Don AIREY Pushed To The Edge – chronique

Que peut-on attendre du claviériste de DEEP PURPLE et de RAINBOW en 2025 ? 

Hé bien, un disque … d’URIAH HEEP !

 

La nuance est fine pour le fan de hard-rock mais le die hard-fan comprendra.

Les claviers sont logiquement dominants comme dans UH. Mais rassurez-vous, Don AIREY n’a plus besoin de tirer la couverture à lui, même si ici il nous compose un menu aux petits oignons et aux truffes tant ses arrangement sont soignés. Et il partage donc bien la place avec ses autres comparses. Il suffit d’écouter les démonstrations du batteur sur Moon Rising.

 

L’autre facteur portant la ressemblance vers UH plutôt que DP, est la voix de Carl SENTANCE, cousine de celle de Brian SHAW.

On comprend donc mieux pourquoi UH a fait appel à AIREY pour remplacer momentanément en tournée son claviériste malade.

 

Pour affiner le descriptif, on pourrait dire que cet album serait la suite du Down To Earth de RAINBOW si Graham BONNET tenait ici le micro.

Le rappel du fidèle Simon McBRIDE, laisserait aussi interrogatif quant à la direction artistique et sonore, et à la qualité des compositions dont on peut suspecter qu’elles seraient moins bonnes ou moins adaptées à DEEP PURPLE, leur groupe actuel. Moins bonnes ? J’opterai plutôt par moins adaptées ; quoique ! Hum !

 

Alors niveau ingrédients, cet opus sera sans surprise mais pas sans talents. Car pourquoi changer une équipe qui gagne ?

Au delà des solos, les deux compères seront tout aussi magistraux en rythmiques et autres accompagnements.

 

On peut juste souligner que ce disque est plus hard que les dernières livraisons pourpres ”faute” à un Ian GILLAN qui ne peut plus véritablement hard rocker. Mais la voix du chanteur actuel de NAZARETH n’a pas la classe de celle du chanteur historique du POURPRE PROFOND.

D’ailleurs un des intérêts sera l’intervention d’un second chanteur sur quelques titres et dont la voix plus FM se situerait entre celles de Ray GILLEN et de Joey TEMPEST ; elle nous ramènerait aussi à d’autres souvenirs : ceux de PHENOMENA par exemple.

 

On notera aussi quelques morceaux épiques qui auraient eu toute leur place dans les albums des groupes cités et auraient trouvé un autre éclat si interprétés par un DIO, un BLACKMORE ou un … SCHENKER. Ils méritent qu’on y prête oreilles : l’oriental Rock The Melody, la ballade crooner Flame In The Water, inspirée Gary MOORE avec un solo final qu’on aurait aimé plus long ; un Out Of Focus qui nous offre du 3 en 1 : couplets et solos Pourpre, refrain lyrique à la BLACK SABBATH période Tony MARTIN, pont très URIAH HEEP ; ou encore Gods Of War où c’est cette fois Don AIREY qui déchire tout sur le final épique en mode Mission Impossible, bien ouvert par un solo lumineux de McBRIDE, puis bien complété par un Carl SENTANCE qui balance tout ce qu’il a dans la gorge ; le pire, c’est qu’ils renouvellent l’exploit, cette fois avec Mitchell EMMS au micro sur un Edge Of Reality tout aussi magistral.

 

Si McBRIDE n’a pas la carrure de ses aînés cités, son sens de la mélodie Gary MOOREienne voire Steve MORSEienne, en fait un digne représentant. Et bien qu’il aseptise leur aura, les nostalgiques lacheront une larmichette au souvenir de la reformation avortée du grand RAINBOW en 98 en raison du décès de Cozy POWELL.

 

Don AIREY se fait, et nous fait donc plaisir tout en faisant bouffer ses copains … Et bien que l’on se demande quel est l’intérêt artistique, l’absence de prise de risque (Pourquoi McBRIDE puisqu’aussi dans DP?), on peut trouver dans ce ”Pushed To The Edge” un disque qui aurait pu intégrer les catalogues de RAINBOW ou URIAH HEEP sans soucis.

Un album donc bien coloré. Et quand on sait que le dernier album d’UH se nomme ”Colors”(chronique), on peut donc s’asseoir et admirer ce paysage musical multicolore.

Pour fans de … belles couleurs donc ! …

line-up

vocalistes Carl Sentance (Nazareth) et Mitchel Emms (The Voice UK)

guitariste Simon McBride

Batteur Jon Finnigan

bassiste Dave Marks