France-Australie en ce samedi soir 21h ! Premier véritable test à l’approche de la Coupe du Monde de rugby en France : impossible de rater ça ! … Mais ANVIL est ce soir en ville !! (vanne éculée de circonstance en mode Mathieu Lartot) Gros dilemme donc !
Mais voilà ! Il ne sert à rien de brandir des poings levés et des signes anti-diable lors des concerts pour se faire passer pour un guerrier, si c’est pour au final, poser son vieux derrière dans un canapé devant la télé à bouffer des cacahuètes ! Alors le quinqua que je suis désormais, ira puiser dans la testostérone du jeune Furious qu’il fut lors de ses 13 ans quand il découvrit le metal. Metal On Metal \m/
Créé en 1981, ANVIL est un de ces groupes qui symbolise le terme ”Passion” et ce sentiment d’aventure que fantasme les fans sur la vie de musicien. Il suffit de regarder leur documentaire pour s’en convaincre et être toucher par ce dévouement à la cause de la musique.
Alors voir ANVIL débarquer ici au pied des Pyrénées est un événement, qui n’est pas prêt de se reproduire. Or quand on connait le lien qu’a la région paloise avec l’Angleterre, il y avait comme une certaine logique de recevoir ces canadiens de colonie anglaise, qui pousse l’ironie de ne pas être donc des canadiens de colonie française. Hormis un ”merci”, pas un mot de français ne sera prononcé par le trio : seul petit bémol insipide à une soirée qui sera surprenante à bien des égards : une petite frustration tout de même, de ne pas comprendre les deux longues anecdotes du chanteur, de surcroît incluant MOTORHEAD.
Autres arguments pour se rendre à cette invitation qui ne coûtera que la modeste somme de 19€ : ANVIL a annulé quelques dates de sa tournée européenne, dont celle de nos voisins et amis toulousains, et a maintenu celle de Pau ! Un double honneur donc, auquel il faut ajouter de saluer les organisateurs d’avoir pris le risque financier de maintenir aussi la soirée.
Malgré la présence de presque 200 personnes, ces derniers n’étaient pas certain d’amortir. Faut dire qu’on aurait pu espérer voir les metalleux toulousains rappliquer. Mais ces « tapettes de la Shadow » Toulousaine comme le disait Mel GIBSONS dans l’Arme Fatale 2, sont restés à la maison, putain con ! A leur décharge, le mois d’octobre s’est montré chargé (et généreux) en concerts metal chez eux : THE VINTAGE CARAVAN, CRADLE OF FILTH puis EVERGREY (report ici) et le Ready For Prog (report là). On peut comprendre que ces veinards aient épuisé leur budget et leurs artères. L’offre conséquente de concerts d’après-covid semble être une des explications aux nombreuses annulations et à l’éparpillement des metalleux. Y-a-t-il un ministre de la culture et de la cohésion des territoires dans la salle ou une association des commerçants-organisateurs pour qu’ils s’entendent sur un agenda et une géographie, sujets si complexes à gérer ?
? … Mais les présents pourront leur dire qu’ils ont manqué un grand moment.
Je ne ferai pas l’hypocrite en me faisant passer pour un connaisseur de leur discographie. Mis à part d’être aller voir au cinéma ce fameux documentaire et d’en avoir acheter le dvd, je n’ai aucun album d’eux. Mais aller à un concert permet de rééquilibrer les choses et de succomber à la magie du live. Et puis pour toutes les raisons énumérées, il faut savoir faire preuve parfois de militantisme pour défendre la programmation metal locale.
Et ça en valait la peine ! Ces musiciens sont réputés pour ne pas se prendre la tête et vivre pleinement leur passion. Ils montèrent sur scène avant même que leur bande-son introductive ne commence et à l’attendre trankilou. Cool ? Vous avez dit cool ! Une attitude qui va se vérifier tout du long du show et même de la soirée !
Leur set commence de façon surprenante par un instrumental ! Steve ”LIPS” KUDLOW n’attend pas pour créer un lien avec le public en descendant de suite dans la fosse et en balançant ses solos au milieu des fans. C’est la première fois que je vois ça, et la première donc aussi où on ne verra pas (bien) le guitariste lancer le concert. … Mais sacrément, on l’entendra !
Ce qui a de perturbant chez eux, c’est qu’entre leur bonhommie communicative et leur jeu peu conventionnel, on pourrait croire voir trois mecs éméchés qui donneraient l’impression de jouer approximativement, alors que non ! Au final, ça colle parfaitement à leur état d’esprit et ils parviennent à nous y intégrer ! « Rien ne nous dit qu’ils ne le sont pas (bourrés) et qu’on ne le sait pas » (rires) rajoutera subtilement, un certain Jean-Luc, spécialisé disquaire et en humour décalé!
Une impression erronée car je n’avais plus entendu un tel son de batterie depuis Chad SMITH (RED HOT CHILI PEPPERS) avec Glenn HUGHES en 2005 ou même avec le regretté Mickael LEE du PLANT-PAGE de 1998. Le solo de Robb REINER fut monstrueux et non rébarbatif comme c’est parfois le cas dans les solos de batterie. La section rythmique est solide avec un bassiste ”spécialement” recruté sur des critères, certes musicaux mais aussi scéniques, tant son jeu était … comment dirais-je ? … espiègle. Clairement un trio qui ne se prend pas la tête ! Robb REINER n’a même pas de page wikipédia à ce jour, c’est dire l’humilité de ces gars !
Le jeu de LIPS semble lui parfois déstructuré. Mais cela ne semble être qu’une impression car ça le fait ! LEMMY ne s’y était pas trompé, en lui proposant d’intégrer MOTORHEAD. Il toise le public à chacun de ses solos, invite du regard certains d’entre nous et semble nous délivrer un message avec ses notes. Etrange et captivant !
… avec ses notes et son fameux vibromasseur …
Leur heavy-metal n’a rien d’extraordinaire mais l’ensemble est comme un tableau de PICASSO ou de DALI ! On n’y comprend rien et pourtant tout se tient ! Une magie s’en dégage assurément !
jouissif !
La fin du show se passera comme il a débuté : dans une simplicité absolue : le trio ne vint pas saluer. Dès la fin du dernier morceau, ou plutôt ce qu’on a compris être la fin du morceau car ils continuaient à jouer et se sont arrêtés les uns après les autres, LIPS revint dans la fosse pour saluer les fans et se prêta instantanément et en nous surprenant donc, au jeu des photos et dédicaces pendant que les deux autres poursuivaient encore (rires). Quasiment tous les fans de la salle qui le souhaitaient auront eu droit à une photo. Les lumières se rallumèrent comme si de rien n’était, et les deux autres acolytes s’arrêtèrent donc de jouer et se mirent à ranger leur matos. Pas d’esbroufes chez ces gars-là, en toute simplicité : ANVIL est venu, ANVIL a vaincu ! …
Un sentiment unanime avec les gens de mon entourage, pourtant eux aussi sceptiques au départ ! Ce trio-là vaut bien des formations tape-à-l’oeil au budget millionnaire ! Et si certains vont voir ces concerts-là pour frimer en disant ”j’y étais”, ce concert-là entre clairement dans la catégorie où on pourra dire aussi qu’à ce concert d’ANVIL à Pau-Billère, on y était !! mais pour les bonnes raisons !! L’amour de la musique en toute humilité !
ANVIL, c’est le genre d’équipe à affronter qu’on pourrait prendre de haut, qu’on sous-estimerait, mais qui à la fin du match, vous a mis une déculottée sans que vous n’en ayez aucune explication rationnelle (hormis celle de la suffisance) ! Un grand concert ! Que dis-je ? Cela allait au-delà de la musique : un état d’esprit irréprochable et fédérateur : ce ne fût pas qu’un grand concert, ce fut UNE GRANDE SOIRÉE et une GRANDE LEçON de vie ! Merci messieurs !
Epilogue : Jean-Luc résumera : « Etonnant concert auquel je ne pensais pas adhérer ! Je me surprends même à penser que si ils repassent dans le coin, j’irai les revoir avec grand plaisir »
Première partie : HARSH !
Cette jeune formation introduira parfaitement l’esprit de la soirée : simplicité ! Elle nous replongera dans les bons souvenirs de, non pas de parents, mais de grands-parents, dans les années 80 voire parfois les années 70, avec son hard-glam à la SKID ROW, MOTLEY CRUE, STEEL PANTHER … avec un tout petit zest de CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL.
Vêtus d’habits kitsch d’époque (spandex, veste à étoiles, …), gimmick divers, c’est sans prétention que ces jeunes là reprendront avec passion (le mot du soir) l’héritage des ainés. Deux guitaristes aux jeux complémentaires, un son de basse qui claque … Leur engouement communicatif compenseront leur besoin de maturer comme l’atteste ce final ”raté” mais drôle, d’éteindre leurs petits feux de Bengale apposés sur leur manche de guitare et qui auraient pu peut-être déclencher l’alarme anti-incendie (rires). Mais c’est certainement une formation à suivre pour les amateurs du genre. Sympa ! Une soirée SYMPA !
Vos avis sur Facebook :
” Très beau live report!!! Parfaitement résumé!!!” Jean-Luc Gray Mouser
”Jolie review qui me fait vraiment regretter l’annulation du concert de Paris …” François Lefevre
” Sympa la chro ! 200 personnes : vrai que c’est pas énorme, mais c’est globalement ce qu’ils font partout. De toute façon eux, 50, 100 ou 200 personnes, ils sont toujours à fond. Bon, pour les organisateurs c’est une autre paire de manches, j’espère qu’ils seront rentrés dans leurs frais. Dans tous les cas ça m’a fait bien chié de ne pas pouvoir y être allé” Jean-Luc Lapouille (Toulousain)
” Très belle description de la soirée, c’était exactement ça et j’ai adoré aussi!” Lorenzo Giancarli
– Merci beaucoup à vous ! ça fait plaisir ! (Franck Andfurious)
” Magnifique report . Merci d’être venu cela fait vraiment plaisir. ” Pascal Lahuche Davant (organisateur)
”Merci pour le report” Harsh