PHENOMENA avec Glenn HUGHES

En 1985, Glenn HUGHES a un pied chez Gary MOORE pour enregistrer Run For Cover et l’autre dans la seringue. Contrairement aux albums novateurs Play Me Out et Hughes/Thrall, je n’irai pas jusqu’à dire que le chanteur a cette fois inventé  l’expression ”avoir une épine dans le pied”. Mais l’image tend à exprimer la période trouble dans laquelle baigne alors cet artiste. Au point où il plantera le guitariste irlandais pour aller enregistrer aussi cet album du frère de son pote de TRAPEZE. Bref, Glenn HUGHES ne sait plus trop où il habite.

Pourtant, si il n’est qu’invité dans ce projet des frères GALLEY, The VOICE va encore explorer son chant dans un univers nouveau : celui de l’AOR pur, et dans un style vocal que l’on pourrait qualifier de métallique dans le sens noble du terme, en somme, clair comme le son du crystal. C’est simple : si on parle encore de ce disque comme d’une référence (encore un album culte) et si les compositions d’orfèvre ne laissent place à aucune contestation, il n’empêche, qu’on le doit beaucoup à la prestation éblouissante de Glenn HUGHES. Si les autres PHENOMENA qui suivirent furent de grande qualité, hormis le  Innervision III, aucun n’a égalé ce premier. Si les Charts ne sont pas toujours un gage de qualité, le fait que seul cet album fut classé, reste un indicateur. La raison semble évidente : un seul être vous manque !  On sait le chanteur capable de modulations infinies et de prouesses au-delà du mortel. Pour ce projet à connotation SF (Science-Fiction), la voix de GH va s’adapter tel un caméléon ou un Alien, et va s’élever vers le Fantastic au sens pur du terme !

J’exagère ? Peut-être ! Mais penser le contraire, c’est un peu comme dire que Sigourney WEAVER ou Sarah CONNOR n’ont pas eu peur devant Alien et le Terminator. Or qui n’aurait pas eu peur ? Glenn HUGHES est un extra-terrestre, un cyborg, un virus qui s’adapte à tout. Il suffit d’écouter l’intro quasi a capella de Kiss Of Fire pour être instantanément figé. Glacial, paralysant, envoutant, … il faut un sacré sang froid pour s’en échapper. La merveille de ballade qu’est Phoenix Rising, confirme avec un aplomb sans limites. Believe nous projette dans ce vaisseau spatial aux confins de l’espace, où seule une voix de Soprano vient nous ramener un brin d’humanité par sa présence féminine, tout en conservant cette froideur si effrayante … Tellement effrayante qu’en fait, ce serait un homme qui chante cette partie (Neil Willars) ; trompeur comme si votre esprit se troublait pris par le vertige de l’infini, le mal de l’espace. Luc BESSON s’est-il inspiré de ce passage pour la cantatrice de son Cinquième Elément ? …  Cette voix et ces claviers futuristes définissent bien cette route spatiale explorée en solitaire.

Les claviers ? Parlons-en Monsieur Spock ! Richard BAILEY nous fait traverser les galaxies. On se croirait naviguer dans l’Enterprise ou encore dans un vaisseau de l’Empire ! Le son moderne du claviériste colle à merveille à cet esprit Héroïc Fantasy, proche de Métal Hurlant. On touche ici la perfection du genre que l’on retrouve dans la série revival Strangers Things. L’esprit glacial SF est parfaitement exprimé. On peut ne pas aimer cette froideur, mais elle traduit bien là le concept.

La guitare de Mel GALLEY qui a un son métallique, colle donc ici parfaitement à l’ambiance que son frère Tom désire. Au passage (temporel bien évidement), Mel GALLEY aura ramené un petit bout de roches spatiales de Kiss Of Fire pour le Gambler de WHITESNAKE, à moins que, moins probable, ce ne soit Don AIREY se téléportant un peu partout dans tous les studios de l’époque. Si cette froideur t’effraie à ce point, un brin de Jig sur Dance The Devil viendra te réconforter. Tout comme les mélodies qui fusent dans cet opus comme une pluie de météorites.

Dans ce contexte, lui qui baigne dans la soul chaleureuse et suave, il est alors d’autant plus surprenant de constater combien Glenn HUGHES s’adapte aux thématiques, comme si tel un astronaute, il arrivait à s’acclimater à l’apesanteur et au vide sidéral. Un véritable explorateur ! Ce Phenomena est donc bien phénoménal ! A conseiller à tous voyageurs ou autres rêveurs de grands espaces !

 

ps : Attention ! Il y a beaucoup d’homonyme au nom Phenomena : fiez-vous donc aux pochettes ou aux liens présents dans l’article.

ps2 : Glenn HUGHES chantera deux titres sur le recommandé PHENOMENA II Dream Runner avec Ray GILLEN (voir les photos ci-dessous).

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Bonne chronique , bon album. Sur le titre Kiss of Fire la voix de GH me fait penser à celle de Goran Edman (Malmsteen entre autres ). Finalement, même si à mon goût tout n’est pas valable, on peut dire qu il aura pris diverses directions, beaucoup plus que mon préféré Ian Gillan  !” Xav Muzyk

Bonne comparaison avec EDMAN. Dans le même registre vocal c’est Ray GILLEN qui officiera sur le II. … Par contre je ne participerai pas à la comparaison avec GILLAN, c’est comme me demander de choisir entre mon père et ma mère  … Ceci dit, il est difficile de ne pas reconnaitre le côté expérimental de GILLAN le long de sa carrière ! je pense que je l’évoque dans le livre. Merci pour le compliment sur la chronique, c’est encourageant et ça fait plaisir vu le temps passé  ( Franck And Furious)

Ouah, c’est tellement de la musique de l’époque. Pas vraiment intemporelle ! Not timeless, except one exception. Je garde le vinyl par nostalgie. Je l’écoute rarement.” Carl Nys

– Oui je comprends ton point de vue. Ce son sonne d’époque mais suscite pourtant la nostalgie avec par exemple la série TV revival ”STRANGERS THINGS” et la voix de GH est intemporelle – merci de participer à cette page facebook française de la DPF  et dans la langue de Molière 😉 (Franck AndFurious)

 

Destinations tracées par ( )

1 Kiss Of Fire   (Tom Galley, Richard Bailey)

2 Still The Night   (Glenn Hughes, Pat Thrall, Paul Delph)

3 Dance With The Devil   (Tom Galley, Richard Bailey, Mel Galley)

4 Phoenix Rising   (Tom Galley, Richard Bailey, Mel Galley)

5 Believe   (Richard Bailey)

6 Who’s Watching You   (Tom Galley, Mel Galley)

7 Hell On Wings   (Tom Galley, Richard Bailey, Mel Galley)

8 Twilight Zone   (Tom Galley, Richard Bailey)

Rééditions

9 Assassins Of The Night   (Tom Galley, Mel Galley)

10 Running With The Pack   (Tom Galley, Mel Galley)

11 Phenomena   (Tom Galley, Paul Robbins)

Explorateurs

Neil Murray  basse

Cozy Powell  batterie

Glenn Hughes  chant

Mel Galley  guitare (2,3,4,6,7,8,9,10)

John Thomas  guitare (1,2,3,5,8,10)

Richard Bailey  claviers (1,4,5,7,8,9,10,11)

Musiciens additionnels

Ted McKenna  batterie (2,6)

Robin Smith  claviers (2)

Don Airey  claviers (6)

Glenn Hughes  choeurs – basse (2,6)

Alison McGinnis + Pete Green (1,3,4,5,7,8), Pete Green (+2), Paul Robbins (8), Mel Galley (6)  choeurs

Neil Willars  chant (11) – solo chant (5)

Production  Tom Galley

Label  Parachute Music ltd  // Amazon CD / CD Réédition / LP /K7

Sortie  ??/??/1985

www.phenomenaproject.co.uk

voir aussi la compilation Still In The Night incluant uniquement les titres de Glenn Hughes

Equipe du Phenomena II 1986-87

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