En ce 15 mai 2015, le SERPENT BLANC a envie de se replonger à l’époque où il avait une peau de bébé, une peau plus rose. En effet, en 2010, Jon Lord a des envies de réunir tous les membres de DP. Sait-il qu’il est malade pour désirer ce genre de choses comme s’il voulait célébrer sa carrière et partir en ayant essayer de rabibocher tout le monde ?
Après quelques sondages internes, il se rend compte que son souhait est utopique. Il se rabat alors sur l’idée d’une reformation de la Mk III, même si Paice tourne avec la Mk VIII. A ce moment-là, Gillan n’est pas au mieux depuis plusieurs mois et on pense que c’est bientôt la fin de DP sous cette version. La situation et l’envie de revanche de Hughes en fait un partant certain. Coverdale n’est pas fermé à l’idée bien qu’enlacé par son serpent. Reste donc le plus compliqué en apparence à convaincre : Maitre Ritchie sur sa tour perchée. Or, Lord est resté plutôt en bon terme avec le ténébreux guitariste avec qui il entretient des rapports respectueux réciproques. Des rumeurs se font donc de plus en plus présentes mais d’autres véhiculent que le guitariste ne veut pas de Hughes, mais de Glover. Lord insisterait pour que ce soit la MK III sous peine d’en perdre le sens de cette reformation, voire même l’alchimie : Imagine-t-on Glover chanter les parties de Hughes ? Non ! Donc, on peut imaginer qu’accaparé par ses projets divers, le claviériste n’ait pas envie de former au final une nouvelle Mark, synonyme de travail et d’investissement – n’oublions pas que c’était lui le directeur artistique du groupe – alors qu’il n’a envie que de faire des concerts fun sans se prendre la tête. Et puis quid de Ian Paice ? … Donc encore une fois, Maître Ritchie se fait attendre avant de faire tomber son fromage. Malheureusement, le fondateur du groupe décèdera deux ans plus tard. Hormis les proches, difficile de savoir exactement à quel degré d’avancement cette reformation était. Quoiqu’il en soit, tout comme le projet de reformation de RAINBOW en 1998 avec Dio, Powell et Murray, un décès mettra fin à l’intention. Le problème avec Ritchie Blackmore, c’est que vu de l’extérieur, on a parfois du mal à évaluer le degré de sérieux de ses exigences : si il fait de la provocation ou des sondages par ses déclarations. Une des ses dernières pirouettes aura été de proposer quelques années plus tard, le poste de bassiste et non de chanteur à Hughes pour la reformation de son RAINBOW 2016 ! L’humour Blackmorien est parfois impénétrable ! …
Sans son modérateur, Blackmore ne se voit pas gérer cette Mk III seul et avec Hughes dans les pattes. Il propose tout de même à Coverdale, via sa manager, de travailler ensemble sur un projet à la façon BLACKMORE’S NIGHT. Coverdale sent cette idée bancale et le guitariste hésitant. D’après ses dires, il n’arrive même pas à entrer en contact direct avec son ancien Pygmalion et doit passer par la belle-maman. Malin et du haut de sa position, sous les conseils de sa femme, il décide au final de surfer sur la vague nostalgique tout seul et même sans son ami Hughes, prétextant vouloir le faire avec ses serpenteaux en faisant cet album de reprises de sa période Mk III – IV. C’est ce qu’on appelle envoyer les empêcheurs de tourner en rond aller voir ailleurs et court-circuiter ces hésitant-contrariants.
Artistiquement, le pari est risqué, impossible de surpasser la version originale. Mais tout comme Blackmore, le Cov est cartésien et visionnaire, et va donc faire confiance à son duo de guitaristes Reb Beach – Joel Hoekstra, et surtout au marché US pour arranger tout ça à la sauce $ sans que ce soit dégoulinant. Si il est impossible de rivaliser, que ce soit à cause de l’usure de l’âge, de l’absence du groove du duo Paice-Hughes-bassiste et de la suavité de Glenn le chanteur, les arrangements choisis sont très surprenants et très réussis sur certains titres. il était plus prudent de ne pas aller sur le terrain du jeu de la Mark III et de proposer une version plus heavy. Si bien qu’au final ce seront les deux hits Burn et Stormbringer qui m’apparaîtront des reprises décevantes car trop ressemblantes à leur version originale donc forcément moins bonnes (je vous invite à écouter la reprise de Stormbringer par le ALL STAR JAM avec Hoekstra, Franklin et Jelusick ici). Quelques part aussi, le jeu de bucheron de Tommy Aldrige rend le tout trop heavy et donc moins groovy. Un Cozy Powell, hélas décédé, aurait été probablement plus inspiré étant un des batteurs les plus doués pour allier groove et puissance. L’absence de Hughes reste aussi une hérésie sur quelques passages vocaux. Mais les autres pépites furent transformées avec un goût si exquis, que cet album sera pour moi une quasi totale réussite en tenant compte des forces en présence et de cette envie de se démarquer. Une vraie bonne surprise tant les guitaristes se font inventifs. Ils vont même jusqu’à rebooster The Gypsy. Les nouvelles versions de Holy Man, Sail Away, The Gypsy, You Fool No One et à un degré moindre You Keep On Moving frôlent le génie.
Usé par les hésitations des uns et des autres, Maître Coverdale a filouté tout le monde et a réussi son pari. Et qu’on aime ou pas la démarche, par ce projet là, il aura rappeler aux USA que DEEP PURPLE était le numéro 1 mondial en 1973, surfant sur le succès de la Mark II, et que la tournée américaine Mark III de 74 fut énorme.
Ma chronique titre par titre figure dans le livre.
Edit : The Purple Album Gold Edition 2023
”Je ne suis pas fou de cet album de Whitesnake, il manque Glenn Hughes pour retrouver la magie. Enfin c’est quand même pas mal ??” Emmanuel Pitchelu
01. Burn
02. You Fool No One
03. Love Child
04. Sail Away
05. The Gypsy
06. Lady Double Dealer
07. Mistreated
08. Holy Man
09. Might Just Take Your Life
10. You Keep On Moving
11. Soldier Of Fortune
12. Lay Down Stay Down
13. Stormbringer
Deluxe edition bonus
14. Lady Luck
15. Comin’ Home
Les Serpents Pourpres
David Coverdale – lead vocals, producer, mixing
Reb Beach – guitars, backing vocals, producer, mixing
Joel Hoekstra – guitars, backing vocals
Michael Devin – bass, harmonica, backing vocals
Tommy Aldridge – drums
musicien additionnel
Derek Hilland – keyboards
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