BLACK SWAN Shake The World avec Reb BEACH

Quand on voit la réunion de tels artistes autour de FRONTIERS, on est à la fois rassuré mais aussi à la fois blasé. En effet, avec un tel pedigree, il est rare qu’on soit déçu d’un projet du label italien quand il forme un supergroupe. Mais l’envers de la médaille, c’est qu’on est rarement en face d’un réel projet artistique qui nous fait voler sur une longue durée.

Au diable les visions à long termes et autres apriori, la bonne nouvelle, c’est qu’en ce moment, Robin Mc AULEY (MSG) et Reb BEACH (WINGER) semblent totalement épanouis. Cela s’est vérifié récemment avec le dernier Mickaêl SCHENKER FEST pour le chanteur et avec le Flesh & Blood de WHITESNAKE pour le guitariste. On ne présente plus leur longue carrière. Alors si en plus, vous leur adjoinez les très fiables Jeff PILSON (DOKKEN) et Matt STARR (Mr BIG, BURNING RAIN, Joe Lynn TURNER, …), on se dit que ce cygne-là peut voler haut et longtemps.

Autant le dire de suite, cet album fera honneur à ce sublime cygne peint par le français Stan W. DECKER. Si les cygnes flottent, nos quatre voltigeurs ici en sont dignes et marchent sur l’eau. La batterie martèle, la basse claque comme on l’entend rarement dans les albums de hard rock … ça commence fort avec une section rythmique qui bétonne toute piste d’envol ! Car il faut que ce soit solide pour accompagner cette voix majestueuse. A croire que le concept du cygne ait été choisi volontairement après l’écoute de ce CYGNE NOIR. Il suffit d’écouter ses prestations d’orfèvre tout le long ou ciblant votre écoute sur United et Johnny Came Marching, sur lequel il me rappelle justement la voix puissante de Kip WINGER, tout comme le titre rappelle WINGER.

Solide aussi pour soutenir un Reb BEACH tout simplement en feu tout du long tel un … Phénix ! (En plein Coranovirus, je me lis quelques X-MEN lol). Tout comme Ritchie KOTZEN avec qui il va probablement partager le titre de ”meilleur solo de l’année”, plus il vieillit, plus il se bonifie ; que ce soit sur ses solos comme ses riffs. A croire qu’avoir pris les rennes chez WHITESNAKE l’a totalement libéré. (Vivement un prochain WINGER). Difficile de ne pas s’enthousiasmer pour ses prestations sur Shake The World, Big Disaster, Immortal Souls ou le final dantesque de The Rock That Rolled Away …Wahou ! SATRIANI et VAI apprécieront ! Il en met partout, double, voire triple ses interventions sans que ce ne soit instable. Du lourd, Top Niveau !

Mais est-ce qu’avoir un aussi beau plumage, suffit pour s’assurer d’un voyage confortable ? Rassurez-vous ! Quadruple oui ! Toutes les compos sont accrocheuses et vous feront passer un voyage super agréable, tout confort et vues splendides. C’est de la première classe toutes options. Difficile de rester de marbre à l’écoute de ces refrains mélodiques (Immortal Souls, Sacred Place). Il y a toujours un passage en mode plus-value sur chacun des titres : ces choeurs-pont à 2mn50 sur Big Disaster et yeah, cette basse qui claque, que c’est bon ! Le final de Johnny Came MarchingCertes le Cygne a besoin de se reposer sur un ou deux titres pour mieux drenser. Mais le plumage reste éclatant. Seule la correcte ballade Make It There semble tout droit provenir d’un bon de commande pour une resucée du Is This Love de WHITESNAKE. Mais si cette plume vient un peu nous chatouiller les narines, au final, je la prends volontiers pour m’aider à écrire une belle chronique que mérite cet album réussi, d’autant qu’encore une fois le guitariste nous soumet un solo non bâclé et probablement pas écrit lors d’une attente à une queue au supermarché du coin pour du PQ … La voix surélève aussi cette ficelle certes un peu facile.

Une section rythmique au top, un McAULEY qui vole au-dessus des nuages et un Reb BEACH qui est de plus en plus flamboyant et qui nous amène faire de la haute-voltige ! Un BEACH qui fait là un travail éblouissant ! En espérant que ce premier jet ne soit pas qu’un chant du cygne, mais bien un envol pour une aventure vers plusieurs beaux lacs, si la suite est aussi bonne, je signe de suite. Ne leur portons pas le chat noir ! (désolé pour mes vannes à la Garcimore) … Du très, très haut niveau !!! Ils viennent de nous inventer le Concorde écologique ! Probablement dans mon top 2020 !

Plumes

1. Shake The World

2. Big Disaster

3. Johnny Came Marching

4. Immortal Souls

5. Make It There

6. She’s On To Us

7. The Rock That Rolled Away

8. Long Road To Nowhere

9. Sacred Place

10. Unless We Change

11. Divided/United

Cygnes

Robin McAuley- chant

Reb Beach- Guitares et choeurs

Jeff Pilson- Basse, acoustic guitare, claviers et choeurs

Matt Starr- batterie et percussion

Production Jeff Pilson

Label Frontiers RecordsAmazon 

Sortie 14 février 2020

Retour sur la discographie de Reb Beach

Album complet en écoute ainsi que les 3 clips ci-dessous