Choisis ton intro !
1 – A quoi joue Glenn Hughes, et à un degré moindre Dario Mollo ?
2 – Chef d’oeuvre avorté ?
3 – Comme les politiques, on n’a que la musique qu’on mérite ?
Tape 1 – A quoi joue Glenn Hughes, et à un degré moindre Dario Mollo ?
A 63 ans et 2 projets plus ou moins avortés scéniquement : BLACK COUNTRY COMMUNION et CALIFORNIA BREED, mon chanteur bassiste préféré s’en va tourner avec Doug ALDRICH, et enregistre entre temps son 3ème VOODOO HILL avec Dario MOLLO.
Alors qu’on le pensait en panne de guitariste, il se retrouve du coup avec deux bons : un pour le live et le second pour le studio. C’est toujours aussi compliqué à suivre avec lui, mais au moins il y a de la vie et de la diversité. On se demande bien pourquoi il n’arrive pas à aller au bout d’un projet (album+tournée x3 minimum) ? Mais on imagine que malgré son pédigrée, il n’a pas toutes les cartes en main.
L’italiano Dario MOLLO, nous interpelle aussi en faisant le yoyo avec Tony MARTINO et Glenn HUGHOT, toujours en studio, mais jamais in vivo ? Et cela finit par ne plus être rigolo. Bref, pourquoi ces deux-là ne s’acoquinent-ils pas durablement ? surtout que tous deux ont un talent immense.
On jouira donc de cette nouvelle offrande musicale sans trop réfléchir. Ce qui n’est pas le cas du compositeur italien. Car si HUGHES produit de la musique classic-rock et funky-rock, Dario MOLLO lui propose d’aller vers l’autre facette du chanteur qu’il délaisse trop : le coté hard et lourd des IOMMI-HUGHES, et mélodique du HUGHES-THRALL, voire un brin de PHENOMENA, bref, vers son coté big-hard-fm classieux.
Tape 2 – Chef d’oeuvre avorté ?
Ma foi, Dario MOLLO s’en sort très bien avec ses influences entre Tony IOMMI, Ritchie BLACKMORE, et un zest de Jimmy PAGE et d’Eddie VAN HALEN. L’italien nous propose un bon mix des deux premiers VOODOO HILL : la mélodie du premier (All That Remains, Waterfall, Eldorado), et le côté plus hard du second (The Well, Rattle Shake Bone, Evil Thing), tout en rajoutant une pointe de LED ZEPPELIN (Underneath And Down Below, Karma go) et de BEATLES (White Feaver, Sunflower).
Ce rajout d’influences ajouté à la symbolique du 3ème album, voudraient qu’on tienne là, un album abouti, voire un summum. Et ma foi votre serviteur ne sait pas trop quoi en penser ?
Oui ! L’album est très bon, excellent même, avec de belles pépites dessus qui mérite à coup sûr d’être proposées en concert. Dario MOLLO distille de très belles interventions de guitare tant en rythmique qu’en solo, qui sont un régal (le solo dantesque de White Feather) : un guitariste qui devrait être davantage reconnu ! Glenn HUGHES, qu’on ne présente plus, magnifie le tout de sa voix magique, intense et multi-couleurs.
Mais est-ce parce que cet album sort sous le logo ”Frontiers” et ses sorties quotidiennes qui me noient ou me blasent ? Est-ce le côté ”album jetable de consommation” car non suivi de tournée et de vrai projet qui floutent ma perception ? Mais j’ai comme un petit goût de frustration dans cet album. Et je suis incapable de vous dire pourquoi au final, tant cet album ne me déçoit pas, bien au contraire. Peut-être sa production le cul entre deux chaises, entre production propre pour le hard-fm et une production plus brute, pour le côté rock rebelle !? Parce qu’il est parfois étonnant que les riffs nerveux et la voix écorchée pourtant ultimes ici, manquent d’un petit quelque chose pour tout emporter, façon GNR, SKID ROW, SEX PISTOLS …. Je ne sais comment décrire …!? Un album live serait le bienvenu !
Tape 3 – Comme les politiques, on n’a que la musique qu’on mérite ?
Peut-être que sorti à une autre époque, avec un autre état d’esprit, je dirai que cet album n’est pas loin du chef d’oeuvre dans le genre hard-fm classieux. Ou peut-être ai-je besoin de davantage de temps pour l’évaluer correctement ? Car je ne comprends pas que ce projet ne soit pas mis plus en avant et/ou défendu live !!!??? Je veux bien être un die-hard fan en manque d’objectivité mais heu … faut pas déconner, c’est du Méga Haut-Niveau !!!
Quoiqu’il en soit, on passe un très grand moment avec des compositions de qualité et deux artistes au sommet de leur art, de l’Art même. Merci en tout cas de nous proposer ce genre d’album dans un style où The VOICE régale aussi, encore et toujours, accompagné d’un guitariste au jeu complet.
** Titre par titre **
All That Remains : 5/5
Imaginez-vous être producteur dans les années 80, un genre de Bob ROCK : Qu’auriez-vous fait de ce titre ? Pour ma part, je pense qu’il aurait été un tube. Imaginez le jouer façon BON JOVI de l’époque. Un riff fm style ”Sensitive” (”This is the story of Frankie The Lion …Voici l’histoire de Frankie …” hé hé) du 1er VH, une voix fluide et ensorceleuse, un refrain immédiatement prenant et harceleur qu’on imagine sans peine fédérer en concert, un public comme un seul fan. Un hit comme HUGHES ne sait pas vraiment en faire en solo. Et un solo des plus mélodiques et accrocheur d’un guitariste complet … Un guitariste qu’un HUGHES se cherche désespérément depuis JJ MARSH.
The Well : 5/5
Sorti en single, je n’avais pas accroché à sa première écoute, et à son côté un peu passe-partout. Pourtant, les choeurs du refrain et son côté légèrement funky puis heavy façon Gone de l’album IOMMI-HUGHES, font doucement leur œuvre, d’autant qu’il est le parfait titre complémentaire à All That Remains et perpétue bien à l’ambiance générale de l’album. Comme quoi la valeur d’un album prend toute sa signification dans ce genre d’enchaînement … bref ces 2 titres feraient une sacrée paire en concert. The Well n’aurait pas dépareillé sur l’album ‘‘Feel‘‘ de THE VOICE. En définitive : gros riff + refrain accrocheur légèrement funky + rythmique entraînante + un final uppercut = un titre parfait dans le genre. … Et quel cri final !!!
Rattle Shake Bone : 4,25/5
Là on découvre un titre hard rock blues entre un ZZ TOP et le titre bonus Let It Down Easy du IOMMI-HUGHES. C’est rock n’roll et bien gras – pas le genre de R’nR light et convenu que HUGHES eut fait avec les BOBALLOS ; Non ! ici on a du très bon rock surboosté et dansant où la voix puissante de l’ex-DEEP PURPLE fait son oeuvre, mais aussi où Dario MOLLO délivre un solo des plus efficaces qui relance la machine plein gaz. C’est direct. Un bon titre pour le live aussi. Un peu le ”Days of Rock n Roll” ou le ”Hell To Pay‘‘ des respectivement derniers albums d’EUROPE et DEEP PURPLE, sans claviers, mais en moins inspiré tout de même.
Undermeath Under Bellow : 4,75/5
Tiens ! Voilà le énième clone de Kasmir de LED ZEPPELIN qui n’est pas loin de s’intercaler avec le Stargazer de RAINBOW. Dario MOLLO se veut très subtil façon No Quarter, pour redémarrer illico vers l’orient – très bon solo mélodique et bluesy, très BLACKMORien. La basse fredonne ! Glenn HUGHES y apporte toute sa dramaturgie, appuyée par ses propres choeurs … Un petit bijou empli d’émotions qui aurait été un hymne si sorti en d’autres temps. Intense !
Je vous invite en passant à écouter sur les réseaux sociaux musicaux, la reprise de LZ ”Since I’ve been lovin you” sur laquelle le chanteur y est juste divin.
Waterfall : 5/5 un must !
Magnifique ballade avec son refrain fait pour se slower, et qui lui aussi ne lâche plus votre cerveau et votre petit cœur romantique. La voix suave du couteau Suisse du chant y est tout simplement fabuleuse, comme souvent, mais elle prend toute son ampleur sur ce genre de titre. Quelle voix !! Mais quelle voix … Unesco !! MOLLO pousse HUGHES à briller, et l’accompagne sur un solo final à la slide, version The Gypsy du grand Ritchie BLACKMORE, mais aussi avec un final qui rappelle le solo de John SYKES sur la ballade Heavens’s Missing An Angel du HUGHES-TURNER-PROJECT
Karma Go : 4,75/5
Mid-tempo rock lourd façon AEROSMITH, LED ZEP, BLACK SABBATH. La tête bouge. Le refrain, toujours soutenu par les choeurs, est lui aussi gagnant, fortifié par un solo très blues, puis rock, très bien conçu. J’ai presque honte de citer des références tant ce duo apporte un niveau complémentaire à ces références. Il ne manquerait peut-être qu’une production plus sale ici, plus GUNS N’ROSES, pour que ce titre nous explose totalement à la figure.
Evil Thing : 4,5/5
Encore un titre assez lourd, mi-tempo mais en plus rapide. Le titre est moins évident, mais prend aussi racine au fur et à mesure. l’italien intervient dans le second couplet comme pour lui donner un petit coup de fouet. Le refrain est encore réussi : direct, simple, et à reprendre en choeur, refrain assez typé école allemande. MOLLO s’éclate décidément à se la jouer IOMMI, et avec réussite.
Eldorado : 5/5
Titre qui porte bien son nom. On y trouve son eldorado avec ce gros riff bien hard, et un refrain bâti direct pour les stades où je me vois, où je te vois, lever le poing, secouer la tête, sauter et reprendre à tue tête ces choeurs efficaces. Le pont calme qui met encore en valeur cette voix sublime, (oui ! ”We can hear you ! Nous pouvons t’entendre”) amène un solo très réussi. Un hit.
White Feaver : 4/5
Intro solo très blues seventies pour cette power ballade avec ce refrain très aérien, un peu Beatles qui me fait somnoler. Toutefois le guitariste enfonce encore le clou avec un long solo blues technique qui précède un final beaucoup plus pêchu à la LED ZEP, avec ce chanteur qui rebooste le titre. Mais cela arrive un peu tard. Dommage ou alors je me blase car ce final est encore monstrueux.
A partir de là, ça commence à se gâter … un album qui aurait du s’arrêter aux 8 titres efficaces précédents, voire à White Feaver. Les 2 derniers titres auraient pu postuler sur le fade album Music Of Divine du chanteur.
Sunflower : 3,5/5
Le titre rappelle cette époque là des 60′-70′. C’est gentil, ça fait penser à TEARS FOR FEARS, mais ça ne décolle pas vraiment, du moins pour votre serviteur qui n’aime pas ce genre d’influences. Un titre qui a tout de même le mérite de faire retomber la grosse tension des tueries précédentes, mais qui est le filer de l’album. Pourtant, Dario MOLLO y délivre son solo le plus original avec une partie à la Steve VAI. Dommage, le titre vaut pour ce solo excellent à écouter au moins une fois.
Last Door : 3/5
Une ballade sans saveur, avec ce refrain planant (plat?), que la voix extraordinaire de The VOICE n’arrive pas à sauver. Faut dire qu‘il prend ici son registre nasillard qui me révulse, en pâle copie de Stevie WONDER qu’il essaie d’imiter de temps à autre avec peu de succès. Quand on connaît sa voix suave et puissante, ça me fait disjoncter quand il chante de cette façon. Musicalement, l’ambiance encore à la Kasmir sur le final, ni le encore très bon solo, d’un MOLLO décidément bien inspiré, n’arrive pas non plus à sauver ce morceau quelconque. Encore dommage.
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”Je suis d’accord, cet album est une pépite et même si le son est monstrueux. Il manque malgré tout quelque chose. Un son de basse qui englobe le tout aurait été le bienvenu. Une production plus moderne peut être. Mais Dario a composé la musique…. envoie ses maquettes par Web… Glenn écrit les textes pose ses voix et le tour est joué. Je ne pense même pas que pour cet album ils se sont rencontrés une seule fois. Tout cela ne fait pas très groupe. Dario aurait dû proposer à Glenn de jouer de la basse sur tous les titres. Encore faut-il que cela l’intéresse. Je ne comprends pas…. 3 albums d’excellentes qualité et pas de concerts…. Rien….. Quel est l’intérêt de ce genre de démarche? Pas que pour Glenn et Dario. Il y a un nombre incalculable de projets et assemblages de musiciens qui réalisent des dizaines et des dizaines d’albums sans retour de concerts ou de formations de groupes fixes. Money…. Money…. Frontiers s’en met plein les poches. Bien sûr on est malgré tout en tant que fan heureux de voir ce genre de projets se réaliser. Mais…. ” Manuel François
Bouteilles à la mer
All That Remains
The Well
Rattle Shake Bone
Underneath And Down Below
Waterfall
Karma Go
Evil Thing
Eldorado
White Feather
Sunflower
Last Door
Voodoo
Dario Mollo guitare
Glenn Hughes chant
Riccardo Vruna batterie
Vladimir Ruzicic Kebac batterie 7 9 11
Dario Patti claviers basse
Andrea Majelland basse 3 4 6
Production Dario Mollo
Label Frontiers Records // Amazon CD
Sortie 16 octobre 2015 // dariomollo.com
Félicitations pour la belle illustration réalisée par le français Stan W.Decker
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