Après un Blues … hum … bluesy, un Feel, Stevie WONDERien et un Addiction très IOMMInesque, le fan que j’étais alors d’AOR (je le suis toujours mais moins exclusivement) espérait un retour à du HUGHES-THRALL, du DP et donc à du From Now On. En définitive, cet album m’apparaît être comme le plus swing, le plus jazzy, voire le plus world music (en toute relativité) que Monsieur HUGHES nous aura servi avec un tact qu’on ne peut refuser.

Pour moi, l’invitation fut un camouflet. A l’écoute de ces premières notes, trop fermé d’esprit, j’aurais eu alors un rejet. Et pourtant … Ce The Way It Is est tout simplement devenu mon album préféré d’un chanteur à la palette de coloris trop complète et universelle, pour se contenter que du Pourpre… Mon préféré ? Oui et non car The Voice sait trop nous procurer d’émotions dans divers genres, qu’il m’est au final difficile de donner mon album favori. Peu importe, il faut savoir s’ouvrir pour apprécier ce qu’un artiste peut nous offrir.

Alors mon attente et ma culture musicale n’étant pas encore prête, je partis faire un détour dans la salle de bain me passer un coton-tige, puis passer quelques soirées de guinguette et autres concerts de swing voire de jazz, je revins alors devant ma platine en me disant qu’un tel artiste ne pouvait pas sortir un album si raté et qu’il était urgent que j’ouvre mes chakras. Je pris donc une forte respiration pour sortir des profondeurs d’inculture et d’apriori dans lesquels je me noyais et me mis à remonter à la surface, en suivant ce sonar qui ouvre l’album avec une délicatesse telle, qu’il aurait pu provenir d’une sirène. Ce sera la voix de ce serveur de délices. Le titre éponyme d’ouverture est comme une invitation à t’asseoir déguster un bon thé. Le ”Ho Yé” si caractéristique du chanteur en concert, ici annoncé de façon affable, est comme une main tendue à écouter cet opus avec grâce et volupté.

JJ MARSH aidé par Marc BONILLA, posent leur patte et amènent l’artiste vers un surprenant côté swing classieux tout en restant rock ! Que ce soit The Way It Is, Nerverafter, Rain On Me, Curse avec ses violons et ses trombones-claviers, Too Far Gone avec un léger rythme lent et exquis de Cha Cha Cha, ou encore Take You Down avec son accompagnement jazzy, tout respire l’apaisement et la musicalité. THE VOICE, d’ailleurs, n’en fait pas trop. Il se fait crooner sans le vouloir, bref en mode dandy. Certes, il pousse sa voix quand il faut mais sans exagération et privilégie la douceur ici. De toute façon, en studio, il n’en fait jamais trop. Il est toujours dans le ton juste. Cela en est même étonnant de facilité et de simplicité quand on imagine la maîtrise vocale et respiratoire qu’il faut pour être aussi précis et pour surfer sur de telles vagues de nuances. Quant à ses fidèles guitaristes, ils sont vraiment trop sous-côtés et on peut se plaindre de trop peu entendre ce style de jeu de guitare bien rock, bien saignant et à la fois soft, bref une belle inspiration, un dosage gagnant. C’est ce qu’on appelle le feeling. Et à une époque où on nous envahit de schredders aux sons identiques, ces musiciens là sont de vrais bouteilles d’oxygène.

Toutefois, ne vous méprenez pas, ce n’est pas un album de ballades, Non ! On peut se faire doux et rock comme par exemple la fameuse ballade Eyes Without A Face de Billy IDOL (j’en parle ici non pas en comparaison musicale, mais dans la retenue et … parce que je viens de m’acheter le vinyle mouhahaha)

Si ici, il est peu question de hard rock, le funkmaster n’oublie pas ses origines dans DEEP PURPLE et surtout TRAPEZE. You Kill Me, The Truth Will Set Me Free, Stone In The Temple sont des régal de rock hard, parfois funky appuyés par la reprise de Jimi HENDRIX, Freedom … dont on pourrait s’interroger sur sa présence chez HUGHES, mais qui colle parfaitement à l’ensemble ici. L’art du bon goût, l’art de la finesse !

De quoi apaiser les plus récalcitrants ? A vous de voir. Le dosage, le choix artistique sont juste parfaits sur cette sixième œuvre solo qui trompe encore le monde Violet. Trompé ? pas vraiment si on considère que DEEP PURPLE est le vecteur de multi-courant musicaux. HUGHES ne fait que perpétuer ce mélange avec un savoir-faire rare. Quoique vous en pensiez, pour moi, cette sixième aura été une belle leçon sur les apriori et sur la domination de notre manque d’ouverture qui nous habite tous à des degrés ou des moments moindres, ou tout simplement sur mon apprentissage culturel… C’est simple ! Je me demande si ce n’est pas le disque que Frank SINATRA et Stevie WONDER avec en invités un Jimi HENDRIX et un Allan HOLDSWORTH, aurait pu faire en duo aujourd’hui avec cette patte moderne et rock supplémentaire et sans tenir compte des exigences commerciales ? Probablement aussi un disque qu’aurait pu produire le STING de nos jours ?

Mon préféré alors ? Je n’aurai jamais la réponse. Le constat est que je l’écoute toujours et très souvent depuis 1999. Un signe !

Son disque le plus swing, son disque le plus classieux ! Tout comme cette pochette, à la fois sobre, simple mais classe ! Du grand art !

…

Et il faut en avoir dans le gosier pour se permettre de porter de tels souliers ha ha ha …

Et vous, qu’en pensez-vous sur Facebook ?

” Un de ses meilleurs ! ” Alain Rabiat

 

Titres

The Way It Is   – (Sampo Axelsson, Hughes, Marsh)

You Kill Me   – (Hughes, Salas)

Neverafter   – (Hughes, Marsh)

Rain On Me   – (Hughes, Marsh)

Curse(Axelsson   – Hughes, Marsh)

Freedom   – (Hendrix)

The Truth Will Set Me Free   – (Hughes, Marsh)

Stoned In The Temple   – (Bonilla, Hughes)

Too Far Gone   – (Hughes, Marsh)

Second Son   – (Hughes, Salas)

Take You Down   – (Hughes, Marsh)

Don’t Look Away   – (Axelsson, Hughes, Marsh)

Freedom (Shagmeister Mix)   – (Hendrix)

Membres

Glenn Hughes – Vocals, Bass

Joakim Marsh – guitars on all except tracks 2, 8, 10

Marc Bonilla – guitar, keyboards, strings on tracks 1, 3, 4, 5, 8, 9, 12

Gary Ferguson – drums on all except tracks 2&10

Stevie Salas – guitars on tracks 2, 10

Matt Sorum – drums on tracks 2, 10

Hans Zermüehlen – keyboards on tracks 3, 4, 5, 11

Keith Emerson – Organ on tracks 8, 12

George Nastos – Street Funk Guitar on track 11

Label   SPV (Europe)  //  Amazon CD / LP

Production    Glenn Hughes – Michael Scott

Sortie   1 mars 1999

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