COVERDALE & PAGE

Ce 15 mars 1993 (16 ou 27 selon les continents), sortira ce très bon album ”contre-nature” !

”Contre-nature” ? oui et non ! Jimmy PAGE qui n’arrive plus à créer quelque chose de bon depuis la dissolution du DIRIGEABLE, et ce malgré une tentative mitigée, voire décevante avec Paul RODGERS (FREE, BAD COMPAGNY, QUEEN) et qui n’arrive plus à convaincre Robert PLANT de collaborer à nouveau, se voit proposer (ou demande ?) par le grand manitou de GEFFEN, John KALODNER, de composer avec David COVERDALE. Ce dernier, grand fan de LED ZEPPELIN, réalise son rêve de travailler avec un de ses idoles et ne l’oublions pas, un des plus grands guitaristes des 70’s. Si COVERDALE est un artiste au sens premier du terme, le côté business est loin de lui échapper. En 1993, le Grunge fait des ravages dans l’industrie du disque et WHITESNAKE en pâtit comme beaucoup de gloires de MTV. Alors, apposer la marque PAGE à sa carte de visite, après celle de BLACKMORE, ne se refuse doublement pas.

L’album qui sonne … devinez … à la fois comme LED ZEPPELIN et WHITESNAKE, tient bien la route, comme le panneau routier en guise d’artwork l’y invite.(Panneau de signalisation que l’on retrouve dans le récent clip du SERPENT BLANC (Shut Up & Kiss Me). Après les pannes d’inspiration de PAGE dans ses projets solos, on sent bien que le blondinet l’aide à hausser le niveau. Que ce soit sur les magnifiques ballades Take Me For A Little While ou Take At Yourself sur lesquelles le sex-symbole casse sa voix comme jamais, et se fait donc crooner-bluesman à l’extrême sensualité, loin du style vocal de Soldier Of Fortune … ou sur la déchirante power-ballade bluesy Don’t Leave Me This Way, sorte de jumelle à Since I’Ve Been Loving You*. Le chanteur démontre encore là à quel point sa voix sublime toute ballade et pas que … On appréciera aussi l’étrange mais intrigant Waiting For You ou l’explosif et très WHITESNAKien Whisper A Prayer For The Dying avec une intro en progression genre ”calme avant la tempête”. Le reste sont des titres roots acoustico-électriques très LZ, de très, très bonne facture, en ce qui concerne Easy Does It et à un degré moindre Over Now : Denny CARMASSI rappelle ici, la frappe lourde de John BONHAM. Se démarquent aussi les Pride And Joy et Shake My Tree sur lequel le chanteur pousse ses limites dans les aiguës.

Certains diront que ce virage vocal pris depuis l’album 1987, lui aura couté sa voix quelques années plus tard, la cigarette n’aidant pas non plus !? Un fan-chanteur me dira qu’il est très difficile, voire impossible (?) d’avoir une tessiture aussi large allant vers des graves aussi bas à de tels aigus sans y laisser à la longue de la gomme sur le bitume. COVERDALE subira d’ailleurs dans sa vie, plusieurs opérations chirurgicales des cordes vocales. Bref, je laisse ce sujet aux spécialistes … Il recevra un ”coup de main” si j’ose dire, pour des choeurs fédérateurs (à la ”ho ho”) sur le speed rock n’ roll et très ”blanc” Feeling Hot dont la guitare rappelle le son Rockabilly des années 50. Quoiqu’il en soit, il réalisera ici encore de belles prouesses qui feront vibrer nos pores.

Le ténébreux guitariste, quant à lui, retrouve l’inspiration avec des solos lumineux qui, si certaines pores résistent encore, devraient vous faire frissonner les poils (Take Me For A Little While, Don’t Leave Me This Way, …) Il nous rappelle aussi qu’il a participé à inventer le Hard-Rock sur le speed et heavy Absolution Blues. Il n’a pas attendu pour faire du bruit. Et quand ce n’est ni la voix, ni la guitare, ce sera un harmonica incisif qui nous emportera (Pride And Joy).

Selon les fans et le BILLBOARD, l’album se vend plutôt bien si on tient compte du contexte : la période Grunge. Selon la ”police”, les ventes seraient décevantes en comparaison des standards de la décennie précédente. Quoiqu’il en soit, quelques millions de galettes sont vendues aux bonnes oreilles, un chiffre qui faisait déjà rêver à l’époque et qui aujourd’hui ferait office de miracle, si on excepte les Grands. Etre certifié disque de platine aux USA est un gage de réussite. Malgré donc un succès convenable et une combinaison qui fonctionne bien avec un PAGE ressuscité, la tournée japonaise va se terminer en eau de boudin. Il n’y aura pas de suite à ce partenariat : pas de tournée européenne ou aux USA, ni de second album, au grand dam de COVERDALE et des fans.

Selon lui, le manager de PAGE aurait par son incompétence, fait capoter le duo, qui est resté toutefois ami. Mais personne n’est dupe quand on analyse la suite de la carrière du guitariste qui n’a eu que pour but de reformer son duo avec PLANT. Qui peut croire qu’un manager manoeuvre le Jimmy PAGE de cette période, maître dans la gestion du catalogue du DIRIGEABLE ? En parallèle, Robert PLANT, qui était aussi ami avec COVERDALE, voit d’un très mauvais oeil ce nouveau partenaire de son “ex”, et le fait savoir dans la presse : “plagiat, hérésie, clone, …” tout y passe. Faut dire que l’ancien chanteur de LED ZEPPELIN, assez aigri, en veut à la terre entière de voir apparaître tous ces groupes imitant LZ, comme le pourtant très bon KINGDOME COME. Gary MOORE a même publié un disque, Led Clones pour se moquer de ces ”imposteurs”. Serait-ce une façon sournoise de se faire du blé tout en jouant à l’offusqué, lui qui aura repris plus tard, des standards du blues ? Bref quelle époque tendue entre millionnaires ! … Alors, Robert PLANT aurait-il eu peur lui aussi que ses rentes s’amenuisent, au point de pactiser avec ce diable de guitariste, une reformation contre l’arrêt de ce partenariat ? Va savoir !? En fait, dans ce projet des frères ennemis (un LZ avec un DP), on décryptera surtout la malice de PAGE, pour susciter l’égo de PLANT et l’amener à s’associer à nouveau. Cette tactique de s’allier à l”’ennemi” COVERDALE sera donc gagnante. L’association PAGE-PLANT se reformera l’année suivante. Comme quoi, Ritchie BLACKMORE avait très bien analysé la malice du guitariste des YARDBIRDS : propos que vous pouvez retrouver dans le livre ! (hé hé j’aurai réussi à placer ma pub 😉 )

Qu’on aime ou non ce COVERDALE-PAGE, le grand Jimmy en dehors du DIRIGEABLE, ne volera jamais aussi haut qu’ici. Son obstination à remonter la machine volante qui l’a fait roi, aura annihilé ce formidable duo, qu’on aurait pourtant aimé voir effectuer au moins un voyage retour. Si vivre dans le passé lui aura permis d’assurer ses factures d’entretien de son manoir, musicalement, après ce disque, il ne sera plus qu’un fantôme. Peut-on lui en vouloir quand on a été aussi grand ?

* Glenn Hughes a interprèté en concert ce titre légendaire ici Since I’Ve Been Loving You

Et vous, venez prendre le chemin de facebook pour donner votre avis dans ce guide.

Dommage que ce projet n’ait pas été plus loin. Cet album est excellent. 6 concerts et puis fini…. J’ai 2 bootlegs en CD et Coverdale s’en sort au chant avec tous les honneurs. Mr. Plant n’était effectivement pas ravi de cette collaboration… On connait la suite.” Manuel François

”Cet album est une perle !” Franck Flachez

J’avais oublié cet album… Il était excellent.” Serge Garcia

“La meilleure chose qu’ait produite Jimmy Page depuis le split du Zep.” Phil Debray

Superbe album ! Dommage que leur collaboration n’ait pas eu plus de succès.” Guillaume Rebaud

– Heu !? si ! elle en a eu ! tout depend à quelle hauteur tu évalues le succes ? (Franck Andfurious)

Une tournée de sept dates au Japon puis le reste annulé suite aux faibles vente de billets. Fin de la collaboration suite à celà, j’appelle pas ça un gros succès. (Guillaume Rebaud)

– Ok ! mais faut relativiser par rapport au contexte de l’époque. Comme dit dans la chro, en 93, le grunge avait tué toute tournée de groupes de hard rock hormis les gros ! Combien de splits en cette décennie là ? Donc je préfère regarder le nombre de vente de disques qui justement pour la période, est plutôt un bon chiffre … (Franck Andfurious)

En même temps, il n’y a eu que les dates au japon et aucune autre tournée. Le manager de Page demandait beaucoup trop cher au tourneur européen et américain pour que d’autres tournées puissent avoir lieu. (Zep Force)

– Merci pour l’info que j’imagine fiable vu ton pseudo Zep Force ? Je me demande même si ça n’a pas été fait pour sonder le marché en vue d’une reformation de LZ !!?? Coverdale a tout du bout-en-train sur le coup au sens premier du terme, au sens ”cavalier” lol (Franck Andfurious)

 

Destinations écrites par le duo

1  Shake My Tree

2  Waiting On You

3  Take Me for a Little While

4  Pride and Joy

5  Over Now

6  Feeling Hot

7  Easy Does It

8  Take a Look at Yourself

9  Don’t Leave Me This Way

10 Absolution Blues

11 Whisper a Prayer for the Dying

Conducteurs

David Coverdale – chant, guitare acoustique (titres 4,7)

Jimmy Page – guitare électrique et acoustique, basse six-cordes (titre 3), dulcimer et harmonica électrique (titre 4)

Jorge Casas – basse (titres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 & 11)

Ricky Phillips – basse (titres 7, 10)

Lester Mendez – claviers (titres 3, 5, 7, 8, 9, 10 & 11), percussions (titre 7)

Denny Carmassi – batterie, percussions

John Harris – harmonica (titres 1, 4)

Tommy Funderburk – chœurs (titres 2, 6, 7, 10 & 11)

John Sambataro – chœurs (titres 2, 6, 10 & 11)

  

Production Mike Fraser David Coverdale Jimmy Page

Label Geffen Records – EMI

Sortie 15 (16 ou 27) mars 1993

Merci à Alain Rabiat pour l’affiche publicitaire VIRGIN et à moi pour celle d’EMI (lol)

Bootlegs

Album, clips, démos-jams non publiées officiellement et bootleg en écoute ci-après

clips

Jam démos

bootleg

bootleg live in Japan