ALCATRAZZ Born Innocent

34 ans qu’ils étaient emprisonnés et les revoilà qu’ils se font enfin la malle à nouveau après leur dernier méfait datant donc de 1986 et “Dangerous Games”.

Quand on porte un tel nom, on peut se douter qu’un brin de folie va habiter cet album. La question sera d’identifier de quelle cellule, cette folie va s’exprimer ou si c’est la prison entière qui va s’embraser dans la démence.

Quand en sus, on sait que ce lieu a retenu deux furieux comme Yngwie MALMSTEEN et Steve VAI, il apparaît évident que leur successeur ne peut qu’être un serial killer de la guitare ! Si Steve VAI vient prêter un coup de main à la composition de cette nouvelle évasion, Joe STUMP, professeur adjoint de guitare Berklee College Of Music basé à Boston et aussi imprésario, n’a point vraiment besoin de partenaires pour faire tout exploser. Les riffs et les solos sont démentiels à l’instar de ce lieu maudit.

MALMSTEEN absent donc ? Pas de panique, STUMP, accompagné de démoniaques compagnons de cellules, tels que Chris IMPELLITTERI, Bob KULICK, Dario MOLLO, Jeff WALTER, ou la révélation japonaise, Nozomu WAKAI, rien que ça, se chargent de tout avec une maestria exceptionnelle, loin de celle des frères Dalton qui se finissent toujours par se faire menotter par ce sacré Luke. L’album démarre même avec une sirène à la Eddie VAN HALEN, comme pour signifier l’évasion !! Avec un tel casting et une telle ambiance moite, on se croirait dans le film Les Ailes de L’Enfer, dans cet avion contenant les plus grands criminels qui soient.

Et ces bagnHard-ci s’enfuient à mille à l’heure ! Prenez votre souffle, ça speede ! Déjà qu’en tant normal, mieux vaut être en forme pour écouter ce brailleur de première .. c’est aussi la raison pour laquelle il m’aura fallu du temps à suivre leur piste et analyser le plan d’évasion de ce disque de malades. Mer&e, je vieillis ! … Mais quelle honte d’écrire cela quand on se rappelle l’âge de ce grand vocaliste.

Si à l’instar de DEEP PURPLE, Graham BONNET puise ses influences dans les années 50 et 60’s et que par moment cela s’entend, il n’est pas question pour ce gardien de prison de baisser la garde. Ne comptez pas sur lui pour ne pas cogner sa matraque contre les barreaux ! Tout du long, les morceaux font bien ressentir la pression, même si Wrath Lane et l’hommage à son frère décédé For Tony pourraient donner le sentiment de faire retomber la tension. Il n’en est rien au final. Si avec l’âge, le bâtonnier a perdu un zest de puissance, il en a encore sous la pédale pour tout dynamiter. Il apporte même de ”nouvelles” techniques vocales pour bien se faire entendre d’éventuels mutins.

A la première écoute, j’ai eu une impression de pauvreté niveau mélodies, tellement la vitesse me désarçonnait et tant j’avais l’impression d’être une quille de bowling qu’on envoyait bouler dans tous les sens !? … Même Something That I Am Missing qui semble ralentir le tempo, pèse et appuie le stress dans cette fuite, genre ”Oups, j’ai oublié la scie à métaux”.

Puis, petit à petit, un truc me grattait sous les bras … l’énergie !! Pour un disque de pur Hard Rock et non pas de Death Metal, ça poutre grave. On est loin d’imaginer un groupe de retraités. Et puis si j’aurai tendance à mettre logiquement l’accent sur le chanteur et les guitaristes, c’est faire injure de ne pas souligner la présence affutée au Moog du fidèle Jimmy WALDO : discret mais qui fait d’efficaces courte-échelles à ces fuyards. Les ambiances sont vraiment prenantes. Une évasion, cela se prépare des mois à l’avance, avec minutie, patience et ingéniosités (Oui j’ai regardé Prison Break, j’avoue). Et ce travail se retrouve ici avec des inventivités bien senties comme ce son distordu de clavier sur le final du stressant (au sens positif) The Wood Is Open, ou sur We Still Remember entre autres. Pour ce genre de mission, il ne vaut mieux pas se rater. L’expérience suinte au-delà de l’humidité des cellules. Bref du très bon boulot minutieux !!!

C’est simple : Si les fans de VAI et MALMSTEEN (Polar Bear) peuvent être rassurer, les fans de MEGADETH et autres fans de Speed Métal devraient jeter une oreille sur cette grande évasion. Si prisonniers il y aurait ici, vu la vitesse et la puissance à laquelle ils se déplacent, on n’est pas prêt de les enchainer à nouveau à l’hôtel de la mièvrerie. C’est clair ! Ces mecs là sont peut être Nés Innocents, mais à coups sûrs, ils sont coupables d’avoir autant de talents ! Coupables de nous obliger à acheter ce disque qui sera un top 2020 !

 

PS : La question au final qui reste sans réponses, tel cet évadé non reconnu de la célèbre prison, est de savoir pourquoi un suédois n’a pas participé à cette nouvelle évasion ? Mais on s’en fout ! Les déçus des dernières production du viking, qui doit être au mitard, peuvent se jeter sur ce rocher.

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Article du label :

“Prenez la chanson” Polar Bear “, explique Bonnet, “J’ai entendu ces mots” ours polaire “et j’ai pensé que c’était un titre intrigant parce que ça sonne tendre et agréable, mais ce n’est pas le cas. C’est une histoire de la façon dont quand les Esquimaux sont devenus trop vieux, ils perdent leur vie en s’asseyant dans la neige, en gelant à mort et en laissant l’ours polaire prendre le corps. L’ours polaire était très important dans leur vie en tant que Dieu et aussi comme un moyen de se suicider, ce qui est un peu horrible Mais quand un Esquimau perd toutes ses dents et qu’il ne peut plus manger, il perdra évidemment ses forces et deviendra un vieil homme faible. Il ne pourra plus contribuer à la tribu, il sentira que sa vie est inutile et donc il sortirait dans la neige et se sacrifierait à l’ours. ” Graham Bonnet.

Cellules

01. Born Innocent  (Chris IMPELLITTERI musique et toutes les guitares sur l’arpège)

02. Polar Bear   (Don Van STAVERN basse)

03. Finn McCool   (Nozomu WAKAI – écrit et guitare) (Don Van STAVERN basse)

04. We Still Remember    (D. Kendall JONES guitare)

05. London 1666    (Don Van STAVERN basse)

06. Dirty Like The City    (écrit par Steve VAI) (Don Van STAVERN basse)

07. I Am The King    (Bob KULICK – écrit et guitare)

08. Something That I Am Missing    (Dario MOLLO – écrit et guitare)

09. Paper Flags     (Jeff WATERS guitare / Don Van STAVERN basse)

10. The Wound Is Open

11. Body Beautiful

12. Warth Lane    (Dario MOLLO – écrit et guitare)

13. For Tony

Bagnards

Graham Bonnet – Vocals

Joe Stump – Guitars

Jimmy Waldo – Keyboards

Gary Shea – Bass

Mark Benquechea – Drums

Production Giles Lavery  Jimmy Waldo

Mix, master & edition by Andy Haller

Label SILVER LINING MUSIC –  Amazon – www.alcatrazzofficial.com

Sortie 31 juillet 2020

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Album en écoute ci-dessous

Notez que la tournée se fera avec Doogie WHITE (info ici)