DEEP PURPLE Stormbringer

Quelques mois seulement après l’enregistrement de Burn, que déjà son successeur est mis en boite. C’est court, trop court pour prendre un certain recul nécessaire. Car si Burn respectera encore l’esprit Hard Rock de la Mk II, ce Stormbringer va faire des étincelles chez les fans de l’ère GILLAN-GLOVER.

Empêtré dans un divorce, l’esprit à un album solo et devant faire face aux envies légitimes de la paire HUGHES-COVERDALE, Ritchie BLACKMORE ressent une certaine lassitude après tant d’années à composer et tourner sans relâche. Il va donc céder du terrain sur les goûts soul et funk des vocalistes, goût qu’il partage peu mais qui sont soutenus par les deux autres historiques PAICE-LORD (voir la chronique de PAL).

Il va donc (inconsciemment ?) se transformer en quelque sorte ici, plus à un musicien de studio qu’à un véritable compositeur impliqué. Il suffit de voir les crédits des chansons pour s’apercevoir que le guitariste ne participe pas à la naissance de tous les titres, ce qui est une nouveauté depuis 1970. Mais quel musicien !!! On peut comprendre que les plus die-hard des fans de la Mk II déteste cet album mais le brillant guitariste va y délivrer ce qui est pour moi, ses plus belles et lyriques prestations. Il fera preuve d’une grande finesse, finesse de surcroît inattendue dans ce contexte : qu’est-ce que cela aura été si il avait adhéré à ce virage musical ?

Néanmoins, de plus en plus féru de musique classique, il apportera ici une touche médiévale sur les chefs d’oeuvre que sont The Gypsy et Soldier Of Fortune et au sein desquels les voix se font magiquement universelles ! Pour les fans de la Mk II, se rajoutent le classique et groovy Stormbringer qu’il illumine de toute sa classe et à un degré moindre, les Lady Double Dealer et High Ball Shooter.

Pour le reste, c’est l’incompréhension ! Non pas par la qualité des chansons car j’en suis un grand fan – comment résister à ces deux voix, à ce duo vocal inégalé ? à la classe d’un HUGHES et à celle d’un COVERDALE ? Quel niveau de suavité !! – incompréhension par rapport à cette virage à 360 degré vers cette soul funky trop sous influence du répertoire du Rhythm & Blues et celui d’un Stevie WONDER. L’absence de recul est flagrante car on sort carrément du schéma que le Pourpre Profond a mis deux Mark à dessiner, celui du hard rock, gouffre appuyé par de nombreuses ballades ou tempo lent.

Moi je kiffe ! Mais effectivement, on peut se poser la question si la foudre ne s’est pas abattue sur le staff qui a laissé faire à ce point (sujet du livre) ? Personnellement, je suis pour laisser les musiciens se laisser aller à leur créativité sinon cela deviendrait de la musique préfabriquée et on passerait à côté de grandes compositions. Mais quand il y a une marque de prédéfinie, il faut tout de même en respecter à minimum la publicité. C’est un débat qui dure depuis 1974 et qui n’est pas prêt de s’arrêter. Je vénère ce disque et j’en parle plus profondément dans le livre.

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“C’est perdre le fil de la magie Blackmore que de considérer STORMBRINGER comme hérétique à cause de l’influence Glenn Hughes. C’est aussi courant pour les jeunes musiciens à propos de Deep Purple, ces standards ultra connus, principalement MACHINE HEAD, une connotation si l’on y pose le doigt pédagogiquement dessus envers l’apport néo classique dans le rock et … fin de l’histoire ? Ben non justement. C’est un pied de nez à ceux plus sensibles à des courants Soul-Funk avec une évolution voulue autour d’une remise en question du genre “on a plus rien a prouver mais est-ce pour autant que l’on va tourner en rond ?”. On connait les préférences d’influences de Blackmore, il ne s’en est jamais caché. Mais le Mr, il est capable de les mettre à ce genre de sauces et d’y être surtout (!) carrément brillant! Ce n’est pas une légende, c’est une réalité autant sur le papier à musique qu’à l’oreille… Du feeling, ça groove, la fusion des divers courants musicaux fonctionnent dont peu peuvent se targuer dans l’approche et en suivant sur la qualité… Pour un musicien comme pour les mélomanes, ce n’est pas le nombre d’ampoules sur scène qui doivent faire oublier ce genre de performances bien plus spectaculaire à propos de musique.” Laurent Pineaud

– Tu exprimes mieux là tout mon propos. … Ampoules que d’ailleurs Blackmore rajoutera à son futur proche scénique avec RAINBOW ! hahaha ! 😉 (Franck AndFurious)

” Belle chronique ! J’ai toujours aimé Deep Purple Mark 3 ! Le Duo Coverdale Hughes aux chants était excellent. Tandis que le Deep Purple Mark 4 avec Tommy Bolin a été trop éphémère hélas !” Xavier Mercier

” J’adore cet album j’adore come taste the band j’adore Burn bref le groove de Hughes et sa voix equivalente à celle de Coverdale. Tommy Bolin trop meconnu mais defoncé H24 il a fait deux albums solo’. Bref je suis fan de 73/74 à 76 live in Europe et les live de l’epoque sont pourris au niveau son mais soldier of fortune ou keep on moving sont des morceaux incontournables. Alors oui In rock est la reference mais Machine head aussi, la periode 70/73 est la plus Hard sinon Purple fait partie des plus grands et je ne suis pas un grand fan juste un adorateur de Glenn Hughes hahaha” Jean-luc Minchella

Face 1

1. Stormbringer   (Ritchie Blackmore, David Coverdale)

2. Love Don’t Mean a Thing   (Blackmore, Coverdale, Glenn Hughes, Jon Lord, Ian Paice)

3. Holy Man   (Coverdale, Hughes, Lord)

4. Hold On   (Coverdale, Hughes, Lord, Paice)

Face 2

5. Lady Double Dealer   (Blackmore, Coverdale)

6. You Can’t Do It Right   (Blackmore, Coverdale, Hughes)

7. High Ball Shooter   (Blackmore, Coverdale, Hughes, Lord, Paice)

8. The Gypsy   (Blackmore, Coverdale, Hughes, Lord, Paice)

9. Soldier of Fortune   (Blackmore, Coverdale)

Titres bonus 35 ans Edition Anniversaire

Cd 1 – Glenn Hughes Remix

10. Holy Man

11. You Can’t Do It Right

12. Love Don’t A Thing

13. Hold On

14. High Ball Shooter (Version instrumentale)

Cd 2

Album original Quad Mix en stéreo

  

Mark III

Jon Lord claviers

Ritchie Blackmore guitares

Ian Paice batterie, percussions

Glenn Hughes basse, chant

David Coverdale chant

Production  Martin Birch et Deep Purple

Label  Purple Records (EMI)  // Amazon CD / CD remaster 35th / DVD 40th / LP / K7

Sortie  16/ 11/1974

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