THUNDER Dopamine

Le confinement a du bon. Après un très correct All The Right Noises paru l’an dernier, voilà que nos british sortent un nouvel album et pas qu’un, un double ! La boulimie n’est pas toujours saine. Mais ici la dopamine semble bien faire son effet tant la qualité est bien là.

Influencé par AC/DC, AEROSMITH, LED ZEP et le WHITESNAKE 78-83, il est clair que ces gars-là maîtrisent à la perfection le genre du boogie-blues classic-rock, tout en lui apportant la touche qui leur est propre. Des titres tels que Wine, Women and Songs et Black and Blue du SERPENT BLANC pourraient les définir avec le zest de classe qu’apporte le chanteur Dany BOWES. Le boogie-madison Dancing In The Sunshine (4/5) pourrait en être la démonstration. THUNDER est une des rares formations qui rendrait presque jovial le plus profond des blues. N’y voyez pas là une caricature. Bien au contraire, ils ont ce don pour nous embarquer. Et je ne pigerais jamais l’absence de leur programmation sur notre territoire tant leur groove me semble à la fois unique et universel.

Le dernier titre, No Smoke Without Fire (5/5), légèrement ré-arrangé, pourrait d’ailleurs être la bande originale d’un James BOND. Rien que ça devrait titiller l’envie d’achat des hésitants. Si on vous dit aussi que le groupe fait appel pour une (rare?) fois sur un album aux violon, accordéon et saxophone vous comprendrez que la bande à Luke MORLEY, toujours aussi efficace à la gratte, a voulu peaufiner et varier ce double.

L’orgue vient faire swinguer ce Big Pink Supermoon (4,5/5) sur lequel on aimerait que les deux charmantes égocentriques de la pochette viennent nous faire un streap-tease cajoleur. Le saxophone succédant au solo sexy de guitare, vient ôter avec délicatesse, leurs derniers vêtements afin qu’elles viennent nous faire miaou miaou … Il ne manque ici que Miles DAVIS et une invitation à Marciac.

Si vous ne bougez pas vos fesses de votre canapé, surtout la gauche, sur le riff de The Western Sky (4,5/5), c’est que vous avez le covid et perdu le goût ; idem pour la rythmique entraînante, limite entre FM et Rhythm&Blues, de One Day We’ll Be Free Again (5/5) avec ses choeurs à vous donner l’envie de vous admirer dans le miroir, tant ce groove dynamisera votre sérotonine et vous donnera bon teint. Ce sera aussi le cas de The Dead City (4/5) bien qu’une prod. un peu plus punchy aurait été appréciable pour ce riff Acédécien qui amène à un refrain assez glam qui fera encore danser avec ces cuivres porteurs. Mais même sur des titres plus ”quelconques” comme Black, All The Way, Disconnected (3/5), résiste à notre lassitude ce fameux swing qui est leur signature. Plus punchy sera Across The Nations (5/5) avec son riff à la slide et son refrain piano-boogie tres LYNYRD SKYNYRDien ainsi que son riff-pont qui rappellera celui de Hey God de BON JOVI. THUNDER perpétue un bon relais à ces deux géants qui semblent en panne d’inspiration ces derniers temps.

Les ballades vous feront traverser vos déserts de façon la plus réconfortable : la ballade style piano-bar country gospellisée Even If It Takes A Lifetime (5/5) vous encouragera en tapant des mains avec ses voix féminines qui vous disent ”Tiens bon !”. Unraveling (4/5) bien que peu originale, se fera plus intimiste avec la voix si velouté de BOWES accompagnée d’un piano et de ses choeurs féminins, décidément très agréablement présents tout du long. Is Anybody Out There (3,5/5) se fera encore plus acoustique avec seulement un duo piano-violon comme accompagnant en mode Elton JOHN. La voix fera la différence. Last Orders (4,5/5), plus mélancolique, est chantée en duo avec Luke MORLEY et proposera un passage bien vitaminé, bien rock avec son rythme batterie limite épileptique et son solo typé AEROSMITH. Accordéon et violon nous amèneront dans une ambiance limite tsigane sur la touchante Just A Grifter (4/5). La prenante mid-tempo I Don’t Believe The World (5/5) avec son riff piano, ses solos incisifs et encore ses choeurs limite gospel, a beau porter tout le poids du mal-être de ce monde, la patte du groupe maintient toujours cette lueur d’espoir ; un titre qu’un BOWIE ou un Rod STEWART auraient pu interpréter.

Enthousiasme et profondeur sont les deux courants de ce tonnerre qui vient bien de l’ouest de Brest.

Une formation à ne pas manquer en concert ! Ces anglais ont bien imprégné l’héritage et leur charisme reste la plus-value. Plaisant ! Bien joué James !

 

PS : A noter que pour un double, ce Dopamine compte ”uniquement” 16 cachets, soit le format 2 x 8, le format d’avant l’arrivée du CD en somme. L’artwork sort aussi des habitudes avec ici un humour narcissique so British 😉

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Disque 1

The Western Sky
One Day We’ll Be Free Again
Even If It Takes A Lifetime
Black
Unraveling
The Dead City
Last Orders
All The Way

Disque 2

Dancing In The Sunshine
Big Pink Supermoon
Across The Nation
Just A Grifter
I Don’t Believe The World
Disconnected
Is Anybody Out There?
No Smoke Without Fire
 

Membres

Luke Morley  guitare

Danny Bowes  chant

Chris Childs  basse

Ben Matthews  guitare claviers

Harry James  batterie

Label  BMG

Sortie  9 avril 2022

Autres chroniques du groupe

All The Right Noises (2021)

Album en écoute ci-dessous