous ont habitué, blasés que nous sommes, à une organisation quasi militaire ! Théoriquement militaire car il semble que le Hellfest soit plus précis que l’armée de Poutine … Mais il est vrai que ”guerroyer” contre un MANOWAR est moins stressant que contre des balles et obus réels ! Ma comparaison est donc … heu ?…peu décente et plutôt explosive ! Bref ce festival de prog metal n’a pas les mêmes moyens non plus … (Admirez mon talent de meubler alors que je n’ai pas grand chose à dire au final hahaha ! Faut dire que dans le metal prog, les termes qui peuvent revenir souvent sont technicité et mélodie ! Autant donc les inclure ici et ne plus en parler ensuite)
Ce seront donc les tous jeunes toulonnais de WYVERN qui ”progriront” les premiers.
Et ma foi, il y a du potentiel ! Une musique assez planante mais variée, un chant assez émotif à la MUSE et surtout un chanteur-guitariste qui utilise une sorte de Fender Stratocaster, plutôt rare dans le genre et qu’il sait bougrement bien faire sonner. Rien que pour cela, je vous invite à suivre cette formation. Néanmoins, elle devra maturer un peu ses compositions dans lesquelles certains passages et autres liants se font un peu longs. Mais vu leur jeunesse et le potentiel, ils devraient aisément affiner leur style et trouver en vos oreilles une certaine attention.
Comme son nom pourrait le suggérer, ART AGAINST AGONY présente un concept assez recherché. Côté ”art”, des tenues de scènes soyeuses avec masques et recherches de mélodies ”saignantes” ; côté ”agony”, les masques présentent des visages sombres et inquiétants, et la musique se base sur des lourdes rythmiques marquantes dont l’apport d’un percussionniste ! On n’est ni dans la rythmique ethnique ni Black Sabbathienne, ni militaire, bien qu’on pourrait se retrouver dans ces deux derniers critères tant l’ambiance doom et heavy se fait oppressante. Le très bon son (suffisamment fort mais pas trop pour éviter de dénaturer les mélodies (L’ingé-son de SEVENTH WONDER, si tu me lis … ) appuie cette rythmique qui semble l’adn du groupe bien que des solis de belles ampleurs touchent l’auditeur. Restent que si ce concept a éveillé ma curiosité et trouverait sa place sur la scène La Valley du Hellfest, il n’empêche qu’une certaine linéarité ne me poussera pas vers le stand de merchandising. Concept à défendre toutefois !
TURBULENCE sera le seul groupe de la soirée qui selon mon budget, me fera sortir mon internet pour aller consulter leur site. Ces libanais ont fait mouche chez votre serviteur et pas que chez lui : une quasi unanimité ! Contrairement à MYRATH, leur musique n’est pas basée sur des influences orientales même si on peut percevoir quelques très fines intonations chez un chanteur qui aura marqué beaucoup de points ce soir là. Je n’aime pas le chant oriental, souvent beaucoup trop nasillard pour moi. Mais là, on est loin de cela. Très bonnes compo, un chanteur ++ me feront donc planifier une écoute de leurs deux disques dans les jours à venir ! Très bonne découverte presque … décoiffante ! Moi qui ait failli vomir un jour en avion, j’en redemanderai bien de ces turbulences là !
KINGCROW, ne doivent pas être confondus avec les français de KINGCROWN, davantage accès heavy métal traditionnel : un nom qui se joue donc à un poil de N(ez)
Si des refrains aux mélodies gagnantes ont donné envie à votre serviteur d’acheter, quelques insertions de passages un peu trop évidents, ”faciles” (rayer la mention inutile) et un chanteur moins convaincants, m’auront freiner à le faire ! J’y vais ? J’y vais pas ? Une question qui m’a taraudé quasiment tous le set ! Mais devant la concurrence et un budget non extensible, ça s’est joué à un poil près, un poil de … choisissez votre lettre 😉
SCAR SYMMETRY m’a fait peur lors du premier titre mais m’a vite rassuré.
La formation fait appel à deux chanteurs en duo : un qui grolle et un qui œuvre en chant clair ! Si les trois premiers titres ont proposé un chant groll assez linéaire, qui ont commencé à inviter la lassitude dans mon être, il n’en sera plus rien par la suite ! Les deux chanteurs moduleront à souhait, chacun dans leur technicité ! Oui, on peut moduler les grolls ! Et ça l’a fait. J’oserai même dire que chacun des chanteurs a gommé les ”défauts” des parties de l’autre et les a même magnifiées.
Le chant groll n’est pas ma tasse de thé. Mais j’aime bien en entendre live si des parties mélodiques viennent l’entourer. Ce sera le cas ici où son acolyte se chargera de tous les couplets et autres refrains gagnants. Moi qui ait une base hard fm, j’en suis venu à imaginer ce que seraient les compo si interprétées uniquement en chants clairs ? Et ma foi, je pense qu’elles m’auraient lassées. En effet, j’aurai tendance à comparer avec un LILIAN AXE en plus prog et fm et un ROYAL HUNT (période DC) en moins néo-classique et avec du groll. Car il y a un petit côté trop sucré dans les parties mélodiques et l’apport du groll vient atténuer cette impression. Du coup, cela rehausse ces parties là qui deviennent ainsi davantage prenantes. Faut dire que le vocaliste a aussi un bel organe dans ce style. Plus le concert avance, plus les deux compères modulent et rendent accrocheurs les morceaux. J’oserai dire qu’on a là du metal prog fm à demi-grollé, un « concept assez suédois et autres pays nordiques », me soufflera le pote Pascal ! Bref un dosage surprenant mais un dosage réussi !!
ps : Le pote landais me souffle aussi dans mes ears qu’il manquait un bassiste ! Et il est vrai que la présence d’une 4 cordes (ou 5 chez le progueux) aurait apporté une pointe de groove supplémentaire. Un détail que j’ai omis dans ma chro. Mais à ma décharge, il est difficile pour un gars du sud-ouest comme moi, de comprendre l’accent parisien d’un désormais nouveau landais ! (rires)
Autre cocorico ici avec KLONE ! Moi qui essaie de défendre la scène hexagonale, je n’avais jamais vu cette formation soyeuse ! Un chanteur à la voix lyrique et chaleureuse ; un metal plutôt atmosphérique, romantique à l’instar d’EVERGREY mais avec un côté plus ”pop” (sans le côté péjoratif que peut représenter ce terme parfois). Il me manquerait toutefois un zest de variations dans les tempo pour que ce soit parfait ! Mais ne faisons pas la fine bouche, on peut être fier de notre représentant qui repartira avec les hourra du public ! De la bien bonne musique Messieurs-dames !
Il me tardait d’entendre live SEVENTH WONDER qui était le groupe dont je connaissais le mieux la discographie avec MYRATH ! Entendre ? Ben justement, je n’ai rien entendu ! Un son dégueulasse comme il est censé ne plus en exister en 2022 ! Trop fort, la pourtant belle voix se perdait à lutter contre les décibels ! A essayer de lutter dans les parties hautes, le chanteur doué, était à la limite de chanter faux par moments. Flirtant même avec l’extinction de voix et bataillant avec ses ears, il est fort probable qu’une grosse discussion allait avoir lieu avec son ingé-son après le concert ! Je comprends là pourquoi des chanteurs peuvent devenir aphone. J’eus beau mettre mes bouchons d’oreilles, les retirer, les remettre,me déplacer dans les gradins ou dans la fosse, lancer des regards vers ce technicien en lui passant devant pour l’interpeller, rien n’y fit. Tout simplement un concert inaudible ! Malgré les quelques fans ravis probablement habitués aux sons des iphones, mon sondage fut unanime sur la qualité de son ! Tout le monde était déçu ! Un voisin de concert est même carrément aller le dire à l’ingé-son, étonnamment surpris de la remarque ! … Mais soyons sérieux : quand tu passes tout le set à triturer les boutons de ta console, c’est qu’il y a un problème Houston ! Bref un bon groupe à revoir !
Vu en plein air au Hellfest, j’étais ravi de revoir MYRATH dans des conditions de salle. Les influences orientales de cette formation franco-tunisienne apporte un vent de fraîcheur au métal. Et puis, il est difficile de ne pas être attirer par les rythmes orientaux d’autant que le chanteur n’a pas ce côté plaintif, nasillard que j’exècre. Au contraire, sa voix claire et haut perchée est tout simplement royale dans ce style. Royal ? Le mot traduit bien l’ambiance scénique avec une décoration, des costumes et une mise en scène bien à propos. Si la plus-value d’une danseuse n’est plus une surprise, la venue d’un magicien apportera un côté supplémentaire théâtral et princier. Ceci dit, quand on apporte un plus au niveau visuel, il faut faire attention de ne pas perdre l’attention musicale de l’auditeur. Et je reconnais avoir un petit doute sur ma perception musicale. Je ne sais si après 7 concerts et près de 7 heures de musique, mon corps me lâcha de fatigue mais j’eus l’impression d’un concert assez plat, un peu mou, manquant d’entrain alors que cette musique est censé vous donner des ailes ou un … tapis volant !? Bref vu la présence d’un magicien, il faudra probablement faire disparaître cette impression due vraisemblablement à ma fatigue, via un autre concert. Car MYRATH, c’est du tout bon. Et justement, le groupe annoncera la sortie de son nouvel album et son envie de revenir jouer à Toulouse avec un show plus complet, hors festival donc.
Dans la série perception du verre à moitié-vide ou moitié plein, le chanteur aura la bonne intention de demander tolérance envers le fest suite à l’heure de retard ; heure rattrapée : « il est toujours compliqué de planifier des balances avec 8 groupes dans une même journée » dira-t-il ! Il remerciera aussi les présents « d’avoir fait l’effort financier de venir au festival dans cette période de crise » mais il y aura quelque chose de gênant d’entendre cela de la part de celui qui joue le rôle d’un prince dans une décoration se voulant luxueuse ! Evidemment, cela partait d’un bon sentiment sincère ! Merci à lui !
Les absents auront eu encore tort ! Et avec une audience plutôt faible pour une telle affiche, il serait bon que les organisateurs locaux s’entendent vu l’offre incroyable de concerts metal de ce (haut) calibre sur le toulousain ces temps-ci ! (The Vintage Caravan, Cradle Of Filth, Evergrey, le fest … rien que ce mois-ci rayon metal)
Toulouse n’a pas programmé de tels concerts pendant des décennies, il serait un peu stupide et incompréhensible qu’on se retrouve avec une surcharge, amenant à des faillites et donc à un retour au black-out metallique dans la région ! Nous, à Pau, on veut bien récupérer une ou deux de ces programmations de temps à autres ! A méditer : y-a-t-il un ministre de la Culture ou de la Cohésion des Territoires dans la salle même si il s’agit de programmateurs du privé, voire une association de commerçants ? Votez pour moi !:)
L’invitation au concert de ANVIL ce samedi suivant à Pau est lancée, vu que la date à Toulouse vient d’être annulée ! On se demande pourquoi … Soudain ! un tapis passe dans le ciel… 🙂
