GILLAN Future Shock

Ce Future Shock de l’équipe GILLAN est à la fois une frustration et une grande réussite.

Alors qu’avec ce ”troisième” album, une telle dénomination, les expérimentations prog-jazzy du Ian GILLAN BAND et ”deux” albums aux sons assez novateurs grâce à un Colin TOWNS créatif, on pouvait s’attendre à une suite dans la recherche d’une certaine modernité, dans l’imagination d’un futur. Ce sera plutôt un choc de constater un léger retour en arrière, un retour vers le rock n’roll. Un RN’R certes durci, punky, mais on oscille ici vraiment en terrain connu.

Dès l’ouverture, on œuvre sur un boogie vitaminé que n’aurait pas renié le WHITESNAKE de la même époque. La suite, The Lucitania Express, Sacre Bleu, Bite The Bullet pourraient être intégrés dans le répertoire de MOTORHEAD avec leur côté RN’R punky. Le hurleur de Speed King prend plaisir à revenir à ses sources, celles de la période du rockàbilly des années 50-60, celles d’ELVIS et de Jerry LEE LEWIS avec notamment la reprise d’un succès des années 60, le très bon boogie New Orléans. Et puis les duels TOWNS-TORME ne sont pas sans rappeller ceux de LORD-BLACKMORE à la différence du son futuriste du claviériste. Ces deux limiers s’emploient à relever le challenge de la succession et, sans aller sur le même terrain, ils arrivent à apporter leur rock à l’édifice (Bite The Bullet).

Donc qui dit connu, ne veut pas dire de mauvaise qualité, bien au contraire ici. On est sur de bonnes bases du rock. Et avec cette bande là, on est sûr d’une qualité hautement supérieure. Et quelle énergie déployée ! ça balance à fond ! Le bémol sera pointé sur ce classicisme. Toutefois, ce propos est à nuancer à l’écoute des ambitieux Night Of Phoenix, Don’t Want The Truth, For Yours Dreams ou avec le délirant No Laughing In Heaven, ou encore avec le précieux, If I Sing Softly. On retrouve une équipe exploratrice de nouveaux sons et de nouvelles ambiances. Car c’est tout simplement encore grandement réussi. Disons que le mélange entre titres ”classiques” et modernes auraient pu être plus harmonieux.

Car c’est avec ce genre de morceaux innovants que je reste persuadé que Ian GILLAN, a raté le coach de faire de cette formule, une référence mondiale égale à DEEP PURPLE. D’autant que niveau look, il y a tout dans cette dream team (équipe de rêve). Sauf qu’on n’est pas encore à l’ère de l’image avec MTV qui va arriver quatre ans plus tard et que comme beaucoup d’autres groupes de talents (TOBRUK, ROUGHT CUTT, …), ils sont apparus en avance sur leur temps, bien que les charts anglais les aient toutefois grandement soutenus.

J’en suis doublement convaincu avec les rééditions de 1989 et 2007 qui apportent leur lot de titres inédits, et pas des moindres Monsieur SPOK. Du lourd, du puissant et encore cette touche de modernisme. TOWNS est vraiment une super recrue dont on ”regrette” la reconversion exclusive dans les bandes originales de films, ce qui démontre encore son talent dans la recherche d’ambiances et de nouvelles sonorités. One For The Road, Bad News, Take A Hold Of Yourself, M.A.D., Higher and Higher, restent dans l’inventivité pendant que The Maelstrom, Trouble, Your Sister’s On My List, Handles On Her Hipsmaintiennent ce speed punk RNR boogie dans sa plus belle démence. Ces bonus sont juste des merveilles avec un chanteur qui part dans tous les sens où ses cordes vocales peuvent l’amener. On comprend là encore pourquoi Rob HALFORD, Bruce DICKINSON et tant d’autres se sont inspirés du maître. Il y a une folie noble chez Ian GILLAN avec en sus, cette pointe de nonchalance qui fait de lui le chanteur charismatique par excellence.

Ce mariage du classicisme et du modernisme est un pur régal où on flirte avec le génial, même si un peu de recul aurait été nécessaire pour peaufiner le tout et le rendre un zest plus harmonieux. Car il y a des classiques ici.

Demeure cette frustration d’avoir stopper cette super machine exploratrice pour reformer un DEEP PURPLE, certes plus talentueux en solistes mais au final moins aventureux en 1984. On pourra comprendre la frustration du chanteur au sein de son groupe de toujours, quant à la non prise de risque en 1987. Ce qui est étonnant, c’est que beaucoup de fans de la Mk II ne connaissent pas cette carrière parallèle et exceptionnelle du chanteur!?! Assez paradoxal tant il œuvre bien ici dans une dimension parallèle tridimensionnelle d’un niveau équivalent à RAINBOW et WHITESNAKE et comme l’atteste cette pochette moderne ! Vite ! Téléportez-moi en 1982 pour l’empêcher de faire cette bêtise de splitter ce groupe génial !!

PS : la page officielle fb de Ian Gillan mentionne que « La peinture sur la couverture est d’Alan DANIELS pour Young Artists. En 2005, Future Shock a pris la place N°467 dans le livre du magazine allemand Rock Hard de « Les 500 meilleurs albums rock et metal de tous les temps » ». Faut-il rajouter autre chose ?

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Face 1

Future Shock   (Ian Gillan, John McCoy, Bernie Tormé)

Night Ride Out of Phoenix   (Gillan, Colin Towns)

(The Ballad Of) The Lucitania Express   (Gillan, McCoy, Tormé)

No Laughing in Heaven   (Gillan, McCoy, Tormé, Towns, Mick Underwood)

Sacre Bleu   (Gillan, McCoy, Tormé)

New Orleans   (Frank Guida, Joseph Royster) (Gary U.S. Bonds cover)

Face 2

Bite the Bullet   (Gillan, Towns)

If I Sing Softly   (Gillan, McCoy, Tormé) – 6:10

Don’t Want the Truth   (Gillan, McCoy, Tormé)

For Your Dreams   (Gillan, Towns)

1989 Réédition avec bonus tracks uniquement en CD (Virgin)

One for the Road   (Gillan, Towns)

Bad News   (Gillan, McCoy, Tormé, Underwood)

Take a Hold of Yourself   (Gillan, McCoy, Towns, Underwood)

Mutually Assured Destruction (M.A.D.)   (Gillan, McCoy, Tormé, Towns, Underwood)

The Maelström (Longer Than the A Side)   (Gillan, McCoy, Tormé, Towns, Underwood)

Trouble   (Leiber, Stoller)

Your Sister’s on My List   (Gillan, Towns)

Handles on Her Hips   (Gillan, McCoy, Tormé)

Higher and Higher   (Gillan, McCoy, Tormé)

I Might As Well Go Home   (Mystic) (Gillan, Towns)

2007 Réédition avec bonus tracks uniquement en CD (Edsel label) incluant un livret comprenant une retrospective écrite par Ian Gillan, la pochette originale ainsi que les pochettes des divers single picture sleeves.

Trouble

Your Sister’s on My List

Mutually Assured Destruction

The Maelström (Longer Than the A Side)

Take a Hold of Yourself

One for the Road

Lucille  (Richard Wayne Penniman, Albert Collins)

Bad News

Membres

Ian Gillan – chant

Colin Towns – claviers

John McCoy – basse

Bernie Tormé – guitare

Mick Underwood – batterie

Production  Gillan

Label  Virgin

Sortie   jour ?? / mars 1981

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Album et ”clips” en écoute ci-dessous