David COVERDALE Northwinds

Après un délicieux premier jet, White Snake (chronique), le désormais ex-chanteur de DEEP PURPLE, et futur créateur du groupe WHITESNAKE, publie une seconde merveille de soul et rhythm’n blues, avec un pointe de funk et de gospel (”Sing my sister, sing my brother” sur Give Me Kindness), et déjà quelques prémices boogie rock blues, qui fleurent bon les seventies, et donc toute l’ambiance qui va autour.

Une atmosphère superbement retranscrite aussi par ces deux pochettes dont on ressent même le développement de la pellicule, à une époque où les logiciels ne venaient pas fabriquer ou travestir une vue avec sa force et sa fragilité, dans son instantané magique.

Cette introduction qui devrait déjà vous donner l’envie d’aller humer les odeurs de feuilles humides et autres champignons de forêt automnales avec une telle musique de fonds, on œuvre là du côté des Joe COCKER, Rod STEWART, Stevie WONDER, et autres FREE et BAD CO’ de Paul RODGERS. Mais là, où ces artistes, pour ma part, se sont un peu égarés ou trop stylisés, le jeune David s’empare du meilleur de chacun, l’optimise, l’amène au niveau supérieur, et diffuse toute son aura, tant physique, musicale, que vocale.

L’homme nous dévoile ses deux facettes : celle du bluesman hard rocker, et celle du soul crooner R&B. Deux visages qui feront de lui, Le Grand qu’on connaît, et dont je me demande parfois si la carrière de WHITESNAKE n’a pas au final davantage écrasé le talent qu’il ne l’a épanoui (?) ; un talent qui dépasse largement les artistes cités, c’est dire. Les guitares, cuivres, choeurs, applaudissements rythmiques, mais aussi ballades, viendront ici ensoleiller vos journées et soirées à l’aube du printemps.

L’exquise Time And Again nous renvoie à Soldier Of Fortune, un quasi a capella cette fois accompagné au clavier et non à la guitare acoustique. Glenn HUGHES aurait kiffé de jouer sur le groovy gospel Queen Of Heart, tout comme Tommy BOLIN dont le solo rappelle le style. Un titre qui aurait pu convenir à la Mk IV même si le son de cet album solo s’éloigne du Hard Rock de l’époque. COVERDALE est d’une élégance absolue et illumine ce sublime opus.

”Il n’y a rien d’original” chroniquera alors Best ! Exact mais on s’en fout ! La musique tout comme l’habit fait bien le moine ici ! Et ça fait du bien à une époque contemporaine hyper superficielle saoulée aux heures à passer à se maquiller, s’habiller, se coiffer, comment penser, s’épiler de la tête aux pied car endoctrinées par les pubs-attrape fric, au point de frôler le ridicule, d’apprécier ici, juste la simplicité, le naturel, un basique foulard, les rires des filles et cette voix ! …

Une certaine décontraction classieuse, un charme dingue, et un petit côté d’espièglerie et d’insouciance, sous un savoir faire hors pair, font de ces deux pièces, tout simplement deux chef d’oeuvres. A part un ou deux passages sur ces deux bijoux jumeaux, il n’y pas de titres à citer : tout n’est que délices et saveurs, et tout comme un dîner romantique, c’est l’ensemble qui est à savourer.

Si le business n’avait pas imposé de lourdes contraintes en lui imposant de se consacrer exclusivement au géant golden band WHITESNAKE, il aurait du permettre à cet immense artiste et chanteur de suivre deux carrières : en solo et avec son groupe, sur deux registres différents, qu’on aurait aimé, ô combien, qu’il continue de représenter, au lieu de perdre son temps à transfuser un Jimmy PAGE agonisant et calculateur. En cela, cela restera une grande frustration. Mais en ce temps-là, il était ”difficile” d’exercer deux carrières parallèles. Il est amusant de voir comment les choses ont évolué avec tous les side-projects qui naissent de nos jours. Le choix du single Breakdown est lui aussi étonnant car peu représentatif de l’album. A croire que la maison de disque a préféré séduire le public de DEEP PURPLE avec ce titre le plus pêchu qui rappelle le son de son ancien groupe et qui préfigure celui de son prochain.

Il approchera à nouveau ce style quelques décennies plus tard, avec les somptueux albums Restless Heart et Into The Light, malheureusement en plein Grunge et en portant une seconde peau de serpent, cette marque de fabrique trop ancrée dans l’esprit des gens, et peut-être aussi, sans retrouver la grâce et l’innocence de ces deux premiers opus, un peu comme un premier amour, tout en y ajoutant la sagesse et la sérénité de l’âge. A un tel niveau, ce qu’on perd d’un côté, on le gagne de l’autre.

Ha ! si COVERDALE, pouvait revenir à cet esprit-là pour clôturer une carrière hors norme, maintenant qu’il est arrivé au bout de la queue de son Serpent … Et pourquoi pas en duo avec Bro’ Glenn ? … ”Dis-moi que tu m’aimes” (Say You Love Me) demandais-tu alors ? Ne te l’a-t-on pas assez dit le long de ces bientôt cinq décennies ? Et si tu nous le disait pour 2024 avec un tel projet ? 🙂 Come on, Dave, make this record for us, babe !;)

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” Très bel article ! A l’époque j’avais usé le vinyl ! Et j’ai acheté le CD il y a une dizaine avec ses bonus Tracks ! Que de bons souvenirs ! Et longue vie à Mister Dave Coverdale ” Xavier Mercier

Très bon album pour lequel et de façon très anecdotique, il faut noter la présence du fantastique harmoniciste qu’était Lee Brilleaux (Dr. Feelgood) sur “Keep on Giving Me Love”.” Patrick Betaille

” Toujours des chroniques “Justes”!! bravo!! et c’est un bel album..moi aussi fidèle de Best et de Rock’n folk à la belle époque, j’ai souvent été surpris de certaines critiques notamment d’une certain PM…à lunettes noires dont les avis tranchés et rédhibitoires ont sanctionné de nombreux groupes ou artistes dont la carrière ensuite a démontré qu’il était à côté de la plaque (ex : Queen, Deep Purple,…etc)…et aujourd’hui, il la ramène!! … Alors ce que tu fais Franck c’est pro et respectueux du travail des artistes!! Continue car à chaque fois je me replonge dans de bons souvenirs, et je redécouvre des LP que j’ai laissé sous la pile!!! Grand merci!! ” Thierry Huort

– Wahou ! merci beaucoup ! ça me touche et ça m’encourage beaucoup ! Pour ma part, je chronique pour donner l’envie. Alors, lire que mes chro te donnent l’envie de te replonger et de redécouvrir = mission réussie ! merci (Franck AndFurious)

Merveilles du Nord     Titres composés par DC sauf ( )

Face 1

Keep on Giving Me Love   (Coverdale / Micky Moody)

Northwinds – 6:13

Give Me Kindness

Time and Again

Face 2

Queen of Hearts   (Coverdale / Moody)

Only My Soul

Say You Love Me

Breakdown   (Coverdale / Moody)

bonus réédition 2000

Shame the Devil

Sweet Mistreater

 

Musiciens

David Coverdale: chant, piano

Micky Moody: guitares, chœurs

Tim Hinckley: claviers

Alan Spenner: basse

Tony Newman: batterie, percussions

Roger Glover: synthétiseur sur les titres 1, 2, 6 & 7, clavinet, cowbell

Graham Preskett: violon sur les titres 4, 6 & 7

Lee Brilleaux: harmonica sur “Keep on Giving Me Love”

Malcolm Griffiths: trombone sur “Give Me Kindness”

Henri Lowther: trompette sur “Give me Kindness”

Simon Phillips: batterie, percussions sur “Say You Love me”

Delisle Harper: basse sur “Say You Love Me”

Ron Aspery: saxophone alto sur “Say You Love Me”

Irene Chanter, Doreen Chanter et Liza Strike: chœurs sur les titres 3, 5 & 7

Ronnie James Dio, Wendy Dio – backing vocals on “Give Me Kindness”

Production  Roger Glover

Label   Purple Records / Connoisseur Collection  //  Amazon CD / CD 2000+White Snake  / LP / K7

Sortie   1er mars 1978

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