Glenn HUGHES F.U.N.K

Autant l’avouer de suite, je ne suis pas un grand fan de funk. Je trouve le style linéaire, répétitif et peu ouvert aux mélodies. L’exemple parfait de ma définition étant le hit représentatif Sex-Machine du maitre James BROWN : sa version live répétitive à l’infini m’ennuie vite au bout de quelques minutes quand le groove ne se suffit plus. Certes, quand celui-ci est inspiré et vient se marier au blues et à la soul comme dans TRAPEZE ou au hard rock comme avec EXTREME, mon éclectisme s’ouvre.  Aussi, il faut que le groove suinte mais pas que …

Si HUGHES se dit un grand fan du genre et si j’adore son jeu de basse, bizarrement, hormis sur l’hymne Getting Tigher de DP, ou le hit oublié Push de son album Feel, je l’ai rarement entendu inspiré en termes de compositions funky pures dont vous l’avez compris cet album regorge. De plus, niveau mélodie, il aime bien puiser dans le répertoire BEATLESien, dont je n’apprécie pas non plus la musique pop trop sucrée.

Enfin, il est rare que les prouesses vocales ne m’incitent pas à sauver un album du maestro. Mais ici, le vocaliste utilise beaucoup sa nuance nasillarde à la Stevie WONDER, nuance que j’aime justement le moins chez lui.

FUNK est donc l’album que j’écoute très peu et encore pour cause de HUGHESmania ; je lui préfère de loin Feel et Play Me Out. Il n’y a donc pas grand chose qui me fasse vibrer ici, même si je peux sursauter par courts instants comme un zizi sauteur sur quelques réglages (Love Communion, Never Say Never, ou la ballade Satellite).

Aussi, il faudrait qu’un fan du genre et/ou de l’album vienne à la rescousse pour défendre ce FUNK là. Qui se lance ? A noter que le compositeur lui-même se résignera à délaisser le funk en minorité dans sa future discographie, ayant compris que son public alimentaire et élémentaire mon cher Watson, l’attendait dans un registre plus rock. Varier les styles dans un album, assure une bonne ligne de flottaison pour l’auditeur éclectique.

Maintenant pour les adeptes de ce genre, cet album est probablement la suite du génial Play Me Out, sans sa folle magie, ou de Feel sans l’accroche mélodique. La ballade Where There’s The Will est probablement la suite de la sublime Coast To Coast ; Too Late To Save The World imprègne sa dramaturgie ; Oil And Water est grandement méritoire dans sa créativité et ses variations d’expressions ; We Go To War est un autre exemple du morceau funky-dance qui aurait pu trouver sa lumière dans Play Me Out mais qui ici manque de saveur.

Car voilà, nous sommes en 2008 pour un neuvième album solo et il manque ce supplément d’âme collective qu’il est si difficile d’atteindre. En solo, dans ce registre musical, Glenn Hughes and co avaient réussi à aligner ces étoiles avec Play Me Out. Combien de groupes ont essayé de retrouver cette magie rare de leur album iconique, en vain : Def Leppard Pyromania, GN’R Appetite for Destruction, White Lion Pride, Whitesnake 1987

Moi-même je dois probablement bugger quand je me mets à trouver le jeu du batteur du groupe de funky rock , RHCP, trop linéaire ; certes puissant, mais parfois trop plat voire trop mis en avant. Chad groove pas ?! Un comble ! Un double comble quand pour moi, Chad Smith a balancé un des 3 meilleurs son de batterie live que j’ai entendu dans une salle, avec Mickaël Lee (Plant Page) et Robb Reiner (Anvil). Oui ! mais son et groove, c’est pas pareil !

Alors, si j’appuie sur mon bouton ”prétention”, en me prenant pour un grand directeur de maison de disque, j’aurais dit à Glenn ”Y a du potentiel dans cet album (pléonasme avec Hughes). Mais file un mois dans le repère de la Stax ou de la Motown, avec les musiciens et producteur adéquat, et retrouves y une alchimie, le bon dosage ; parce que là, il me manque quelque chose…”

Même l’inspiré JJ Marsh et le funky Georges Nastos ne savent sur quel ”médiator” danser.
Discrets, j’aurai aimé entendre un double solo sur Never to Say Never.

Bref, quand on connaît ma fantitude pour cet immense artiste, cela me désole de ne pas être entrer dans son karma du moment. Peut être ai-je été trop irradié à sa sortie et que j’apprécierai cet album dans quelques années, comme cela a pu m’arriver pour les titres funk de TRAPEZE que je vénère désormais. A vous de voir mais attention à la radioactivité …

 

Venez le commenter sur Facebook, ils en ont dit, entre autres choses :

Je suis totalement d’accord avec ton analyse, je mets “Play Me Out ” à part, cet album a une âme !” Alain Rabiat

Je n’ai jamais trop apprécié l’orientation funk/soul de DP avec Hughes/Coverdale… Blackmore non plus d’ailleurs…? je préfère les trucs comme Burn Mistreated Stormbringer Lady DoubleMade in Europe quoi… avec le superbe Soldier of Fortune... le reste bof ” Harry Bosch

J’adore Stormbringer et Come Taste The Band, bref la période MK III & IV ! Pour moi, peu importe le genre : la compo et les interprétations sont bonnes ou ne le sont pas ! … Au passage, paradoxalement, Blackmore délivre sur l’album Stormbringer des bijoux de solos !” Franck AF LMDL

F.U.N.K : Un de mes albums préférés de Glenn ! ” Thibaut Cortina

Titres composés par Glenn Hughes excepté * par Hughes & Maldonado

Crave

First Underground Nuclear Kitchen *

Satellite

Love Communion*

We Shall Be Free*

Imperfection

Never Say Never*

We Go 2 War*

Oil and Water

Too Late to Save the World

Where There´s a Will

Japan Bonus Track

Imperfection (acoustic “love mix”)

 

Funkymen

Glenn Hughes – vocals, acoustic guitar, bass, electric guitar

Chad Smith – drums, percussion

Luis Carlos Maldonado – electric guitars, acoustic guitars

JJ Marsh – electric guitar  9 + 10

George Nastos – guitar  7 + 8

Anders Olinder – keyboards

Ed Roth – keyboards 2 + 7, piano on track 4

Ana Lenchantin – cello on track 6

Production Glenn Hughes

Label Frontiers Records –  Amazon CD / Coffret 6 CD / Coffret MP3 / LP

Sortie 9 mai 2008

Clip officiel et album en écoute ci-dessous

Bonus Japon