Avant propos : le visuel promotionnel du tourneur comporte une erreur : Le samedi était en fait un dimanche ! Le wokisme a encore frappé 😆 !
Cela faisait quelques temps que je n’étais pas sorti d’un concert aussi heureux ! Et sans m’avancer, j’oserai penser que ce fut la même chose pour les 4/5 d’un Zénith toulousain à la jauge donc bien remplie.
Une des particularités de la soirée sera l’interdiction des phones. Point d’images donc à vous proposer : ce sera donc un reportage … ”fantôme” … qui fera appel à votre imagination de lecteur … comme au ”bon” vieux temps ! Ce sera donc assez cocasse de parler d’une ”première” alors qu’on vole plutôt sur un ”retour vers le futur” !
On saluera l’organisation qui a anticipé la longue file d’attente pour ”emprisonner” nos appareils ; file qui se défilera plutôt rapidement.
On félicitera aussi ce public metal qui respectera la longue file d’attente, là où d’autres auraient tenté de gruger. Dans les concerts metal, c’est d’ailleurs plutôt sympa de faire la queue tant on peut voir passer les divers t-shirts et autres accoutrements du style, ainsi qu’échanger avec ses voisins anonymes sur nos artistes ou concerts préférés.
Retour donc sur ce concert … ou plutôt ce spectacle !
_ heu ? C’est quoi la différence ?
Hé bien si j’avais une seule entaille à faire à ce super show, c’est paradoxalement sa perfection qui donne le sentiment d’assister à un concert pré-enregistré et ce, malgré la présence de deux choristes.
Mais une vidéo (pirate?) placé dans les gradins côté droit, semble contredire, et donc confirmer que l’on n’assiste bien à un show non samplé, du moins pour l’essentiel.
Je me tiens sur le côté gauche dans la fosse avec un son moyen. J’ai toujours ce questionnement sur l’absence de baffles dans le dos des spectateurs ou sur les extrêmes côtés de la salle au lieu de la scène !? Certains m’auront dit dans le passé que cela noierait davantage la clarté. Mouais !? Pourtant quand on te vend un home-cinéma, on te propose aussi des enceintes à placer dans le dos du canapé pour recevoir du son de chaque côté ! Cela fait 30 ans que les Zénith existent et cela fait autant de temps que je me pose la question. Tout comme la genèse des Zénith, ce débat sur le son est évoqué dans deux interviews, notamment une avec un ingénieur et la seconde avec un tenancier de salle, dans le livre ”Ceux qui font chanter te saluent ! Mémoire de Concerts” (pub).
Mais revenons à nos ”mous-sons” ! (question jeux de mots pourris, GARCIMORE reste mon maître)
Le rideau qui cache la scène est un grand classique pour démarrer un show de façon explosive (KISS, DEF LEPPARD 92 même ville : clin d’oeil au chroniqueur de Rock Hard Magazine, Benji qui portait un t-shirt DL 50th). Mais ici le rideau est volontairement déchiré par endroits tels des oripeaux revenus d’un champ de bataille ; bataille contre des morts-vivants bien sûr ! Les écrans géants sur les exterieurs dévoilant le visuel du Skeletour, ainsi que les cisailles qui permettent d’apercevoir des bouts de scène, nous maintiennent dans l’excitation. Ceux placés face à ces ”cisailles” qui arrivent à voir les frémissements du début du show, rendront jaloux par leurs cris les autres mal placés. Mais on se rattrappera lorsque le guitariste viendra faire concourir les deux parties de la foule, car ce sera bien à gauche que l’on gueulera le plus fort 😁 💪 ✌️.
Le rideau ne sera lâché sur les fantômes qu’une bonne minute et 17 secondes après l’entame de Peacefield. C’est long mais c’est bon ! Ne pas voir les musiciens oeuvrer aussi longtemps est assez déconcertant mais ce sera pour mieux jaillir “mon enfant” ! D’autant que la version live de Peacefield explose son pendant studio qui a tendance à être long à démarrer. Ici, c’est tout le contraire : les riffs, les choeurs, les breaks et autres interludes du titre, sont boostés puissance mille.
Ce départ aussi long sous rideau, booste autant l’excitation que ce sentiment de spectacle parfait au micro hertz près.
La voix du Maître de cérémonie me fait penser, en légèrement plus grave, à celle de Phil COLLINS. Or, par ses faibles fréquences en basse, j’ai toujours crû que le chanteur de GENESIS, tout comme Axel ROSE, avait une voix tout droit sortie d’un autotune (qui n’existait pas à son époque), de par cette impression de son-logiciel.
De plus, maquillage et masque dissimulent les mouvements de lèvres, ce qui accentue cette impression de facilité vocale, appuyée par les choristes. Mais son art ne semble pas nécessiter des exploits vocaux, ce qui d’ailleurs est une de ses originalités : captiver ”sans forcer” ! C’est ça le charisme !
Néanmoins, ma suspiscion d’une présence de samples vocaux ne s’atténuera pas lors de l’apparition de cris du public bien intenses (trop intenses ?), notamment à des moments au sein des chansons (break, solos) auxquels le public français réagit souvent timidement.
Mais il y a beaucoup de jeunes dans ce public et cela fait un moment que le vieux con que je suis n’a pas assisté à un tel concert aussi ambiancé. Aussi un pivot de mon cou pour jeter un regard sur les jeunes becs de mes voisins, qui se révéleront (dans un premier temps et à quelques exceptions) plutôt fermés qu’ouverts, appuie la suspiscion.
Mais la ruse, si ruse est avérée, est excusée, tant ces samples de foules en délire nous plongèrent de suite dans l’ambiance … Et la libération du rideau déclenche de suite l’embrasement du public.
Au fur et à mesure, public de plus en plus survolté, le réel se mit donc à rattraper le fictif. Qu’il me fut agréable de voir et d’entendre ce jeune public chanter, sauter, danser comme un seul Nameless (”Together As One !”). C’est puissant, c’est fort, c’est bon !
Voir aussi beaucoup de jeunes filles habillées gothique, et de jeunes hommes (et des moins jeunes) portant des t-shirt du Fantôme, fut un réel plaisir (quand on voit certains t-shirts hors Metal au Hellfest par exemple 😞 … ). Ils ont respecté la Messe : y aller comme autrefois, bien habillé. Nos miséreux grand-parents, qui racommodaient leurs chaussettes, se faisaient un devoir de porter le ”costume du dimanche” comme ils l’appelaient. Alors, je ne sais si après le décès récent de mon père, mon envie de communier était plus forte que de coutume, mais j’ai lâché une larme à voir cette jeune relève, nombreuse, s’enthousiasmer à un tel concert et respectant les codes de notre genre musical tant décrié il y a encore quelques années, et ce alors que les médias veulent encore et toujours, nous imposer leur dogme ”culturel” … heu pardon … leur dogme du business, avec leur son dégueulasse pour smartphone. Le sourire échangé avec ma voisine inconnue après qu’elle s’époumona à chanter à tue-tête (et juste ! ouf!) dans les bras de son amoureux, fût un de ces instants de complicité gratuits et spontanés qui font tant de bien dans une journée. Merci les jeunes ! A une époque où les tarés qui nous gouvernent veulent vous envoyer dans un avenir funeste alors que des générations ont oeuvré et se sont sacrifiées pour un confort de vie que tous devrait avoir désormais, merci les jeunes de ne pas succomber à cette oppression morale narcissique, que l’on devra faire sauter tôt ou tard ! Nous sommes dans un concert au concept autour de Satan, alors n’oublions pas d’où vient le Mal et comment ne pas y céder.
Il faut aussi saluer que le Metal soit représenté en Provence par cette tournée de 3 dates dans nos Zéniths quand on voit la programmation annuelle et affligeante d’un Zénith du Sud-Ouest !
Public conquis, l’ambiance est donc quasi celle d’une discothèque qui diffuserait de la bonne musique. Car le Pape est juste une machine à hits !
Si il puise dans les 70′ (YES, RUSH, DEEP PURPLE, ALICE, BLACK SABBATH, BOC, …), pour le côté “riche” de sa musique, il puise aussi avec talent dans les 80′ pour le côté radio-tubesque (JOURNEY, BON JOVI …).
Tous les titres font mouche même quand on ne les connaît pas ; qu’il soit à base de doom, de celtique médiéval, de gothique, de boogie, de pur hard rock avec un riff qui tue, ou de FM dont le refrain sucré mais exquis de Lachrima me rappelle aussi celui de Crying de VIXEN, et me renvoie à 1991 quand celles-ci se produisirent dans la même ville …
Le Pape puise donc dans toutes les religions de la Musique. Mais il le fait dans son Gospel. Il a SON son ! unique ! … Et après 80 ans de tubes divers, où tout semble avoir été fait, c’est un exploit que de proposer une signature.
Même quand on voit le bout de la ficelle, il y a toujours une structure dans la chanson (un pont, un riff, un break, un gimmick …) qui vient anoblir l’ensemble. Ses compositions sont très structurées d’où aussi cette impression qu’il s’agit d’un spectacle et non d’un concert où l’improvisation est censée s’inviter par moments.
Ce que vous entendrez live est ce que vous avez entendu sur le disque, avec toutefois un gros plus : une puissance, un côté metal accentué ! Après tout, les mecs bossent à fond en studio pour atteindre leur perfection, pourquoi modifier ou improviser sur scène ? Nous ne sommes plus au temps des 70′ où les groupes étaient pressés en studio pour sortir deux disques par an et partir en tournée ; une décennie qui à l’inverse, donnaient l’avantage aux albums live qu’aux albums studios – DEEP PURPLE en étant l’exemple parfait, surpassant les versions live aux versions studio.
Et en parlant de structures d’un show, celui-ci va à l’essentiel ! Le discours est écourté par rapport à celui du Hellfest 2016 ! Idem, le duel gimmick et usé des deux guitaristes (Hellfest 2022) est rangé aux oubliettes, remplacé par un duel clavier-guitare plus inspiré… et qui fera plaisir au fan de DEEP PURPLE que je suis.
Tout du long, le public répond présent ! Et c’est aussi un exploit qu’il soit parvenu à hausser encore le niveau par un final de plusieurs titres qui n’a nullement besoin de faire-part pour convier la foule à l’union et au défoulement des voix et des chevilles. Bref musicalement le show est juste énorme ! Universel !
Visuellement, l’interdiction de téléphone ne permettra pas de proposer de photos. Mais évidemment, les écrans diffusèrent une ambiance sublime qui colle à son thème ! Si vous voulez vous saboter la surprise, les costumes de la tournée sont à voir dans le clip de Lachrima.
Leur interdiction sera un bien pour un mal, ou plutôt un mal pour un bien, permettant ainsi de revenir 20 ans en arrière dans une osmose collective. Pas de barrière visuelle à cause d’écrans, le public n’a donc pas d’autres choix que de communier sans freins et sans gênes. On pourra ainsi même revoir apparaître sur la superbe ballade He Is, quelques flammes de briquets.
On pourra donc apprécier d’observer les Nameless, complétés par deux clavieristes-choristes, à poser et à convier la foule dans la même mouvance que le Maître.
Là aussi, si musicalement GHOST a sa signature, esthétiquement, il prend le relais des retraités ou futurs retraités (ALICE, KISS, KING DIAMOND) que ce soit en masques, maquillages, costumes, … ou chorégraphie dans les clips (Mickael JACKSON, Mylène FARMER, …).
Les masques et costumes des musiciens empêchant tout headbanging et autres gestes naturels, cela sera compensé par une ”certaine” chorégraphie ; chorégraphie, antonyme à l’improvisation. Le ghoul sur notre côté prendra de belles poses bien étudiées comme jouer de la guitare avec une main sous la jambe. Il saura faire le show. L’orateur préférera lui, rester au centre de la scène et ne viendra seulement qu’à 3-4 reprises de notre côté ; mais des venues qui sauront maintenir l’entrain de la foule.
Effets pyrotechniques, lancé de faux billets, écrans, … viendront affiner ce grand spectacle.
Musicalement, GHOST est aux années 2020, ce que BON JOVI et EUROPE étaient aux années 80 : un plaisir coupable ! Et moi, j’adorais et j’adore toujours ce péché là !
A l’heure donc où une génération d’artistes va passer la main, il est heureux de voir une telle relève polie depuis plus d’une décennie déjà. Et si les festivaliers s’inquiètent du départ des têtes d’affiches, avec GHOST, je n’ai aucun doute que nos hell-festivals seront bien hantés !
Merci !
Franck
Présentation du show de Toulouse par Vanessa Warwick sur YouTube
Set-list à lire et écouter sur :
Setlist.fm/ghost/2025/le-zenith-toulouse-france
Klara stjärnor
Miserere mei, Deus
(Gregorio Allegri song)
Peacefield (Baisse du rideau)
Lachryma
Spirit
Faith
Call Me Little Sunshine
The Future Is a Foreign Land
Devil Church
Cirice
Darkness at the Heart of My Love
Satanized
Ritual
Umbra
Year Zero
He Is
Rats
Kiss the Go-Goat
Mummy Dust
Monstrance Clock
Encore:
Mary on a Cross
Dance Macabre
Square Hammer