DEEP PURPLE Hellfest Clisson 16 juin 2017

20h45 Revanche prise !

D’après les présents en 2014, le groupe devait une revanche au Hellfest. Et ce fut chose bien faîte.
Mais la perception de la qualité d’un concert ne tient pas qu’au groupe en lui-même, mais aussi aux conditions diverses et de votre état personnel. Afin d’être bien placé pour voir mon groupe préféré, j’ai du supporter le black métal de BEHEMOTH. Autant j’aime bien écouter dans un fest, des styles peu à mon goût, dans une optique de découverte, autant là, j’ai eu du mal à comprendre la logique de faire passer un tel groupe avant une tête d’affiche de classic rock. Les die-hard de DP rétorqueront avec humour qu’ils ont l’habitude des premières parties inadéquates du groupe. Mais là, je pense que la programmation s’est loupée quelque part. Ce sera donc un calvaire sous cette chaleur de plomb que cette attente d’1h, avec la crainte comme incidence d’empiéter sur ma jauge physique et morale.

Un groupe aussi expérimenté que DP ait censé tenir compte de ces détails parasites, et du fait qu’on est dans un festival. Aussi, à mon avis, il est bon de durcir un peu la set-list pour éviter que la lassitude gagne le fan. Or, ce sera ici le seul point noir du set où le groupe aura mis quelques longueurs poussives. Cela commence avec un Ian GILLAN qui s’en va faire un genre de discours semi rapé, raté, à l’attention de Steve MORSE sur le final de Strange Kind of Woman : une bonne minute interminable pour qui n’est pas bilingue. S’ensuit l’intro de Uncommom Man, et 2 ballades seulement entrecoupées par Lazy ! C’est bon, mais c’est long. Puis ce sera au tour de Don AIREY de nous balancer un solo dont les extraits d’Alouette, gentille alouette, enchaînée avec quelques notes de La Marseillaise, viendront parasiter sa pourtant excellente prestation. Est ce qu’un jour, quelqu’un de son entourage va lui dire qu’on en a plein les bottes de ces extraits qu’ils nous infligent depuis une décennie ? A croire que le groupe ne fait jamais de tournée en France !! Pitin, on la connait la Marseillaise ! Et j’en ai marre d’écrire toujours la même chro.

 
Vous rajoutez à ces longueurs, certes d’excellent niveaux, un Space Truckin en mode limite funky, et un asshole de fan qui vient vous couper dans votre orgasme pour partir du site, sur le solo divin de Steve MORSE sur Birds of Prey, + la crainte d’être archi-saturé d’une fin de set list archi-jouée depuis 10 ans, cela donne au show, des moments assez poussifs.
Mais les septuagénaires ne sont pas arrivés là par hasard. Passés les moments bougons, on aura droit encore à du très haut niveau, et à commencer par Ian GILLAN qui n’aura jamais aussi bien chanté en cette décennie. Pourtant, j’avais mis Paris 2013 très haut. Celui qui fût le plus grand chanteur des 70′ aura retrouvé des aiguës, que j’oserai l’impertinence de qualifier d’HUGHESien. Mais sa prestation ne s’arrêtera pas à cela. Comble du comble, et ce alors que je m’imaginais quitter le site avant des rappels dont je suis las, il modulera façon crooner sur Hush, façon même Rod EVANS. Chapeau ! Et je ne dis pas ça à cause du soleil tapant.
Ses acolytes ne sont évidement pas en reste. Steve MORSE en plus de Birds of Prey, contre toute attente nous délivrera un long solo très inspiré et BLACLMOREien sur Black Night, comme si le groupe avait encore du temps à revendre. Seul moment du concert où il me fera décrocher sera sur sa joute à toi à moi avec Don AIREY pour Hush, où il retombera sur ses fameuses descentes de manches, dépitant un AIREY qui lui proposait pourtant en retour des solos plus variés et mélodiques. Le bel écran géant nous démontrera tout le long du show, la vitesse d’exécution incroyable du pianiste.
 
La set list nous offrira de grands moments, que ce soit The Surprising, le special fest Hell to Pay, ou l’enchaînement terrible Time of Bedlam+Fireball. Mais aussi donc les prouesses de GILLAN, AIREY et ces fameux solo de MORSE sur Birds of Prey et celui de Black Night, auréolées du toujours intact groove de PAICE & GLOVER.
Quoiqu’il en soit les sensibilités de chacun, le niveau du groupe étant tel, que le public sembla ravi, et au final votre serviteur aussi. Respect !
Set-list
Time for Bedlam – Fireball – Bloodsucker – Strange Kind of Woman – Uncommom Man – The Suprising – Lazy – Birds of Prey – Hell to Pay – keyboard solo – Perfect Stranger – Space Truckin – Smoke on the Water 
Interlude cover – Hush – Black Night
 
Retrouver le report de mon Hellfest complet ICI et celui de DP à Paris
 
Concert vendu par earMusic (Amazon) – retransmis aussi sur Arte