Inhumain, monstrueux, géantissime, MEGASTAR ! C’était haut, très haut, très très très haut, mais alors vraiment très haut … plus que ça encore ! … Mon Dieu que c’était bon ! Logique : Dieu était sur scène !
Quand la ballade Remember (= Souviens-toi!) claqua dans la salle, une boule se noua dans ma gorge ! Tout à coup, les paroles me firent défiler tous ses albums qui ornent ma boîte de Pandore et me renvoyèrent 25 ans en arrière en 1994, quand je tombai sur le cul en entendant pour la première fois cette voix reprenant Strange Brew sur le Tribute à CREAM ! ”Pitin, c’est qui ce chanteur ?”
J’avais pourtant acheté l’album pour la présence de Glenn HUGHES et Joe Lynn TURNER entre autres … et c’est cette voix qui me scotcha ! Je connaissais de réputation les talents de shredder du guitariste de POISON et de MR BIG mais à ma connaissance, on n’avait jamais évoqué ses talents vocaux dans la presse !
Il aura fallu 25 ans pour que le sudouestiste que je suis, puisse enfin voir cette MEGASTAR ! E.N.F.I.N !!! Tous les chroniqueurs de Rockmeeting vous l’ont dit en large et en travers – on ne peut plus rien pour vous si vous préférez l’urine de la piscine municipale au rock blues funky jazzy saupoudré d’une soul divine – ce mec est un putain de doué comme on en fait plus ! Une star du niveau d’un PRINCE, d’un David BOWIE, d’un Freddie MERCURY, d’un Marvin GAYE, d’un Eric CLAPTON ou d’un Jon BON JOVI !
A peine entré sur scène, le public éructe ! ”Normal” me direz-vous comme pour tout début de show ! Mais là où beaucoup beuglerait sur des ”Faites du bruit” ou des redondants ”Ca va Toulouse” pour nous y inviter (forcer?), lui, fit un simple geste de la main avec un petit sourire en coin, tel un vampire qui sait qu’il va vous sucer le sang sans en perdre une goutte ! Vous savez que vous êtes déjà morts !
On connait le chanteur et le guitariste. Mais il y a quelque chose de charismatique, voire de captivant, chez ce dandy nonchaland, qui n’a pas besoin d’en faire des caisses pour se mettre la foule dans la poche ! Seule une simplicité auto-dérisoire, cette malice digne des plus grands gentlemen à l’humour so british, pourraient rivaliser !
Il n’aura pas besoin de mille titres pour qu’il nous mette K.O tel un uppercut de Mike TYSON. D’entrée, une poussée d’octave nous fera péter tout acouphène. Sa voix suave, soul ou bluesy, nous fait déjà de tout, mais ses aiguës achèvent l’audience, notamment sur le final attendu de l’exquis Venom ! Je ne sais d’ailleurs si il a vu mon Tshirt de Glenn HUGHES avec qui il eut enregistré un duo autrefois et avec qui un album en commun serait grandement souhaité, me dit-on dans l’oreillette du public, mais il s’amusa à quelques vocalises que peu de chanteurs délivrent en concert.
Beaucoup prierait pour acquérir déjà une telle magie vocale !
Lui, balance en même temps, des solos d’une autre galaxie ! Les impressionnantes veines de ses mains ne laissent place à aucun doute sur sa dextérité et les heures de travail. Là aussi, beaucoup aimerait jouer à ce niveau-là ! Pas qu’une question de virtuosité m’as-tu-vu, tant le bonhomme sait se faire tantôt bluesy, tantôt jazzy, tantôt shredder, il sait ralentir et accélérer quand et comme il faut, toujours dans l’esprit du swing, du groove … Mais en plus, il joue au doigt, ce qui donne à son jeu, une qualité et originalité supplémentaire ! ”Encore ?” He oui, ya des gars qui ont tout pris ! La vie est injuste, mais merci la vie de m’avoir offert la possibilité 25 ans après, de vivre enfin ça !
Gentleman aussi quand le quadra laisse toute la place à sa section rythmique ! Et quelle section rythmique ! Des breaks de partout ! Des ralentissements, des accélérations, des impros pour ne pas interrompre ce flux mystique quand le maestro doit changer de guitare.
Un bassiste qui s’éclate à voir le guitariste multiplier les exploits au manche … manche que lui-même fait groover comme peu : entre jazz et pointe de pop qui arrondissent les mélodies : que du bonheur !
Un batteur au jeu particulier qui sait laisser passer des temps, pour mieux cogner et faire résonner son TAM dans la salle assommée et surtout pour mieux faire rebondir les notes ! Un jeu limite épileptique, à l’opposé du jeu fluide du grand Ian PAICE et qui pourtant fait exploser les breaks comme un volcan en éruption ! Un groove de malades !!! La complicité qui se dégage de ces trois-là génèrent des jams de folie faisant vibrer la foule plus d’une fois ! De plus, l’entente se fait aussi dans des choeurs parfaits ! Choeur que le compositeur du méga hit Stand, n’aura aucun mal à trouver auprès du public sur cet hymne gospel : encore une preuve de son unanimité quand on connait le public français souvent timide à chanter en concert.
Si avec 25 ans d’attente, je me fous un peu, beaucoup, royalement de la set-list, deux mots pour vous, public ! Elle comporte peu d’extraits des 2 derniers albums (au passage chroniqués ICI) ; elle inclut les trois récents et excellents singles qui espérons-le, figureront sur un prochain album, et alors que le maître de cérémonie demandera quel titre on désire écouter (Shine criera une dame au bon goût mais en vain … halala les femmes et les ballades 😉 ), il finira par ”inviter ses partenaires à le suivre” : après la ballade écourtée You Can’t Save Me, sera enchainé le non prévu et pas moins dansant Fooled Again (non mentionné dans la set-list papier : on dit merci Furious 😉 )
Une fois qu’on a vécu tout ça, on n’oublie presque de réaliser que le seigneur n’a pas sorti le piano ! C’est dire le potentiel qu’il restait encore à partager ! Richie KOTZEN devrait jouer dans des STADES !!! Alors au final, merci aux absents de nous permettre de voir d’aussi près, un tel cumul de talents réunis en Un !
Par contre je ne sais si on doit dire merci à la salle ou pousser un coup de gueule !?
Faire jouer un tel trio jazzy dont le spectacle visuel est un autre atout majeur sur une scène aussi basse, est juste scandaleux ! Est-ce que dans la 6e puissance économique mondiale, on arrêtera un jour le n’importe-quoi en musique amplifiée ? Par contre, grand merci à cette jolie salle théatrale pour avoir pris le risque financier de programmer un tel artiste si peu défendu sur notre territoire et à un prix très correct (25€) ! A quand une programmation en tête d’affiche d’un festival (Marciac, Cognac ?) ou en première partie d’un grand groupe (AEROSMITH, DEEP PURPLE, GN’R) ? Vu le remplissage, le risque aura fui comme toute amertume à la ronde ! … C’est une cure therapeutique ce mec ! Et 100% bio !
L’autre petit coup de gueule, davantage affectif celui-là, ce sera sur le final ! Ca fait des années que je n’ai pas vu et entendu un public redemander, que dis-je ? exiger un second rappel, applaudir, brailler, éructer, scander aussi fort et longtemps, 5 bonnes minutes pleines ! On n’a rien lâcher ! (probablement grâce à l’absence ce soir d’un célèbre colombophile toulousain spécialiste du lâcher*) … Malheureusement, on n’y aura pas droit après 1h30 de show de pur extase !! Probablement pour se reposer au max en vue du trajet et du show du lendemain à Barcelone !? Peu importe, je ne sais pas ce que me réserve les mois prochains en concerts, mais il y a fort à parier que ce sera mon top-show de l’année, voire davantage !
Les extraterrestres existent ! J’en ai vu un ce soir et c’était leur chef !
Ne le manquez pas ! Ian GILLAN fut JESUS CHRIST SUPERSTAR ! La résurrection est là ! Par Kotzenbuth, Richie KOTZEN est une M.E.G.A.S.T.A.R !!!
PS : Merci à JF pour les photos et les 6 vidéos ci-dessous
* clin d’oeil à l’ami Dkp Jean-Luc si il me lit
Voir aussi sa bio-discographie
3 commentaires sur “Richie KOTZEN Toulouse Le Rex 24 juin 2019”
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