RAINBOW Stranger In Us All

Après avoir quitté pour la seconde fois DEEP PURPLE en 1993, Ritchie BLACKMORE reforme son RAINBOW. Il aurait pu faire appel à nouveau à Ronnie JAMES DIO, lui aussi ”fraîchement” démissionnaire de BLACK SABBATH parti se réfugier dans une nouvelle carrière solo. Mais l’homme en noir, qui n’a plus l’envie de querelles d’égo, préférant plutôt que tout le monde suivent son égo à lui, préfère refaire appel dans un premier temps, à son autre ex-chanteur de RAINBOW et de … DEEP PURPLE, le docile Joe Lynn TURNER. Malheureusement pour ce dernier, lors des répétitions, le guitar-hero n’est plus satisfait de la voix de son ancien ”esclave”. C’est dommage car cette mue vocale est au contraire bénéfique. Sa voix devient plus rauque, donc plus rock dans un esprit à la Paul RODGERS ; un RODGERS que BLACKMORE voulait recruter en 1973, va comprendre Ian ! BLACKMORE préfère rester dans une veine plus lyrique, plus lisse, un peu à la DIO, ce qu’il trouvera auprès d’un chanteur quasi inconnu dénommé Doogie WHITE (LA PAZ, MIDNIGHT BLUE) et qui possède une autre qualité, celle de connaître beaucoup de chansons de terroir (qui a dit de chansons à boire?). Quand on connait la suite avec BLACKMORE’S NIGHT et son goût pour la musique de ménestrels, cette qualité n’est peut-être pas si anodine.

Question musiciens, le caractériel guitariste n’aime pas chercher bien longtemps (paresseux?) – se rappeler de ELF dont les membres constitueront le premier line-up de RAINBOW en 1975 – il va donc simplement emprunté les musiciens de Joe Lynn TURNER qui l’accompagnaient en solo. Bref si vous voulez inviter BLACKMORE à diner chez vous, planquez vos écuelles et faites l’inventaire avant! (rires)

Que peut-on donc attendre de ce RAINBOW là en 95, après un The Battles Rages On, de très bonne qualité mais peu moderne et en pleine ère du Grunge?

Hé bien alors que BLACKMORE avait emprunté un virage commercial pendant la période 79-84 de RAINBOW époque TURNER, on revient ici dans une ambiance portée sur la mouture de RAINBOW époque DIO 75-78. Il n’y a certes pas de titres épiques ici tel un Stargazer ou un Gates Of Babylon mais un Hunting Humans, voire un Ariel, tentent de se rapprocher de cette ambition là. Le premier attaque sur une seule rythmique de batterie qu’on pourrait entendre chez QUEEN (Radio Gaga, We Will Rock You) accompagnée seulement de la voix ! La guitare, majestueuse, s’invite par parcimonie et répond au chanteur puis s’envole sur un refrain des plus lyriques. Le maestro illumine le titre de toute sa classe et il n’aurait pas manqué de grand chose, d’une partie II (?), pour faire de ce morceau un monument de grâce. Ariel co-écrit avec sa nouvelle muse, est un joyau de power ballade médiévale à la The Gypsy. Le solo est tout en délicatesse et se compose en plusieurs parties comme quasiment tous les solos de l’album. La voix de Doogie WHITE, sans être géniale, colle parfaitement à la musique … ou la musique à sa voix car je ne l’ai jamais plus entendu aussi bien chanter qu’ici. Le final chanté par une jeune choriste du nom de Candice NIGHT, accompagnée par son seigneur, se fait enchanteur, bien qu’il aurait mérité un zest d’ambition supplémentaire. Cold Hearted Woman aurait pu se rajouter à la liste des titres épiques à fort potentiel. Il a quelque chose aussi de captivant mais il me manque quelque chose, un je-ne-sais-quoi : peut-être son positionnement bien trop tôt dans la playlist pour mieux l’apprécier ?

Les deux autres joyaux de ce huitième du nom, qui héritent de Kill The King, sont Wolf To The Moon et Black Masquerade dont les solos valent à eux seuls l’achat du disque. Brillantissimes !! Pour ce dernier, un solo en trois parties des plus mélodiques et qui rappellent qui a initié le Néo-classique : guitare sèche, claviers puis guitare électrique (quel son divin!!) ! Seul le solo de clavecin-clavier aurait pu être mieux mixé. Je considère ces deux titres comme des must de l’Arc-en-Ciel : ils ne leur manquent que la voix de Ronnie James DIO. Ritchie BLACKMORE est étincelant !!

Le reste de l’album se compose de titres rock n’ roll réussis et plus ou moins enlevés : Stand And Fight dont la présence de l’harmonica fera penser à Lazy, Too Late For Tears inspiré par Long Live Rn’R et Silence, sorte de Black Night en légèrement plus rapide et plus lyrique. On n’a pas été à l’école de Gene VINCENT et Jerry Lee LEWIS pour rien. Se rajoutent deux reprises (paresseux bis?) : Hall Of The Mountain King puis Still I am Sad qui a déjà été publié sur les albums studios et live de RAINBOW et qui ici, se voit complétée de paroles. Bel effort … pour une reprise ”reprisée” dont l’intérêt est ici minime !

Qu’il est dommage que The Man In Black n’ai pas cherché à sortir de sa zone de confort en embauchant un producteur de renom, même si cet album est qualitativement inattaquable en soi ! De plus, si on s’en réfère aux nouveaux standarts du moment (Grunge, Nu-Metal, Metal Indus et Extrême metal en vogue), et donc en toute relativité, le son manquerait un peu de puissance. Mais il paraît difficile d’allier classe dont faite preuve ce disque avec la puissance de ces genres ?!

Si cet opus serait sorti dans les années 70 voire début 80, on en parlerait comme un des meilleurs albums de RAINBOW et peut-être même d’un des meilleurs albums depuis la reformation de la Mk II. Le meilleur guitariste au monde brille de toute sa somptuosité musicale tout le long. Cet album imprégné de musique médiévale et de l’esprit du premier album de RAINBOW, sort au mauvais moment et bien que lumineux, aurait pu être meilleur encore si son artisan avait fait preuve d’un peu plus d’audace (paresseux ter?).

Un joyau méconnu que tout fan de la guitare de ”Sir” Ritchie BLACKMORE, et de belles guitares tout simplement, se doit d’écouter !! Un album annonciateur aussi de BLACKMORE’S NIGHT ! Mais ceci est une autre histoire !

Epilogue :

Après la tournée qui donnera un excellent DVD, des rumeurs très sérieuses prédisent une reformation du trio BLACKMORE-DIO-POWELL. Malheureusement, le décès du batteur en 1998, mettra fin au fantasme. Non classé dans les Charts UK et US et seulement certifié au Japon, le succès relatif de l’album mettra fin au projet studio ”RAINBOW”, … à quelques exceptions de singles près … vingt ans plus tard !

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C’est avec cet album qu’il décroche vraiment à propos du style de musique, la raison -> l’album est un Blackmore, on reconnait sa patte à des kilomètres et tout le talent qui va avec. Seulement l’époque ne si prête plus, la course à l’armement, celle de la technicité, le ouin ouin populaire, la critique facile… Tout ce qu’il a connu en fait, ceci en précurseur et là il n’en peut plus vu l’accueil pour cet album. L’équilibre (important en musique) est rompu et à son age, il nous dit “merde”. La notoriété, il la connait, il ne peut que sourire malignement lorsque des imbéciles veulent lui contester un apport juste incroyable entre Deep-Purple et Rainbow. Il y a un titre dans cet album qui est une apothéose de son génie, c’est “Silence”. David Coverdale Glenn Hughes ne sont pourtant pas là mais tu les entends quand même tellement c’est taillé pour eux (et ça c’est juste whoua !!!) Tu l’as souligné  : énorme performance de Doogie White pour le coup…” Laurent Pineaud (Megallica)

Très bon album que j’adore. Bon chanteur” Christian Vergnaud

Excellent album !!!!!” Phil Lizzy

” Top ! J ai toujours adoré cet album et le repasse même plus souvent que ceux avec Turner que j’adore pourtant. Et y a un point que je partage, c’est que Doogie White n’a jamais rechanté aussi bien que sur cet album par la suite.” Yathin Lizzy

– Je dirai même plus, que DIO n’a jamais aussi bien chanté qu’avec Blackmore … Comme quoi, le ténébreux guitariste savait écouter ses chanteurs (Franck andFurious)

– Alors pour moi, Dio c’est sur Dream Evil que je le trouve au mieux ! (Yathin Lizzy)

– Y a toujours une exception à la règle 🤣 (Franck andFurious)

 

Titres

1. Wolf to the Moon   (Ritchie Blackmore, Doogie White, Candice Night)

2. Cold Hearted Woman   (Blackmore, White)

3. Hunting Humans (Insatiable)  (Blackmore, White)

4. Stand and Fight   (Blackmore, White)

5. Ariel   (Blackmore, Night)

6. Too Late for Tears   (Blackmore, White, Pat Regan)

7. Black Masquerade   (Blackmore, Paul Morris, White, Night)

8. Silence   (Blackmore, White)

9. Hall of the Mountain   (King Edvard Grieg, paroles de Night, arrangement de Blackmore)

10. Still I’m Sad (The Yardbirds cover)   (Paul Samwell-Smith, Jim McCarty)

Bonus édition Japanaise

11. Emotional Crime   (Blackmore, White, Regan)

Musiciens

Doogie White – lead vocals

Ritchie Blackmore – guitar, producer

Greg Smith – bass, backing vocals

Paul Morris – keyboards

John O’Reilly – drums

Musiciens additionnels

Candice Night – backing vocals

Doogie White – backing vocals

Mitch Weiss – harmonica

Production  Pat Regan

Label   RCA/BMG

Sortie  21 août1995

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